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samedi 26 novembre 2016
vendredi 25 novembre 2016
mercredi 23 novembre 2016
mardi 22 novembre 2016
Lycéen blessé à la manif : la plainte des parents
Lycéen blessé à la manif : la plainte des parents
Un
garçon de 17 ans a été blessé lors d'affrontements entre la
police et des étudiants et lycéens, la semaine dernière. Ses
parents ont déposé plainte.
Pierre Douillard, 17 ans, est blessé à l'oeil. Il participait, le mardi 27 novembre, à une manifestation rassemblant étudiants et lycéens. Il a été blessé, lors d'affrontements avec la police dans le parc du rectorat. Ses parents ont déposé plainte, hier, auprès de la procureure de la République, « pour violences volontaires avec arme ».
« On n'accuse personne, disent les parents, Luc Douillard et Emmanuelle Lefèvre. Mais notre fils est parti à une manifestation en bonne santé, il revient mutilé. Il s'est passé quelque chose. On veut comprendre. Savoir qui a tiré et si la visée au visage était intentionnelle. » Leur fils a passé quatre jours à l'hôpital. « Le pronostic reste réservé, précise sa maman. Il y a un oedème qui empêche de voir la rétine. Mais, de toute façon, elle est abîmée. Les médecins estiment qu'il y a eu un choc extrêmement violent. » Leur fils dit avoir vu un agent cagoulé, armé d'un flashball jaune. « On veut savoir pourquoi il était cagoulé », insiste Emmanuelle Lefèvre.
Une enquête a été confiée à l'inspection générale de la police (IGPN) afin de vérifier si les policiers ont commis, ou non, des violences. De leur côté, les parents recueillent aussi des témoignages. Ils veulent comprendre comment une manifestation pacifique a pu s'achever ainsi.
Yasmine TIGOÉ.
Les témoignages à adresser aux parents de Pierre Douillard sont à envoyer à vingtsept.novembre@laposte.net.
Pierre Douillard, 17 ans, est blessé à l'oeil. Il participait, le mardi 27 novembre, à une manifestation rassemblant étudiants et lycéens. Il a été blessé, lors d'affrontements avec la police dans le parc du rectorat. Ses parents ont déposé plainte, hier, auprès de la procureure de la République, « pour violences volontaires avec arme ».
« On n'accuse personne, disent les parents, Luc Douillard et Emmanuelle Lefèvre. Mais notre fils est parti à une manifestation en bonne santé, il revient mutilé. Il s'est passé quelque chose. On veut comprendre. Savoir qui a tiré et si la visée au visage était intentionnelle. » Leur fils a passé quatre jours à l'hôpital. « Le pronostic reste réservé, précise sa maman. Il y a un oedème qui empêche de voir la rétine. Mais, de toute façon, elle est abîmée. Les médecins estiment qu'il y a eu un choc extrêmement violent. » Leur fils dit avoir vu un agent cagoulé, armé d'un flashball jaune. « On veut savoir pourquoi il était cagoulé », insiste Emmanuelle Lefèvre.
Une enquête a été confiée à l'inspection générale de la police (IGPN) afin de vérifier si les policiers ont commis, ou non, des violences. De leur côté, les parents recueillent aussi des témoignages. Ils veulent comprendre comment une manifestation pacifique a pu s'achever ainsi.
Yasmine TIGOÉ.
Les témoignages à adresser aux parents de Pierre Douillard sont à envoyer à vingtsept.novembre@laposte.net.
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Après les tirs au flashball de Montreuil en juillet 2009
Flash-ball : déjà en 2007 à Nantes...
L'homme
blessé à Montreuil le 8 juillet n'est pas le premier. Le père
d'une victime témoigne. Il déplore que l'enquête piétine.
« Je suis catastrophé pour le jeune homme de Montreuil (qui a perdu un oeil), mais ça va permettre une prise de conscience », commente Luc Douillard. En 2007, son fils avait été touché à l'oeil par une balle en caoutchouc, lors d'une manifestation anti-CPE devant le rectorat de Nantes. Il avait 16 ans. Après deux opérations, le garçon, désormais étudiant en fac d'histoire, n'a plus que deux dixièmes d'acuité visuelle quand il regarde sur le côté.
Tirs au visage interdits
À l'époque, le flash-ball était encore en phase d'expérimentation. Pour Luc Douillard, la hiérarchie policière est responsable : « Expérimenter des armes in vivo sur des jeunes, c'est inhumain ! ». Depuis, il se bat contre l'utilisation du flash-ball, soutenu par Amnesty International : « Dans une manifestation, ça ne sert à rien pour maîtriser une foule. Pour ça, il faut utiliser des lacrymos ».
Cinq personnes ont été blessées à la tête par des flash-balls, en 2009, alors que les tirs au visage sont interdits. Luc Douillard a pris contact avec l'étudiant toulousain blessé en mars. Son but : regrouper les dossiers des victimes. « Il est inadmissible que la police continue à mutiler impunément, alors qu'une enquête judiciaire est en cours », déplorent les parents Douillard. Presque deux ans après les faits, ils attendent toujours les conclusions de l'information judiciaire.
Jean-Pierre Brard, député PCF de Seine-Saint-Denis, a réclamé, hier, le retrait des flash-balls. Lundi, 300 personnes avaient manifesté, dans ce sens, à Montreuil.
Le flash-ball est utilisé par les Bac (Brigades anti-criminalité), les GIPN (Groupes d'intervention de la police nationale) et le Raid (Recherche assistance intervention dissuasion).
Tâm MELACCA-NGUYEN.
« Je suis catastrophé pour le jeune homme de Montreuil (qui a perdu un oeil), mais ça va permettre une prise de conscience », commente Luc Douillard. En 2007, son fils avait été touché à l'oeil par une balle en caoutchouc, lors d'une manifestation anti-CPE devant le rectorat de Nantes. Il avait 16 ans. Après deux opérations, le garçon, désormais étudiant en fac d'histoire, n'a plus que deux dixièmes d'acuité visuelle quand il regarde sur le côté.
Tirs au visage interdits
À l'époque, le flash-ball était encore en phase d'expérimentation. Pour Luc Douillard, la hiérarchie policière est responsable : « Expérimenter des armes in vivo sur des jeunes, c'est inhumain ! ». Depuis, il se bat contre l'utilisation du flash-ball, soutenu par Amnesty International : « Dans une manifestation, ça ne sert à rien pour maîtriser une foule. Pour ça, il faut utiliser des lacrymos ».
Cinq personnes ont été blessées à la tête par des flash-balls, en 2009, alors que les tirs au visage sont interdits. Luc Douillard a pris contact avec l'étudiant toulousain blessé en mars. Son but : regrouper les dossiers des victimes. « Il est inadmissible que la police continue à mutiler impunément, alors qu'une enquête judiciaire est en cours », déplorent les parents Douillard. Presque deux ans après les faits, ils attendent toujours les conclusions de l'information judiciaire.
Jean-Pierre Brard, député PCF de Seine-Saint-Denis, a réclamé, hier, le retrait des flash-balls. Lundi, 300 personnes avaient manifesté, dans ce sens, à Montreuil.
Le flash-ball est utilisé par les Bac (Brigades anti-criminalité), les GIPN (Groupes d'intervention de la police nationale) et le Raid (Recherche assistance intervention dissuasion).
Tâm MELACCA-NGUYEN.
Fête des langues : elle est Babel la vie ? (2007)
Fête des langues : elle est Babel la vie ?
Depuis
sept ans, en toutes les langues, la Fête des langues dit la
fraternité. Un riche et beau rassemblement au marché du Bouffay,
à Nantes.
Ça grouille de langues sous le petit marché couvert du Bouffay. Ça labialise, ça articule, ça gesticule, ça signe... Le marché n'a jamais été autant ouvert et aussi peu marchand avec pour monnaie d'échange, une trentaine de langues et la richesse d'autant de culture. J'écris ton prénom, tu me donnes un merci, je te donne mon bonjour, tu me donnes ton sourire, tu me racontes ton pays, je te donne mon respect... C'est une belle manifestation que cette fête de Babel. « La manifestation inverse le regard qu'on pose sur les immigrés. C'est eux qui nous apporte le bien le plus précieux : leur culture », fait remarquer Luc Douillard, de l'association « Nantes est une fête », à l'initiative de la rencontre.
L'alphabet arabe et le « aleph-beth » hébreu partagent le même pan d'affichage ; les Turcs et les Kurdes le même « étal ». À son stand joliment arrangé, pas en asso mais en famille, Aqeel présente sa langue, l'indien hindi et l'urdu, la langue pakistanaise de son épouse. Hors conflit. « On a presque la même culture et nos langues se disent pareil même si elles ne s'écrivent pas pareil », explique Maliha sa ravissante fille qui veut démarrer une formation en boulangerie. « Il est trop bon le pain français. »
Ce petit bout de Nantes est vraiment une fête. Sauf peut-être sous le drapeau blanc deuil et rouge sang du Japon où on lit la tristesse : sashibii. Le portrait de la jeune étudiante japonaise décédée des suites d'une hémorragie aux raisons encore indéterminées, à Nantes, y est posé, accompagné de ce petit mot « A la mémoire de Kayo Nomura enlevée trop tôt aux siens ». « Beaucoup la connaissaient ne serait-ce que de vue. La communauté japonaise est très liée », explique Esteban, étudiant ,qui s'est mis au japonais après la lecture du roman de Eiji Yoshikawa « La pierre et le sabre ».
Les polyglottes trotteurs
15 h 30, les polyglottes trotteurs, enfants volontaires des écoles de Nantes, prennent la parole dans la langue de leurs parents ou grands-parents sur une initiative de l'association de lecture à voix haute « Tourner la page » et l'office central de coopération à l'école. Adem Yasser et Mokhfi des Dervallières-Chézine font un sketch en arabe avec Samantha qui a voulu l'apprendre pour pouvoir « parler à sa grand-mère », la maman de son beau-père. Océane et Joseph chantent en breton ; en costume traditionnel, Znanc dit un poème turc ; Dorsaf reprend un chant où « les filles de Tunis et la terre sont belles » ; Cécile joue un morceau de flûte et glisse quelques mots en malgache ; la blondinette Maeva dit en douala un texte que son grand-père de Côte d'Ivoire lui a enseigné.
Pendant ce temps, sous le marché, sans micro et à ceux qui veulent, Mario Andrade Goçalves, 76 ans, poète, journaliste et « homme du monde » qui a dû quitter le Portugal salazariste en 68, lit son texte affiché « Pourquoi je suis parti » : « Si quelqu'un me demande pourquoi je suis parti, je réponds pour avoir la tendresse et les rages d'un fou... Pour me retrouver... Être moi-même, un rêve, « rien ».
Véronique ESCOLANO.
Au stand pakistanais, Tayyeb, 17 ans, partage sa langue et quelque gestes ancestraux : ici, avec des batons la danse traditionnelle du dandiya.
Ça grouille de langues sous le petit marché couvert du Bouffay. Ça labialise, ça articule, ça gesticule, ça signe... Le marché n'a jamais été autant ouvert et aussi peu marchand avec pour monnaie d'échange, une trentaine de langues et la richesse d'autant de culture. J'écris ton prénom, tu me donnes un merci, je te donne mon bonjour, tu me donnes ton sourire, tu me racontes ton pays, je te donne mon respect... C'est une belle manifestation que cette fête de Babel. « La manifestation inverse le regard qu'on pose sur les immigrés. C'est eux qui nous apporte le bien le plus précieux : leur culture », fait remarquer Luc Douillard, de l'association « Nantes est une fête », à l'initiative de la rencontre.
L'alphabet arabe et le « aleph-beth » hébreu partagent le même pan d'affichage ; les Turcs et les Kurdes le même « étal ». À son stand joliment arrangé, pas en asso mais en famille, Aqeel présente sa langue, l'indien hindi et l'urdu, la langue pakistanaise de son épouse. Hors conflit. « On a presque la même culture et nos langues se disent pareil même si elles ne s'écrivent pas pareil », explique Maliha sa ravissante fille qui veut démarrer une formation en boulangerie. « Il est trop bon le pain français. »
Ce petit bout de Nantes est vraiment une fête. Sauf peut-être sous le drapeau blanc deuil et rouge sang du Japon où on lit la tristesse : sashibii. Le portrait de la jeune étudiante japonaise décédée des suites d'une hémorragie aux raisons encore indéterminées, à Nantes, y est posé, accompagné de ce petit mot « A la mémoire de Kayo Nomura enlevée trop tôt aux siens ». « Beaucoup la connaissaient ne serait-ce que de vue. La communauté japonaise est très liée », explique Esteban, étudiant ,qui s'est mis au japonais après la lecture du roman de Eiji Yoshikawa « La pierre et le sabre ».
Les polyglottes trotteurs
15 h 30, les polyglottes trotteurs, enfants volontaires des écoles de Nantes, prennent la parole dans la langue de leurs parents ou grands-parents sur une initiative de l'association de lecture à voix haute « Tourner la page » et l'office central de coopération à l'école. Adem Yasser et Mokhfi des Dervallières-Chézine font un sketch en arabe avec Samantha qui a voulu l'apprendre pour pouvoir « parler à sa grand-mère », la maman de son beau-père. Océane et Joseph chantent en breton ; en costume traditionnel, Znanc dit un poème turc ; Dorsaf reprend un chant où « les filles de Tunis et la terre sont belles » ; Cécile joue un morceau de flûte et glisse quelques mots en malgache ; la blondinette Maeva dit en douala un texte que son grand-père de Côte d'Ivoire lui a enseigné.
Pendant ce temps, sous le marché, sans micro et à ceux qui veulent, Mario Andrade Goçalves, 76 ans, poète, journaliste et « homme du monde » qui a dû quitter le Portugal salazariste en 68, lit son texte affiché « Pourquoi je suis parti » : « Si quelqu'un me demande pourquoi je suis parti, je réponds pour avoir la tendresse et les rages d'un fou... Pour me retrouver... Être moi-même, un rêve, « rien ».
Véronique ESCOLANO.
Au stand pakistanais, Tayyeb, 17 ans, partage sa langue et quelque gestes ancestraux : ici, avec des batons la danse traditionnelle du dandiya.
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lundi 21 novembre 2016
Après la blessure du lycéen nantais blessé par un flash-ball, une manifestation le samedi matin
Lycéens et étudiants, le calme après la tempête
Hier
matin, environ 700 personnes se sont rassemblées silencieusement.
Pour « dénoncer la violence policière » de mardi dernier lors
de la manifestation au Rectorat.
A quelques mètres d'eux, place Bretagne, des pavés en tas sur des palettes, ils n'y toucheront pas. Y ont-ils au moins pensé, ces lycéens et étudiants rassemblés en ce samedi matin pour « dénoncer les répressions policières » ? Ils semblent si sages...
Eux, ce qu'ils veulent aujourd'hui, c'est simplement « marcher silencieusement » dans les rues de Nantes. Et qu'importe si certains, quelques jeunes de la mouvance d'extrême gauche, persiflent leur action.
Ils restent droit dans leurs bottes. Comme Sébastien, grand corps et petite voix, « pas syndiqué », qui lance du haut des marches de la tour Bretagne : « Aucun geste violent pendant la manif. Et si on voit des CRS, pas d'injures. Si quelqu'un en insulte, on s'écarte de lui, on le laisse tout seul ». Le calme, donc, après la tempête de mardi.
Mardi, ce jour gris de manif contre la loi Pécresse où les forces de l'ordre ont chargé, ils en parlent et reparlent. C'était au rectorat de Nantes. « On était pacifiques, racontent-ils. On jonglait, on discutait entre nous, certains jouaient de la cornemuse. Et puis, finalement trois blessés parmi nous ». Dont Pierre, un oeil sérieusement cabossé « par un tir de flash ball ».
Le père de Pierre, présent parmi les 700 manifestants (600 selon la police), cite Hugo : « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent. » Le père de Pierre disant encore : « Il va sortir de l'hôpital aujourd'hui. Mais les médecins sont pessimistes : l'ophtalmo a dit quatre fois à ma femme : « c'est très grave ». Il va sans doute avoir besoin d'opération chirurgicales ». Autour, on fait la moue. « Ça aurait pu être moi », glisse un lycéen.
Thibault, 17 ans en terminale à Clémenceau, répète : « Ce qui m'a choqué, je l'ai dit à ma mère, c'est cette image : des policiers qui tirent des jeunes, les mettent à terre, et les tapent. Ça, ça me reste dans la tête. » Il ne comprend toujours pas cette violence. Pas plus que Simon, son pote, qui se refuse malgré tout à « mettre tous les CRS dans le même panier » : « Y'a ceux qui sont calmes et les autres ».
Surprenants lycéens et étudiants qui, aux « CRS-SS » de leurs aïeuls et congénères, préfèrent ce brin d'analyse : « Ils reçoivent des ordres et les appliquent. On n'a rien contre eux. » Christian, vieux de la vieille du ministère de la Justice, grommelle : « Les CRS se sentent légitimés dans leur violence. Utiliser des flash-ball contre des gamins, ça m'inquiète. »
Jean-François MARTIN.
Coordination nationale à Nantes. Environ 200 étudiants venus de toute la France, mandatés par leur assemblée générale, se retrouvent ce week-end à Nantes. Entres autres objectifs : « Réfléchir aux perspectives de lutte et aux moyens d'action ». « Pour nous, ce n'est pas du tout la fin du mouvement », assurent ces étudiants nantais.
Hier matin, place Bretagne. Luc Douillard donne des nouvelles de son fils Pierre blessé mardi lors de la manifestation au rectorat. Devant lui, étudiants et lycéens mais aussi parents et syndicalistes.
A quelques mètres d'eux, place Bretagne, des pavés en tas sur des palettes, ils n'y toucheront pas. Y ont-ils au moins pensé, ces lycéens et étudiants rassemblés en ce samedi matin pour « dénoncer les répressions policières » ? Ils semblent si sages...
Eux, ce qu'ils veulent aujourd'hui, c'est simplement « marcher silencieusement » dans les rues de Nantes. Et qu'importe si certains, quelques jeunes de la mouvance d'extrême gauche, persiflent leur action.
Ils restent droit dans leurs bottes. Comme Sébastien, grand corps et petite voix, « pas syndiqué », qui lance du haut des marches de la tour Bretagne : « Aucun geste violent pendant la manif. Et si on voit des CRS, pas d'injures. Si quelqu'un en insulte, on s'écarte de lui, on le laisse tout seul ». Le calme, donc, après la tempête de mardi.
Mardi, ce jour gris de manif contre la loi Pécresse où les forces de l'ordre ont chargé, ils en parlent et reparlent. C'était au rectorat de Nantes. « On était pacifiques, racontent-ils. On jonglait, on discutait entre nous, certains jouaient de la cornemuse. Et puis, finalement trois blessés parmi nous ». Dont Pierre, un oeil sérieusement cabossé « par un tir de flash ball ».
Le père de Pierre, présent parmi les 700 manifestants (600 selon la police), cite Hugo : « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent. » Le père de Pierre disant encore : « Il va sortir de l'hôpital aujourd'hui. Mais les médecins sont pessimistes : l'ophtalmo a dit quatre fois à ma femme : « c'est très grave ». Il va sans doute avoir besoin d'opération chirurgicales ». Autour, on fait la moue. « Ça aurait pu être moi », glisse un lycéen.
Thibault, 17 ans en terminale à Clémenceau, répète : « Ce qui m'a choqué, je l'ai dit à ma mère, c'est cette image : des policiers qui tirent des jeunes, les mettent à terre, et les tapent. Ça, ça me reste dans la tête. » Il ne comprend toujours pas cette violence. Pas plus que Simon, son pote, qui se refuse malgré tout à « mettre tous les CRS dans le même panier » : « Y'a ceux qui sont calmes et les autres ».
Surprenants lycéens et étudiants qui, aux « CRS-SS » de leurs aïeuls et congénères, préfèrent ce brin d'analyse : « Ils reçoivent des ordres et les appliquent. On n'a rien contre eux. » Christian, vieux de la vieille du ministère de la Justice, grommelle : « Les CRS se sentent légitimés dans leur violence. Utiliser des flash-ball contre des gamins, ça m'inquiète. »
Jean-François MARTIN.
Coordination nationale à Nantes. Environ 200 étudiants venus de toute la France, mandatés par leur assemblée générale, se retrouvent ce week-end à Nantes. Entres autres objectifs : « Réfléchir aux perspectives de lutte et aux moyens d'action ». « Pour nous, ce n'est pas du tout la fin du mouvement », assurent ces étudiants nantais.
Hier matin, place Bretagne. Luc Douillard donne des nouvelles de son fils Pierre blessé mardi lors de la manifestation au rectorat. Devant lui, étudiants et lycéens mais aussi parents et syndicalistes.
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Au lendemain de la mutilation du jeune Pierre survenue par un tir de flashball le 27 novembre 2007. La préfecture assure que ce n'est pas grave.
Manif étudiante : un père réclame une enquête
Le
père d'un des jeunes garçons blessés à Nantes, mardi, lors des
affrontements avec les forces de l'ordre a été reçu au rectorat
hier. Il demande une enquête.
Luc Douillard, le père d'un des jeunes hommes blessés mardi, n'est pas franchement convaincu par sa rencontre avec le recteur. Plutôt déçu, même. « Nous voulons savoir, dit-il, quel a été l'enchaînement des faits qui peut conduire la police à viser au visage, avec un flashball, un lycéen désarmé qui n'a même pas 17 ans, alors que son groupe de manifestants s'était retiré du rectorat et se trouvait sur la voie publique. » Luc Douillard a fait deux demandes au recteur Paul Desneuf : qu'il s'associe à sa demande d'enquête sur les faits de mardi. Et qu'il réclame publiquement que la police fasse preuve de retenue quand il s'agit de mineurs. « Il m'a répondu qu'il n'avait pas besoin de s'associer à notre demande d'enquête, car il s'est déjà entretenu avec le préfet. Il m'a répondu aussi qu'il approuvait le comportement des policiers, qu'il avait des bâtiments et un personnel à protéger. »
Ils étaient un millier, mardi, lycéens et étudiants, à avoir investi, en cassant un grillage, le parc du rectorat. Les forces de l'ordre, les ont fait sortir sans ménagements. Lors de l'affrontement, le fils de Paul Douillard, 17 ans, élève au lycée Guist'hau à Nantes, a été blessé à l'oeil. Il est actuellement hospitalisé au CHU, et souffre d'érosion cornéenne et d'une déchirure de l'iris. « Ce matin, le chef de clinique ophtalmologique nous a dit qu'il risquait de perdre de la vision », précisent ses parents.
La préfecture, elle, assure, que « d'après les informations qu'on a recueillies auprès du CHU, les éléments médicaux ne sont pas de nature à laisser présager une évolution défavorable de la vision de ce jeune homme. »
Beaucoup s'étonnent que les policiers aient tiré des coups de flashball sur les jeunes. « Il y a eu, à l'extérieur du rectorat, des jets de pierres de la part des manifestants, dit Michel Vilbois, directeur de cabinet du préfet. D'où l'utilisation du flasball par un policier. Ce n'est pas interdit. » Mineurs ou pas ne change rien à l'affaire, pour la préfecture. « Jeunes ou pas, ils sont manifestants. Ce qui s'est passé, c'est une intrusion en force. À partir du moment où ils entrent en utilisant la force, ils se mettent en situation irrégulière. Et ils n'ont pas obéi à la sommation des forces de l'ordre qui leur demandait de sortir. » Les étudiants eux, parlent de manifestation pacifique. Et ne comprennent pas. « Nous ne sommes pas des criminels », disent-ils.
Yasmine TIGOÉ.
Une nouvelle manifestation est prévue aujourd'hui, à 15 h, place Bretagne, à Nantes.
Luc Douillard, le père d'un des jeunes hommes blessés mardi, n'est pas franchement convaincu par sa rencontre avec le recteur. Plutôt déçu, même. « Nous voulons savoir, dit-il, quel a été l'enchaînement des faits qui peut conduire la police à viser au visage, avec un flashball, un lycéen désarmé qui n'a même pas 17 ans, alors que son groupe de manifestants s'était retiré du rectorat et se trouvait sur la voie publique. » Luc Douillard a fait deux demandes au recteur Paul Desneuf : qu'il s'associe à sa demande d'enquête sur les faits de mardi. Et qu'il réclame publiquement que la police fasse preuve de retenue quand il s'agit de mineurs. « Il m'a répondu qu'il n'avait pas besoin de s'associer à notre demande d'enquête, car il s'est déjà entretenu avec le préfet. Il m'a répondu aussi qu'il approuvait le comportement des policiers, qu'il avait des bâtiments et un personnel à protéger. »
Ils étaient un millier, mardi, lycéens et étudiants, à avoir investi, en cassant un grillage, le parc du rectorat. Les forces de l'ordre, les ont fait sortir sans ménagements. Lors de l'affrontement, le fils de Paul Douillard, 17 ans, élève au lycée Guist'hau à Nantes, a été blessé à l'oeil. Il est actuellement hospitalisé au CHU, et souffre d'érosion cornéenne et d'une déchirure de l'iris. « Ce matin, le chef de clinique ophtalmologique nous a dit qu'il risquait de perdre de la vision », précisent ses parents.
La préfecture, elle, assure, que « d'après les informations qu'on a recueillies auprès du CHU, les éléments médicaux ne sont pas de nature à laisser présager une évolution défavorable de la vision de ce jeune homme. »
Beaucoup s'étonnent que les policiers aient tiré des coups de flashball sur les jeunes. « Il y a eu, à l'extérieur du rectorat, des jets de pierres de la part des manifestants, dit Michel Vilbois, directeur de cabinet du préfet. D'où l'utilisation du flasball par un policier. Ce n'est pas interdit. » Mineurs ou pas ne change rien à l'affaire, pour la préfecture. « Jeunes ou pas, ils sont manifestants. Ce qui s'est passé, c'est une intrusion en force. À partir du moment où ils entrent en utilisant la force, ils se mettent en situation irrégulière. Et ils n'ont pas obéi à la sommation des forces de l'ordre qui leur demandait de sortir. » Les étudiants eux, parlent de manifestation pacifique. Et ne comprennent pas. « Nous ne sommes pas des criminels », disent-ils.
Yasmine TIGOÉ.
Une nouvelle manifestation est prévue aujourd'hui, à 15 h, place Bretagne, à Nantes.
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Guy Môquet récupéré par des néo-nazis ?
La
présence d'un membre d'un groupuscule néonazi sur le tournage
parasite la sortie du court-métrage consacré au jeune résistant
Guy Môquet.
Les félicitations ont disparu du site internet de l'association Vent d'Europe. Le ménage a été fait. Mais, en début de semaine, l'association se vantait encore de la participation de l'un de ses membres au tournage d'un film sur Guy Môquet, le jeune militant communiste fusillé par les nazis à l'âge de 17 ans, à Châteaubriant, au nord de Nantes.
Malaise. Car le site, même dans sa version expurgée, abonde de photos de reconstitutions militaires sous l'uniforme allemand de la Seconde Guerre mondiale, officiellement pour les besoins d'animations, tournages de films, spectacles. Il renvoie aussi à d'autres sites douteux. C'est un professeur nantais qui a levé le lièvre, alerté par un article d'Ouest-France qui dénonçait déjà l'action de Vent d'Europe en Normandie (Ouest-France de mardi). « A-t-on fait appel à des militants néonazis pour tourner le film officiel sur Guy Môquet ? », interroge Luc Douillard.
« L'équipe révoltée »
Le court-métrage de deux minutes raconte la fin du jeune communiste, incarné par Jean-Baptiste Maunier. Initié par la chaîne parlementaire (LCP), le film sera diffusé le mois prochain sur les chaînes publiques. Que s'est-il passé ? « Nous souhaitions une reconstitution précise de la scène de fusillade. Nous nous sommes tournés vers le plus gros loueur parisien de costumes et d'armes de guerre. Nous lui avons demandé s'il connaissait quelqu'un pouvant témoigner de la mise en place d'un peloton d'exécution », explique Thibault Gast, de la société de production parisienne 24/25 Production.
De ses cartons, le loueur sort la carte d'un homme, présenté comme fournisseur de matériel militaire et passionné de reconstitution historique. « Il est venu trois heures, bénévolement, sur le tournage, dans une carrière près de Senlis. C'est tout. » Ce que la production ne pouvait deviner, c'est que le conseiller est le trésorier d'une association faisant preuve d'une passion ambiguë pour les uniformes et armes allemandes.
« Nous sommes pris de court par cette histoire invraisemblable, soupire Thibault Gast. L'équipe et les partenaires sont attristés et révoltés par cette manipulation détestable. » Reste le fond, l'essentiel, qu'il ne faudrait pas oublier. « Nous avons réalisé un film hommage à Guy Môquet et à la Résistance, avec pour conseillers historiques le conservateur du musée national de la Résistance, et Odette Nilès qui a connu Guy Môquet et fut internée à Châteaubriant. »
Début septembre, lors du tournage d'une scène à Châteaubriant, en Loire-Atlantique, où les otages communistes furent fusillés. Mais la scène de l'exécution a été tournée à Senlis.
Les félicitations ont disparu du site internet de l'association Vent d'Europe. Le ménage a été fait. Mais, en début de semaine, l'association se vantait encore de la participation de l'un de ses membres au tournage d'un film sur Guy Môquet, le jeune militant communiste fusillé par les nazis à l'âge de 17 ans, à Châteaubriant, au nord de Nantes.
Malaise. Car le site, même dans sa version expurgée, abonde de photos de reconstitutions militaires sous l'uniforme allemand de la Seconde Guerre mondiale, officiellement pour les besoins d'animations, tournages de films, spectacles. Il renvoie aussi à d'autres sites douteux. C'est un professeur nantais qui a levé le lièvre, alerté par un article d'Ouest-France qui dénonçait déjà l'action de Vent d'Europe en Normandie (Ouest-France de mardi). « A-t-on fait appel à des militants néonazis pour tourner le film officiel sur Guy Môquet ? », interroge Luc Douillard.
« L'équipe révoltée »
Le court-métrage de deux minutes raconte la fin du jeune communiste, incarné par Jean-Baptiste Maunier. Initié par la chaîne parlementaire (LCP), le film sera diffusé le mois prochain sur les chaînes publiques. Que s'est-il passé ? « Nous souhaitions une reconstitution précise de la scène de fusillade. Nous nous sommes tournés vers le plus gros loueur parisien de costumes et d'armes de guerre. Nous lui avons demandé s'il connaissait quelqu'un pouvant témoigner de la mise en place d'un peloton d'exécution », explique Thibault Gast, de la société de production parisienne 24/25 Production.
De ses cartons, le loueur sort la carte d'un homme, présenté comme fournisseur de matériel militaire et passionné de reconstitution historique. « Il est venu trois heures, bénévolement, sur le tournage, dans une carrière près de Senlis. C'est tout. » Ce que la production ne pouvait deviner, c'est que le conseiller est le trésorier d'une association faisant preuve d'une passion ambiguë pour les uniformes et armes allemandes.
« Nous sommes pris de court par cette histoire invraisemblable, soupire Thibault Gast. L'équipe et les partenaires sont attristés et révoltés par cette manipulation détestable. » Reste le fond, l'essentiel, qu'il ne faudrait pas oublier. « Nous avons réalisé un film hommage à Guy Môquet et à la Résistance, avec pour conseillers historiques le conservateur du musée national de la Résistance, et Odette Nilès qui a connu Guy Môquet et fut internée à Châteaubriant. »
Début septembre, lors du tournage d'une scène à Châteaubriant, en Loire-Atlantique, où les otages communistes furent fusillés. Mais la scène de l'exécution a été tournée à Senlis.
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dimanche 20 novembre 2016
lundi 14 novembre 2016
"Travailler sur la mémoire - Dans les pas de la Résistance", à propos des marches mémoires.
(Animation & Education, n°197, mars-avril 2007, revue de l'OCCE, Office central de la coopération à l'école).
Forum-agora de la place Royale, après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence.
Journal 20 minutes, 6 juin 2007.
Presse-Océan, 17 mai 2007
Ouest-France, 17 mai 2007
Journal 20 minutes, 30 mai 2007
Presse-Océan, 31 mai 2007
Ouest-France, 31 mai 2007
Presse-Océan, 17 mai 2007
Ouest-France, 17 mai 2007
Journal 20 minutes, 30 mai 2007
Presse-Océan, 31 mai 2007
Ouest-France, 31 mai 2007
dimanche 13 novembre 2016
Ecole Lucie Aubrac, inauguration du nouveau nom du groupe scolaire du Plessis-Gautron, le 20 octobre 2007
L'inauguration a eu lieu en présence des élus municipaux et de la famille de Lucie, son mari Raymond Aubrac ayant prononcé un discours.
Dépliant de quatre pages réalisé et diffusé pour l'occasion par l'association Nantes Est Une Fête.
Dépliant de quatre pages réalisé et diffusé pour l'occasion par l'association Nantes Est Une Fête.
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