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dimanche 4 décembre 2016

Lecture marathon du projet de traité de l'AMI (Accords multilatéraux d'investissement) à laquelle sont conviés les députés de Nantes. Aucun ne viendra.









D'autres mesures que la Taxe Tobin. Tableau synoptique réalisé par Jean-Pierre Avermaete avec Luc Douillard.

Tableau synoptique réalisé par Jean-Pierre Avermaete, journaliste économiste belge, en 1997 et 1998, sur demande de Luc Douillard, avec son concours au secrétariat de rédaction, largement diffusé par internet à l'époque, notamment en direction des premiers regroupements militants d'ATTAC alors en constitution.

Ce document visait (en vain) à renforcer intellectuellement l'analyse d'ATTAC et à recentrer cette organisation sur ses objectifs politiques de départ, visant à désarmer les marchés financiers (objectifs très vite oubliés et noyés dans des thématiques attrape-tout dépourvus de revendications gênantes pour les pouvoirs politiques français et occidentaux).









Propositions de NEUF pour élargir la gamme des mesures possibles contre la dictature des marchés financiers.

Propositions de NEUF pour élargir la gamme des mesures possibles contre la dictature des marchés financiers, à l'occasion du Deuxième réveillon du 1er mai en 1998, au moment du lancement du mouvement d'ATTAC.

Document de travail issu du n°17 de l'InEdit de Nantes (édition interne), 27 mars 1998.





DMV.

Exportation du Réveillon du 1er mai au Québec devant la Bourse de Montréal, l'opération salAMI, Canevas et Philippe Duhamel






DMV.

Documents relatifs au Deuxième Réveillon du 1er mai, en 1998







Ouest-France
 Charlie-Hebdo
 L'Humanité-Hebdo




Charlie-Hebdo





Hebdomadaire Politis.




DMV.

mardi 22 novembre 2016

Un groupe de treize lecteurs réagit au projet d'installation d'un casino à Nantes.


Archives Ouest-France

Quotidien Ouest-France du 12/12/1998

Un groupe de treize lecteurs réagit au projet d'installation d'un casino à Nantes. Il s'agit de Jean-Pierre Avermaete, journaliste économique ; Xavier Baglin, gestionnaire Éducation nationale ; Frédéric Barbe, géographe ; Nicole Cayzelle, institutrice ; Philippe Coutant, Nantais ; Luc Douillard, président d'association ; Yves Laventure, employé de banque ; Emmanuelle Lefèvre, institutrice ; Catherine Ouvrard, institutrice ; Gérard Richard, citoyen nantais ; Madeleine Riou, informaticienne ; Catherine Tisserant, étudiante ; Marc Vayer, professeur. 

« On apprend ces jours-ci par Ouest-France que 'Nantes mise sur un casino' [...] Des machines à sous... est-ce ce que nous souhaitons vraiment pour les jeunes (et les moins jeunes) de Nantes ? Les casinos, tout le monde sait bien que cela veut dire : des facilités pour blanchir l'argent sale du crime et de la corruption ; des connexions plus que malsaines avec la bulle spéculative mondiale, et les paradis fiscaux ; des opportunités pour installer la pègre, pardon, le crime organisé, et les mafias dans une ville de province ». 

Au premier rang des vecteurs du blanchiment 

« Ironie de l'histoire : le supplément 'Économie' du journal Le Monde publie ce même jour (4 novembre 1998, annonce d'un projet de casino à Nantes) un compte rendu du livre alarmant 'Finance criminelle' de Marie-Christine Dupuis (consultante du Centre de recherche sur les menaces criminelles contemporaines de l'université de Paris-II). On y lit (entre autres horreurs sur les paradis fiscaux, la drogue et la prostitution, la déréglementation économique mondiale), des nouvelles qui concernent désormais directement les citoyens de cette bonne ville de Nantes : 'Au premier rang des vecteurs du blanchiment figurent les banques [...] les bureaux de change et les assurances [...] Mais ce sont les casinos que préfèrent les mafieux en quête de recyclage, car ils acceptent l'achat de leurs jetons en liquide et remboursent ceux-ci avec des chèques'. 

« Plus loin, cet article du Monde (par Alain Faujas) indique comment 'l'argent sale s'investit dans une série d'entreprises qui manipulent l'argent liquide'. Mais il omet de suggérer l'opportunité en argent liquide que sont les billetteries non-numérotées de grandes manifestations sportives et de spectacles culturels subventionnés, ce qui est remarquable, surtout lorsque l'on note : la faiblesse actuelle des moyens accordés à la Chambre régionale des comptes, au procureur de la République et la police financière, pour la surveillance des institutions nantaises ; la localisation prévue pour ce futur casino, dans un quartier hautement culturel en pleine rénovation : 'un hôtel quatre étoiles et un casino en face de la Cité des congrès' (Ouest-France); les critères éminemment 'culturels' pour l'implantation d'un casino : 'Manifestement, Nantes entre dans les critères d'accueil d'un casino. Outre le centre d'une agglo de plus de 500 000 habitants, il faut en effet participer pour plus de 40 % au fonctionnement d'institutions culturelles ' (Ouest-France). D'ores et déjà, et depuis plusieurs années, plusieurs villes du sud de la France connaissent des intimidations, des provocations et des assassinats, que le milieu du crime organisé, souvent proche des professionnels des casinos, est en mesure de faire subir à la société civile et aux élus locaux. A ce stade, ce sont évidemment les bases élémentaires de la vie en démocratie qui sont compromises durablement ». 

Est-ce ce que nous souhaitons importer ? 

« Depuis les années 1990, la société française est soumise à un véritable harcèlement publicitaire et psychologique en faveur des jeux d'argent. Ce harcèlement est organisé par les professionnels des jeux d'argent, en particulier la Française des jeux et les casinos grâce à d'énormes moyens financiers, qui font se coucher les élus. Ce harcèlement repose sur l'illusion que nous vivons tous dans une société de gagnants. Il est grand temps de stopper ce harcèlement organisé en faveur des jeux d'argent au lieu de vouloir l'étendre par une présence au coeur même de la ville. Question subsidiaire : comment une municipalité de gauche peut-elle afficher une telle soumission à l'argent-roi, ses mécomptes et ses mythologies ? 

« Non seulement, les dépenses effectuées dans un casino sont par nature improductives, mais en outre il faut considérer qu'elles sont soustraites au budget des ménages alors qu'elles auraient été sinon dépensées auprès des commerces et industries locales. Où vont ces recettes des casinos ? : 60 % environ du produit brut des jeux sont prélevés par l'État, c'est-à-dire par Bercy à Paris, et quittent donc l'économie régionale au lieu de l'alimenter. Le solde consenti à la trésorerie municipale de la commune d'accueil (jusqu'à 15 %) reste très marginal et ne peut occulter que chaque année des dizaines de millions de francs s'évaporaient en pures pertes de la sphère de l'économie nantaise. Réagissons avec toutes les personnes de bonne volonté, tant qu'il est encore temps ».

Un casino est en projet à Nantes. Il se situerait en face de la cité des congrès.


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Pré-annonce du deuxième Réveillon du 1er mai


Le réveillon de Nantes est une fête devant la bourse de Paris Contre la dictature des marchés financiers




Quotidien Ouest-France du 29/04/1998

On réveillonnera dans la nuit du 30 avril au 1er mai devant la Bourse de Paris. Une initiative de Nantes est une fête pour protester « contre la dictature des marchés financiers ». La première édition a eu lieu l'an dernier. Et a fait des émules à Montréal, Londres et en Australie.

Entretien avec Luc Douillard.

Un réveillon le 1er mai devant le palais Brongniart... original ? L'idée a germé l'an dernier. Peu de gens parlaient du poids de l'économie boursière sur la misère. Autrefois, le capitalisme était producteur de richesses. Aujourd'hui, il est purement spéculatif. C'est en amont l'une des causes de la crise d'aujourd'hui : l'insécurité et le chômage. Cet aspect-là a trop longtemps échappé au mouvement social et la gauche institutionnelle.

Le but de ce réveillon ?

Il vise à obtenir un projet fiscal crédible avec des mesures abolissant et à tout le moins contrôlant la spéculation financière. A peser sur les nouveaux pouvoirs que sont le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, l'Organisation pour la coopération et le développement et l'Organisation mondiale du commerce. Une autre revendication est la transparence des comptes publics. Ils doivent être accessibles sur tous les réseaux (internet, minitel). Autant de revendications exprimées à travers un rendez-vous festif que nous voulons reproduire chaque année. C'est dans l'esprit du 1er mai lancé pour obtenir la journée de 8 heures.

Le menu de la soirée ?

Précision tout d'abord, tout le monde est invité. Il suffit de venir avec sa bonne humeur et quelques victuailles à partager. Ce rassemblement non violent n'appartient à personne. Chacun assure si possible une animation. Le film Charlot banquier sera projeté. Une troupe de théâtre de Bourges, des plasticiens et plusieurs artistes se sont déjà annoncés et un concours d'éloquence est prévu.

Comment s'est déroulée l'édition de l'an dernier ?

Fort bien. Une cinquantaine de Nantais ont été rejoints par une centaine de Parisiens. Internet a beaucoup fonctionné et nous avons obtenu le soutien de Charlie Hebdo. Le réveillon a été annoncé sur des antennes nationales. Il commence aussi à faire des émules. Nous attendons donc beaucoup plus de monde alors que l'idée fait son chemin sur la planète entière. Des manifestations de ce genre sont prévues à Montréal, à la City de Londres et, aux dernières nouvelles, à Camberra en Australie.

Sur un plan pratique, comment participer au départ de Nantes ?

Autant le dire, nous sommes submergés. Le car que nous avions prévu ne suffira pas. Les personnes qui ne se sont pas inscrites peuvent toujours nous rejoindre, mais elles doivent se rendre à Paris par leurs propres moyens. Mais cela vaut la peine...

Propos recueillis par Thierry BALLU.

Dernière réunion de préparation mardi.

Luc Douillard (quatrième de gauche à droite) : « Ce réveillon commence à faire des émules ».

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jeudi 10 novembre 2016

Recreuser l'Erdre comme la Bièvre à Paris (Ouest-France, courrier des lecteurs, 3 novembre 1998)

Luc Douillard de Nantes : « La Brièvre refait surface dans la banlieue de Paris. » On apprend dans Le Monde que cette rivière va retrouver l'air libre. L'unique affluent de la Seine à Paris (tristement canalisé dans son parcours final en collecteur d'eaux usées) est en cours d'assainissement, et va être rouvert sur 1,8 km à Massy, dès l'été prochain. Ceci grâce au travail patient du SIAVB (Syndicat intercommunal pour l'assainissement de la vallée de la Bièvre), qui a réintroduit, avec l'eau propre, les pêcheurs et les promeneurs (17 km de sentiers piétonniers et cyclistes créés sur les rives). « Cette histoire exemplaire nous ramène à Nantes, où depuis bientôt dix ans, nous réclamons - non pas de recreuser les cours comblés de l'Erdre et de la Loire - mais d'ouvrir en préalable une étude pluridisciplinaire, transparente et contradictoire, destinée à estimer en connaissance de cause, si cela est souhaitable et possible. « Dix ans durant lesquels les manifestations de « Nantes c'est capitale ! », puis de « Nantes est une fête ! NEUF » ont souvent rencontré un écho favorable de la part des simples citoyens, et suscité de nombreux observateurs à Nantes. En revanche, nous nous sommes toujours affrontés à un silence total sur ce sujet auprès des autorités locales, des spécialistes de l'aménagement comme de ceux du patrimoine maritime et fluvial. « Il s'agit pourtant d'un projet mobilisateur pour Nantes, qui unirait tout à la fois éthique et esthétique, mémoire et futur, utopies et contraintes budgétaires, civisme solidaire et développement économique durable, citoyenneté et expertise, « agir local » et « penser global »... bref : marier l'esprit des lieux et l'esprit du temps. « Faut-il comparer l'ignorance condescendante, face à cette demande nantaise, avec l'écoute actuelle des institutions parisiennes, alors que le collectif associatif « Renaissance de la Bièvre » recevait samedi dernier, à Paris, un trophée régional de l'environnement ? Et que même le malencontreux Jean Tibéri s'est montré attentif à ce projet ? Faut-il considérer que ce qui est désormais faisable à Paris est encore trop beau pour les Nantais ? » Un patrimoine pour le futur « Faut-il aller jusqu'à comparer les mérites archéologiques de l'Erdre et de la Bièvre ? Le lit pavé de cette dernière, explique Le Monde, est « un véritable gisement archéologique, que l'on retrouve presque intact dans de nombreux sous-sols de la capitale, comme au pied de la manufacture des Gobelins ». « Mais le patrimoine fluvial souterrain semble avoir moins de valeur à Nantes qu'à Paris. Notamment lorsque l'on se souvient qu'en janvier 1992, et sans aucun débat ni annonce préalable, les tracto-pelles avaient commencé à détruire plusieurs centaines de mètres linéaires des anciens quais enfouis de l'Erdre comblée. « L'appareillage et le parement sont dans un état magnifique qui n'a pourtant pas empêché ces vénérables vestiges d'être sauvagement émiettés par un pilonnage mécanique dont la promptitude d'exécution peut surprendre », disions-nous dans un rassemblement que nous organisions d'urgence le surlendemain dimanche matin, en parodiant des fouilles archéologiques à la façon Indiana Jones, sous l'oeil des passants et des journalistes. « Peut-on impunément casser, et sans nécessité, un patrimoine intact qui appartient aux générations futures ? Est-il bien raisonnable de détruire de vrais quais fluviaux, pour en figurer (à grands frais) de factices, délimitant des carrés de pelouse autour de l'île Feydeau ? « N'est-ce pas le devoir des aménageurs d'imaginer et de prévoir ? Prévoir à long terme pour préserver les intérêts des générations futures. Prévoir à court terme les évolutions rapides des tendances et des demandes culturelles et sociales. (On l'a vu avec la calamiteuse destruction d'une tour de l'usine LU, survenue dans l'indifférence générale, il n'y a guère que 20 ans, ceci sans parler du sort funeste du pont transbordeur.) « En cette année 1992, alors que la mutilation des quais de l'Erdre était toujours en cours, nous avions demandé les raisons de leur étrange passivité dans cette affaire à l'architecte des bâtiments de France et au directeur régional des Affaires culturelles, Drac, tutelle des services archéologiques). « Quels sont vos services (et ceux placés sous votre direction ou votre tutelle) qui sont intervenus sur ce chantier ?... Avez-vous procédé à un inventaire de l'ensemble du patrimoine fluvial enterré de Nantes (anciens quais, ponts, écluses et autres ouvrages) ?... Sinon, pourquoi ? Avez-vous constaté que les quais étaient conservés en bon état, propres à recouvrer leur fonction originelle dans le cadre d'un éventuel recreusement ? » Etc. « Des années plus tard, nous nous étonnions toujours de n'avoir reçu aucune réponse de ces deux administrations publiques (cf Forum des lecteurs, six après, 18 décembre 1997). « Pourtant, l'ex-Venise de l'Ouest mérite assurément plus de considération. Mais peut-être faut-il que revive la Bièvre, pour que renaissent l'Erdre et la Loire, en leurs lits respectifs. L'exemple parisien viendra-t-il (un peu tard ?) pour éclairer les conceptions parfois quelque peu obscurantistes de certaines élites nanto-nantaises ? »« Peut-être faut-il que revive la Bièvre pour que renaissent l'Erdre et la Loire... en leurs lits respectifs. »

Notre photo : les travaux de comblement de la Loire dans le bras de la Bourse.