Affichage des articles dont le libellé est 1998. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est 1998. Afficher tous les articles
mercredi 7 décembre 2016
dimanche 4 décembre 2016
D'autres mesures que la Taxe Tobin. Tableau synoptique réalisé par Jean-Pierre Avermaete avec Luc Douillard.
Tableau synoptique réalisé par Jean-Pierre Avermaete, journaliste économiste belge, en 1997 et 1998, sur demande de Luc Douillard, avec son concours au secrétariat de rédaction, largement diffusé par internet à l'époque, notamment en direction des premiers regroupements militants d'ATTAC alors en constitution.
Ce document visait (en vain) à renforcer intellectuellement l'analyse d'ATTAC et à recentrer cette organisation sur ses objectifs politiques de départ, visant à désarmer les marchés financiers (objectifs très vite oubliés et noyés dans des thématiques attrape-tout dépourvus de revendications gênantes pour les pouvoirs politiques français et occidentaux).
Ce document visait (en vain) à renforcer intellectuellement l'analyse d'ATTAC et à recentrer cette organisation sur ses objectifs politiques de départ, visant à désarmer les marchés financiers (objectifs très vite oubliés et noyés dans des thématiques attrape-tout dépourvus de revendications gênantes pour les pouvoirs politiques français et occidentaux).
Propositions de NEUF pour élargir la gamme des mesures possibles contre la dictature des marchés financiers.
Propositions de NEUF pour élargir la gamme des mesures possibles contre la dictature des marchés financiers, à l'occasion du Deuxième réveillon du 1er mai en 1998, au moment du lancement du mouvement d'ATTAC.
Document de travail issu du n°17 de l'InEdit de Nantes (édition interne), 27 mars 1998.
DMV.
Document de travail issu du n°17 de l'InEdit de Nantes (édition interne), 27 mars 1998.
DMV.
mardi 22 novembre 2016
Un groupe de treize lecteurs réagit au projet d'installation d'un casino à Nantes.
Archives
Ouest-France
Quotidien
Ouest-France du 12/12/1998
Un
groupe de treize lecteurs réagit au projet d'installation d'un
casino à Nantes. Il s'agit de Jean-Pierre Avermaete, journaliste
économique ; Xavier Baglin, gestionnaire Éducation nationale ;
Frédéric Barbe, géographe ; Nicole Cayzelle, institutrice ;
Philippe Coutant, Nantais ; Luc Douillard, président d'association ;
Yves Laventure, employé de banque ; Emmanuelle Lefèvre,
institutrice ; Catherine Ouvrard, institutrice ; Gérard Richard,
citoyen nantais ; Madeleine Riou, informaticienne ; Catherine
Tisserant, étudiante ; Marc Vayer, professeur.
« On apprend ces
jours-ci par Ouest-France que 'Nantes mise sur un casino' [...] Des
machines à sous... est-ce ce que nous souhaitons vraiment pour les
jeunes (et les moins jeunes) de Nantes ? Les casinos, tout le monde
sait bien que cela veut dire : des facilités pour blanchir l'argent
sale du crime et de la corruption ; des connexions plus que malsaines
avec la bulle spéculative mondiale, et les paradis fiscaux ; des
opportunités pour installer la pègre, pardon, le crime organisé,
et les mafias dans une ville de province ».
Au premier rang des
vecteurs du blanchiment
« Ironie de l'histoire : le supplément
'Économie' du journal Le Monde publie ce même jour (4 novembre
1998, annonce d'un projet de casino à Nantes) un compte rendu du
livre alarmant 'Finance criminelle' de Marie-Christine Dupuis
(consultante du Centre de recherche sur les menaces criminelles
contemporaines de l'université de Paris-II). On y lit (entre autres
horreurs sur les paradis fiscaux, la drogue et la prostitution, la
déréglementation économique mondiale), des nouvelles qui
concernent désormais directement les citoyens de cette bonne ville
de Nantes : 'Au premier rang des vecteurs du blanchiment figurent les
banques [...] les bureaux de change et les assurances [...] Mais ce
sont les casinos que préfèrent les mafieux en quête de recyclage,
car ils acceptent l'achat de leurs jetons en liquide et remboursent
ceux-ci avec des chèques'.
« Plus loin, cet article du Monde (par
Alain Faujas) indique comment 'l'argent sale s'investit dans une
série d'entreprises qui manipulent l'argent liquide'. Mais il omet
de suggérer l'opportunité en argent liquide que sont les
billetteries non-numérotées de grandes manifestations sportives et
de spectacles culturels subventionnés, ce qui est remarquable,
surtout lorsque l'on note : la faiblesse actuelle des moyens accordés
à la Chambre régionale des comptes, au procureur de la République
et la police financière, pour la surveillance des institutions
nantaises ; la localisation prévue pour ce futur casino, dans un
quartier hautement culturel en pleine rénovation : 'un hôtel quatre
étoiles et un casino en face de la Cité des congrès'
(Ouest-France); les critères éminemment 'culturels' pour
l'implantation d'un casino : 'Manifestement, Nantes entre dans les
critères d'accueil d'un casino. Outre le centre d'une agglo de plus
de 500 000 habitants, il faut en effet participer pour plus de 40 %
au fonctionnement d'institutions culturelles ' (Ouest-France). D'ores
et déjà, et depuis plusieurs années, plusieurs villes du sud de la
France connaissent des intimidations, des provocations et des
assassinats, que le milieu du crime organisé, souvent proche des
professionnels des casinos, est en mesure de faire subir à la
société civile et aux élus locaux. A ce stade, ce sont évidemment
les bases élémentaires de la vie en démocratie qui sont
compromises durablement ».
Est-ce ce que nous souhaitons importer ?
« Depuis les années 1990, la société française est soumise à un
véritable harcèlement publicitaire et psychologique en faveur des
jeux d'argent. Ce harcèlement est organisé par les professionnels
des jeux d'argent, en particulier la Française des jeux et les
casinos grâce à d'énormes moyens financiers, qui font se coucher
les élus. Ce harcèlement repose sur l'illusion que nous vivons tous
dans une société de gagnants. Il est grand temps de stopper ce
harcèlement organisé en faveur des jeux d'argent au lieu de vouloir
l'étendre par une présence au coeur même de la ville. Question
subsidiaire : comment une municipalité de gauche peut-elle afficher
une telle soumission à l'argent-roi, ses mécomptes et ses
mythologies ?
« Non seulement, les dépenses effectuées dans un
casino sont par nature improductives, mais en outre il faut
considérer qu'elles sont soustraites au budget des ménages alors
qu'elles auraient été sinon dépensées auprès des commerces et
industries locales. Où vont ces recettes des casinos ? : 60 %
environ du produit brut des jeux sont prélevés par l'État,
c'est-à-dire par Bercy à Paris, et quittent donc l'économie
régionale au lieu de l'alimenter. Le solde consenti à la trésorerie
municipale de la commune d'accueil (jusqu'à 15 %) reste très
marginal et ne peut occulter que chaque année des dizaines de
millions de francs s'évaporaient en pures pertes de la sphère de
l'économie nantaise. Réagissons avec toutes les personnes de bonne
volonté, tant qu'il est encore temps ».
Un casino est en projet à
Nantes. Il se situerait en face de la cité des congrès.
=
= =
Pré-annonce du deuxième Réveillon du 1er mai
Le réveillon de Nantes est une fête devant la bourse de Paris Contre la dictature des marchés financiers
On
réveillonnera dans la nuit du 30 avril au 1er mai devant la Bourse
de Paris. Une initiative de Nantes est une fête pour protester «
contre la dictature des marchés financiers ». La première
édition a eu lieu l'an dernier. Et a fait des émules à Montréal,
Londres et en Australie.
Entretien avec Luc Douillard.
Un réveillon
le 1er mai devant le palais Brongniart... original ? L'idée a
germé l'an dernier. Peu de gens parlaient du poids de l'économie
boursière sur la misère. Autrefois, le capitalisme était
producteur de richesses. Aujourd'hui, il est purement spéculatif.
C'est en amont l'une des causes de la crise d'aujourd'hui :
l'insécurité et le chômage. Cet aspect-là a trop longtemps
échappé au mouvement social et la gauche institutionnelle.
Le but
de ce réveillon ?
Il vise à obtenir un projet fiscal crédible
avec des mesures abolissant et à tout le moins contrôlant la
spéculation financière. A peser sur les nouveaux pouvoirs que
sont le Fonds monétaire international, la Banque mondiale,
l'Organisation pour la coopération et le développement et
l'Organisation mondiale du commerce. Une autre revendication est la
transparence des comptes publics. Ils doivent être accessibles sur
tous les réseaux (internet, minitel). Autant de revendications
exprimées à travers un rendez-vous festif que nous voulons
reproduire chaque année. C'est dans l'esprit du 1er mai lancé
pour obtenir la journée de 8 heures.
Le menu de la soirée ?
Précision tout d'abord, tout le monde est invité. Il suffit de
venir avec sa bonne humeur et quelques victuailles à partager. Ce
rassemblement non violent n'appartient à personne. Chacun assure
si possible une animation. Le film Charlot banquier sera projeté.
Une troupe de théâtre de Bourges, des plasticiens et plusieurs
artistes se sont déjà annoncés et un concours d'éloquence est
prévu.
Comment s'est déroulée l'édition de l'an dernier ?
Fort
bien. Une cinquantaine de Nantais ont été rejoints par une
centaine de Parisiens. Internet a beaucoup fonctionné et nous
avons obtenu le soutien de Charlie Hebdo. Le réveillon a été
annoncé sur des antennes nationales. Il commence aussi à faire
des émules. Nous attendons donc beaucoup plus de monde alors que
l'idée fait son chemin sur la planète entière. Des
manifestations de ce genre sont prévues à Montréal, à la City
de Londres et, aux dernières nouvelles, à Camberra en Australie.
Sur un plan pratique, comment participer au départ de Nantes ?
Autant le dire, nous sommes submergés. Le car que nous avions
prévu ne suffira pas. Les personnes qui ne se sont pas inscrites
peuvent toujours nous rejoindre, mais elles doivent se rendre à
Paris par leurs propres moyens. Mais cela vaut la peine...
Propos
recueillis par Thierry BALLU.
Dernière réunion de préparation
mardi.
Luc Douillard (quatrième de gauche à droite) : « Ce
réveillon commence à faire des émules ».
=
= =
jeudi 10 novembre 2016
Recreuser l'Erdre comme la Bièvre à Paris (Ouest-France, courrier des lecteurs, 3 novembre 1998)
Luc Douillard de Nantes : « La Brièvre
refait surface dans la banlieue de Paris. » On apprend dans Le Monde
que cette rivière va retrouver l'air libre. L'unique affluent de la
Seine à Paris (tristement canalisé dans son parcours final en
collecteur d'eaux usées) est en cours d'assainissement, et va être
rouvert sur 1,8 km à Massy, dès l'été prochain. Ceci grâce au
travail patient du SIAVB (Syndicat intercommunal pour
l'assainissement de la vallée de la Bièvre), qui a réintroduit,
avec l'eau propre, les pêcheurs et les promeneurs (17 km de sentiers
piétonniers et cyclistes créés sur les rives). « Cette histoire
exemplaire nous ramène à Nantes, où depuis bientôt dix ans, nous
réclamons - non pas de recreuser les cours comblés de l'Erdre et de
la Loire - mais d'ouvrir en préalable une étude pluridisciplinaire,
transparente et contradictoire, destinée à estimer en connaissance
de cause, si cela est souhaitable et possible. « Dix ans durant
lesquels les manifestations de « Nantes c'est capitale ! », puis de
« Nantes est une fête ! NEUF » ont souvent rencontré un écho
favorable de la part des simples citoyens, et suscité de nombreux
observateurs à Nantes. En revanche, nous nous sommes toujours
affrontés à un silence total sur ce sujet auprès des autorités
locales, des spécialistes de l'aménagement comme de ceux du
patrimoine maritime et fluvial. « Il s'agit pourtant d'un projet
mobilisateur pour Nantes, qui unirait tout à la fois éthique et
esthétique, mémoire et futur, utopies et contraintes budgétaires,
civisme solidaire et développement économique durable, citoyenneté
et expertise, « agir local » et « penser global »... bref :
marier l'esprit des lieux et l'esprit du temps. « Faut-il comparer
l'ignorance condescendante, face à cette demande nantaise, avec
l'écoute actuelle des institutions parisiennes, alors que le
collectif associatif « Renaissance de la Bièvre » recevait samedi
dernier, à Paris, un trophée régional de l'environnement ? Et que
même le malencontreux Jean Tibéri s'est montré attentif à ce
projet ? Faut-il considérer que ce qui est désormais faisable à
Paris est encore trop beau pour les Nantais ? » Un patrimoine pour
le futur « Faut-il aller jusqu'à comparer les mérites
archéologiques de l'Erdre et de la Bièvre ? Le lit pavé de cette
dernière, explique Le Monde, est « un véritable gisement
archéologique, que l'on retrouve presque intact dans de nombreux
sous-sols de la capitale, comme au pied de la manufacture des
Gobelins ». « Mais le patrimoine fluvial souterrain semble avoir
moins de valeur à Nantes qu'à Paris. Notamment lorsque l'on se
souvient qu'en janvier 1992, et sans aucun débat ni annonce
préalable, les tracto-pelles avaient commencé à détruire
plusieurs centaines de mètres linéaires des anciens quais enfouis
de l'Erdre comblée. « L'appareillage et le parement sont dans un
état magnifique qui n'a pourtant pas empêché ces vénérables
vestiges d'être sauvagement émiettés par un pilonnage mécanique
dont la promptitude d'exécution peut surprendre », disions-nous
dans un rassemblement que nous organisions d'urgence le surlendemain
dimanche matin, en parodiant des fouilles archéologiques à la façon
Indiana Jones, sous l'oeil des passants et des journalistes. «
Peut-on impunément casser, et sans nécessité, un patrimoine intact
qui appartient aux générations futures ? Est-il bien raisonnable de
détruire de vrais quais fluviaux, pour en figurer (à grands frais)
de factices, délimitant des carrés de pelouse autour de l'île
Feydeau ? « N'est-ce pas le devoir des aménageurs d'imaginer et de
prévoir ? Prévoir à long terme pour préserver les intérêts des
générations futures. Prévoir à court terme les évolutions
rapides des tendances et des demandes culturelles et sociales. (On
l'a vu avec la calamiteuse destruction d'une tour de l'usine LU,
survenue dans l'indifférence générale, il n'y a guère que 20 ans,
ceci sans parler du sort funeste du pont transbordeur.) « En cette
année 1992, alors que la mutilation des quais de l'Erdre était
toujours en cours, nous avions demandé les raisons de leur étrange
passivité dans cette affaire à l'architecte des bâtiments de
France et au directeur régional des Affaires culturelles, Drac,
tutelle des services archéologiques). « Quels sont vos services (et
ceux placés sous votre direction ou votre tutelle) qui sont
intervenus sur ce chantier ?... Avez-vous procédé à un inventaire
de l'ensemble du patrimoine fluvial enterré de Nantes (anciens
quais, ponts, écluses et autres ouvrages) ?... Sinon, pourquoi ?
Avez-vous constaté que les quais étaient conservés en bon état,
propres à recouvrer leur fonction originelle dans le cadre d'un
éventuel recreusement ? » Etc. « Des années plus tard, nous nous
étonnions toujours de n'avoir reçu aucune réponse de ces deux
administrations publiques (cf Forum des lecteurs, six après, 18
décembre 1997). « Pourtant, l'ex-Venise de l'Ouest mérite
assurément plus de considération. Mais peut-être faut-il que
revive la Bièvre, pour que renaissent l'Erdre et la Loire, en leurs
lits respectifs. L'exemple parisien viendra-t-il (un peu tard ?) pour
éclairer les conceptions parfois quelque peu obscurantistes de
certaines élites nanto-nantaises ? »« Peut-être faut-il que
revive la Bièvre pour que renaissent l'Erdre et la Loire... en leurs
lits respectifs. »
Notre photo : les travaux de comblement de la
Loire dans le bras de la Bourse.
Inscription à :
Articles (Atom)