Presse-Océan et l'Eclair, 13 juin 2003
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samedi 26 novembre 2016
mardi 22 novembre 2016
L'anniversaire des bombardements commémoré par des élèves de Michelet. Où étiez-vous le 16 septembre 1943 ?
L'anniversaire des bombardements commémoré par des élèves de Michelet. Où étiez-vous le 16 septembre 1943 ?
Quotidien
Ouest-France du 10/04/2003
Une
classe de BEP du lycée Michelet va commémorer les 60 ans des
bombardements sur Nantes en organisant des entretiens et une
journée anniversaire avec des témoins des épisodes de 1943.
« Où étiez-vous le 16 septembre 1943 à 16 h 05 ? », c'est la question centrale de l'enquête commémorative que vont mener les élèves d'une classe de BEP du lycée Michelet. Avec leur professeur d'histoire, ils sont à la recherche de personnes qui ont vécu ces terribles événements, notamment des résistants, afin de comprendre ce que l'on peut ressentir lors d'une telle situation.
Les élèves ont déjà commencé les recherches documentaires. Pour certains d'entre eux, les bombardements de Nantes, 28 attaques aériennes de juillet 1940 à août 1944, ont été une découverte. Les 16 et 23 septembre 1943, Nantes est ravagée par une véritable « pluie de bombes » qui fera 1 463 victimes et environ 2 500 blessés. L'aviation anglaise et américaine vise le potentiel économique, industriel et militaire des nazis, mais le centre-ville est lourdement touché. 700 maisons et immeubles sont détruits, notamment la rue du Calvaire et les magasins Decré.
Pour commémorer cet épisode historique, les élèves du lycée Michelet souhaitent rencontrer les témoins lors d'entretiens. Ils organisent aussi l'anniversaire des 60 ans, le 16 septembre 2003, en invitant les témoins à se replacer à l'endroit exact où ils se trouvaient à 16 h 05, lorsque les avions sont apparus.
« L'enjeu de ce projet pédagogique original est la transmission de la mémoire, souligne Luc Douillard, professeur à l'initiative de cette idée. C'est l'occasion de mettre en relation des générations éloignées : les jeunes des années de guerre et les jeunes d'aujourd'hui. » Les entretiens pourront ainsi être élargis à l'expérience des témoins dans le demi-siècle qui vient de s'écouler et à leurs opinions sur les guerres qui ont jalonné l'histoire, jusqu'au conflit actuel en Irak.
Contact : les témoins des bombardements peuvent écrire, en laissant si possible une adresse et un numéro de téléphone, à Classe BEP 2.5 M. Douillard lycée Michelet, 41, boulevard Jules-Michelet BP 22 201 44322 Nantes Cedex 3 ou sur internet : 16septembre.1943@laposte.net
Matthieu MAURY.
Sinisa, Freddy, Abdessalem et Olivier, en compagnie de leur professeur Luc Douillard, devant une des principales cibles des bombardements, les chantiers navals.
Matthieu MAURY.
« Où étiez-vous le 16 septembre 1943 à 16 h 05 ? », c'est la question centrale de l'enquête commémorative que vont mener les élèves d'une classe de BEP du lycée Michelet. Avec leur professeur d'histoire, ils sont à la recherche de personnes qui ont vécu ces terribles événements, notamment des résistants, afin de comprendre ce que l'on peut ressentir lors d'une telle situation.
Les élèves ont déjà commencé les recherches documentaires. Pour certains d'entre eux, les bombardements de Nantes, 28 attaques aériennes de juillet 1940 à août 1944, ont été une découverte. Les 16 et 23 septembre 1943, Nantes est ravagée par une véritable « pluie de bombes » qui fera 1 463 victimes et environ 2 500 blessés. L'aviation anglaise et américaine vise le potentiel économique, industriel et militaire des nazis, mais le centre-ville est lourdement touché. 700 maisons et immeubles sont détruits, notamment la rue du Calvaire et les magasins Decré.
Pour commémorer cet épisode historique, les élèves du lycée Michelet souhaitent rencontrer les témoins lors d'entretiens. Ils organisent aussi l'anniversaire des 60 ans, le 16 septembre 2003, en invitant les témoins à se replacer à l'endroit exact où ils se trouvaient à 16 h 05, lorsque les avions sont apparus.
« L'enjeu de ce projet pédagogique original est la transmission de la mémoire, souligne Luc Douillard, professeur à l'initiative de cette idée. C'est l'occasion de mettre en relation des générations éloignées : les jeunes des années de guerre et les jeunes d'aujourd'hui. » Les entretiens pourront ainsi être élargis à l'expérience des témoins dans le demi-siècle qui vient de s'écouler et à leurs opinions sur les guerres qui ont jalonné l'histoire, jusqu'au conflit actuel en Irak.
Contact : les témoins des bombardements peuvent écrire, en laissant si possible une adresse et un numéro de téléphone, à Classe BEP 2.5 M. Douillard lycée Michelet, 41, boulevard Jules-Michelet BP 22 201 44322 Nantes Cedex 3 ou sur internet : 16septembre.1943@laposte.net
Matthieu MAURY.
Sinisa, Freddy, Abdessalem et Olivier, en compagnie de leur professeur Luc Douillard, devant une des principales cibles des bombardements, les chantiers navals.
Matthieu MAURY.
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130 rescapés des bombardements veulent témoigner Le poignant rendez-vous du 16 septembre
130 rescapés des bombardements veulent témoigner - Le poignant rendez-vous du 16 septembre
130
survivants des bombardements du 16 septembre 1943 ont accepté
de témoigner dans le cadre de l'opération lancée par un
enseignant et des élèves du lycée Michelet. Ils ont rendez-vous
mardi à Nantes, pour certains sur les lieux même où ils se
trouvaient quand les bombes tombèrent sur Nantes.
« Où étiez-vous exactement le 16 septembre 1943 ? » Lancée au printemps par Luc Douillard et ses élèves du lycée Michelet, la question a trouvé écho chez les Nantais qui ont vécu les terribles bombardements. Soixante ans après, 130 d'entre eux ont écrit à l'enseignant, affirmant avec force leur volonté de témoigner. Cela va de quelques lignes à de longues et émouvantes pages balayant les rues de Nantes comme autant de caméras, relatant des histoires personnelles faites de disparitions de proches, de recherches dans les ruines ou à la chapelle ardente des Beaux-Arts, mais aussi de retrouvailles après de longues heures d'angoisse.
« Ça correspondait à un besoin fort », note Luc Douillard, qui a eu l'idée de construire ce pont entre les générations, entre ces adolescents de 2003, élèves en BEP, et ceux de 1943. Des bombardements les uns ne connaissent que les images désincarnées et froides de la guerre en Irak. Les autres ont connu l'enfer d'une belle journée de 1943, ils ont croisé les rescapés hagards et couverts de poussière, ils ont vu les corps martyrisés, piétinés dans les ruines des immeubles éventrés. Ils ont aussi perdu des parents, des proches, des camarades. Et quand les bombes sont tombées sur l'Irak, beaucoup ont repensé à ce qu'ils avaient vécu en 1943 attestent des courriers.
Un objet
Reste maintenant à réussir la seconde partie de l'opération. Car mardi 16 septembre Luc Douillard espère réunir ses élèves et les témoins de 1943. Ce jour-là, dans le cadre des cérémonies commémoratives, il a prévu une rencontre à l'espace Cosmopolis. Ensuite, il invitera les témoins à se rendre dans le centre-ville de Nantes, accompagnés des élèves, à l'endroit où les enfants et les adolescents d'hier étaient, peut-être, il y a soixante ans, quand les bombardiers apparurent dans le ciel de Nantes. « Cette rencontre exceptionnelle vise à passer la mémoire entre des générations différentes, à recueillir des témoignages sensibles sur la guerre réellement vécue, avec les souvenirs concrets des bruits, des fumées, des poussières, des silences, de l'horizon urbain bouleversé par la disparition soudaine de pans entiers de rues et de quartiers. »
L'ensemble du travail fera l'objet d'une publication ultérieure réalisée par les élèves. Pour les témoins qui ont gardé une trace matérielle de l'époque, on leur propose de venir avec un objet attaché à la période. Ce peut être un journal, une photographie, un débris de vaisselle, une poignée de porte ou tout autre un objet arraché aux ruines.....
Blessure
L'enseignant est bien conscient des difficultés de l'initiative. Les témoins ont pris de l'âge, parfois perdu en mobilité. Surtout l'émotion reste intacte, immense. La blessure ne s'est pas refermée montrent les lettres reçues et les contacts pris avec les témoins. Alors, Luc Douillard, qui a monté l'opération avec la mairie de Nantes, insiste sur les conditions d'accueil. Le rendez-vous est prévu à 14 h 30, à l'espace Cosmopolis (1). « Ceux qui désirent juste venir témoigner, sans marcher, pourront rester à l'espace, où des places assises sont prévues pour tous, avec des boissons », explique Luc Douillard. L'important étant que s'instaure le dialogue entre les générations, sur place, ou dans le cadre plus confortable de Cosmopolis.
Marc LE DUC.
(1) mardi 16, à 14 h 30, Cosmopolis, ex-espace Graslin, dans le même bloc que le parking couvert derrière le théâtre Graslin. On y accède par le 18 de la rue de Scribe.
Marc LE DUC.
« Où étiez-vous exactement le 16 septembre 1943 ? » Lancée au printemps par Luc Douillard et ses élèves du lycée Michelet, la question a trouvé écho chez les Nantais qui ont vécu les terribles bombardements. Soixante ans après, 130 d'entre eux ont écrit à l'enseignant, affirmant avec force leur volonté de témoigner. Cela va de quelques lignes à de longues et émouvantes pages balayant les rues de Nantes comme autant de caméras, relatant des histoires personnelles faites de disparitions de proches, de recherches dans les ruines ou à la chapelle ardente des Beaux-Arts, mais aussi de retrouvailles après de longues heures d'angoisse.
« Ça correspondait à un besoin fort », note Luc Douillard, qui a eu l'idée de construire ce pont entre les générations, entre ces adolescents de 2003, élèves en BEP, et ceux de 1943. Des bombardements les uns ne connaissent que les images désincarnées et froides de la guerre en Irak. Les autres ont connu l'enfer d'une belle journée de 1943, ils ont croisé les rescapés hagards et couverts de poussière, ils ont vu les corps martyrisés, piétinés dans les ruines des immeubles éventrés. Ils ont aussi perdu des parents, des proches, des camarades. Et quand les bombes sont tombées sur l'Irak, beaucoup ont repensé à ce qu'ils avaient vécu en 1943 attestent des courriers.
Un objet
Reste maintenant à réussir la seconde partie de l'opération. Car mardi 16 septembre Luc Douillard espère réunir ses élèves et les témoins de 1943. Ce jour-là, dans le cadre des cérémonies commémoratives, il a prévu une rencontre à l'espace Cosmopolis. Ensuite, il invitera les témoins à se rendre dans le centre-ville de Nantes, accompagnés des élèves, à l'endroit où les enfants et les adolescents d'hier étaient, peut-être, il y a soixante ans, quand les bombardiers apparurent dans le ciel de Nantes. « Cette rencontre exceptionnelle vise à passer la mémoire entre des générations différentes, à recueillir des témoignages sensibles sur la guerre réellement vécue, avec les souvenirs concrets des bruits, des fumées, des poussières, des silences, de l'horizon urbain bouleversé par la disparition soudaine de pans entiers de rues et de quartiers. »
L'ensemble du travail fera l'objet d'une publication ultérieure réalisée par les élèves. Pour les témoins qui ont gardé une trace matérielle de l'époque, on leur propose de venir avec un objet attaché à la période. Ce peut être un journal, une photographie, un débris de vaisselle, une poignée de porte ou tout autre un objet arraché aux ruines.....
Blessure
L'enseignant est bien conscient des difficultés de l'initiative. Les témoins ont pris de l'âge, parfois perdu en mobilité. Surtout l'émotion reste intacte, immense. La blessure ne s'est pas refermée montrent les lettres reçues et les contacts pris avec les témoins. Alors, Luc Douillard, qui a monté l'opération avec la mairie de Nantes, insiste sur les conditions d'accueil. Le rendez-vous est prévu à 14 h 30, à l'espace Cosmopolis (1). « Ceux qui désirent juste venir témoigner, sans marcher, pourront rester à l'espace, où des places assises sont prévues pour tous, avec des boissons », explique Luc Douillard. L'important étant que s'instaure le dialogue entre les générations, sur place, ou dans le cadre plus confortable de Cosmopolis.
Marc LE DUC.
(1) mardi 16, à 14 h 30, Cosmopolis, ex-espace Graslin, dans le même bloc que le parking couvert derrière le théâtre Graslin. On y accède par le 18 de la rue de Scribe.
Marc LE DUC.
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lundi 21 novembre 2016
Des rescapés racontent l'enfer aux lycéens (soixantième anniversaire des bombardements de Nantes)
Des rescapés racontent l'enfer aux lycéens
Plusieurs
centaines de survivants des bombardements de Nantes (1463 morts en
septembre 1943) sont retournées, hier, sur les lieux du drame,
guidées par des élèves d'un lycée professionnel. Petit à
petit, l'horreur est sortie des mémoires, allégeant le fardeau si
longtemps porté.
« J'ai aperçu un bout de ciel bleu. Je me suis dit : on est sauvés. » Michelle, qui avait 13 ans sous les décombres le 16 septembre 1943, lève les yeux : « Un ciel bleu, comme aujourd'hui. » L'histoire est ainsi faite. Soixante ans après les bombardements qui ont détruit le centre de Nantes, les survivants sont redescendus hier dans les rues de "l'enfer", sous le même ciel arrogant qu'à l'époque. Plusieurs centaines de personnes ont répondu à l'appel lancé par Luc Douillard. Ce professeur de français et d'histoire-géo du lycée professionnel nantais Jules-Michelet souhaitait réunir, sur le lieu même du drame, des rescapés et des élèves de sa classe de terminale BEP plomberie.
Un retour sur une période sombre de l'histoire de Nantes. Le 16 septembre 1943, à 16 h, les avions américains anéantissent soudain le cœur de la ville : du port à la place de Bretagne, place Royale, l'Hôtel-Dieu... Durant deux jours, une pluie de bombes s'abat sur les habitants: 1 463 morts et 2 500 blessés. Une ville sinistrée, traumatisée. Les Nantais n'avaient jamais imaginé être la cible des avions qu'ils voyaient si souvent voler au-dessus de leurs têtes. Il y avait déjà eu plus de 320 alertes, rarement suivies d'une attaque.
Sur son bout de trottoir, Michelle, les larmes aux yeux, achève son récit. « Échappée du porche où j'étais réfugiée avec ma maman, je criais : au secours, on n'est pas mort. » Aujourd'hui, elle ne peut oublier « la rue du Calvaire en feu, les hurlements ». Près d'elle, d'autres survivants accompagnés de trois lycéens attentifs, Olivier, Jean-Marie et Maxime. Jacques prend la parole. « Je suis sorti en catastrophe du cinéma où on jouait Le Comte de Monte-Cristo. Ce cinéma-là, juste à côté. J'ai vu l'enfer. J'étais seul, complètement traumatisé. » Les uns après les autres, ils racontent l'horreur. Du sang, beaucoup de sang, des gens livides, des corps entassés et des appels désespérés d'enfants. Ces minutes qui ont bouleversé leur vie et dont ils n'ont, pour certains, jamais parlé.
Pourquoi Suzanne ose-t-elle, aujourd'hui ? Elle avait 15 ans. Elle raconte sa fuite avec sa maman et sa petite sœur de 26 mois, sous un porche place Graslin, puis au commissariat, près de la Cigale. « Quelqu'un nous a dit "couchez-vous"». Je me suis réveillée, ensevelie sous les décombres. Suzanne conserve au fond d'elle cette sensation d'horreur : « en me relevant, j'ai marché sur un corps. » La petite sœur pleurait dans les bras de sa maman. Celle-ci, conduite dans un hôpital de fortune à demi-consciente, mourut quelques heures plus tard.
Olivier, Jean-Marie et Maxime jouent les accompagnateurs appliqués, très attentifs aux témoignages précis des anciens, surpris par ce flot continu de paroles. Les survivants ressortent des photos jaunies du drame et de l'après-16 septembre. Yves avait 6 ans. Il tire de son sac l'ours en peluche de son enfance. Ce jour-là, le petit garçon serrait Tintin dans ses bras, réfugié sous la guinguette pendant que tombaient les bombes dans la Loire. Le fleuve où il se baignait quelques minutes plus tôt, sur la petite plage de Trentemoult. Ce sont les milliers de poissons, ventres en l'air, qui l'ont effrayé.
Se remettre à parler du traumatisme, mais aussi revoir ceux dont on n'avait plus de nouvelles... Près de l'église Saint-Nicolas, au milieu des immeubles aujourd'hui reconstruits, Yves discute avec Michel. Leurs mères étaient amies intimes. Ils ne s'étaient jamais revus depuis septembre 1943. « Les bombardements ont coupé tous les liens. Après, on est reparti de zéro », explique Michel.
A l'écoute de cette génération meurtrie par la guerre, les jeunes du lycée Michelet réalisent peu à peu l'intensité de l'événement. « On a bombardé ici comme en Irak. Je suis contre la guerre. C'est inutile de perdre des vies ainsi. Surtout qu'à Nantes, on a visé la ville et non les bases militaires », observe Jean-Marie. Maxime retiendra de cette journée sa rencontre avec une dame très émue, qui lui a confié son histoire. « Je me suis approché d'elle pour l'aider à reprendre ses esprits. »
Leur enseignant, lui, se réjouit du succès de la journée : « Les élèves ont été emportés par le sérieux de l'affaire. C'est le début d'un vrai travail. » La publication d'un livre est envisagée.
Vanessa RIPOCHE.
« J'ai aperçu un bout de ciel bleu. Je me suis dit : on est sauvés. » Michelle, qui avait 13 ans sous les décombres le 16 septembre 1943, lève les yeux : « Un ciel bleu, comme aujourd'hui. » L'histoire est ainsi faite. Soixante ans après les bombardements qui ont détruit le centre de Nantes, les survivants sont redescendus hier dans les rues de "l'enfer", sous le même ciel arrogant qu'à l'époque. Plusieurs centaines de personnes ont répondu à l'appel lancé par Luc Douillard. Ce professeur de français et d'histoire-géo du lycée professionnel nantais Jules-Michelet souhaitait réunir, sur le lieu même du drame, des rescapés et des élèves de sa classe de terminale BEP plomberie.
Un retour sur une période sombre de l'histoire de Nantes. Le 16 septembre 1943, à 16 h, les avions américains anéantissent soudain le cœur de la ville : du port à la place de Bretagne, place Royale, l'Hôtel-Dieu... Durant deux jours, une pluie de bombes s'abat sur les habitants: 1 463 morts et 2 500 blessés. Une ville sinistrée, traumatisée. Les Nantais n'avaient jamais imaginé être la cible des avions qu'ils voyaient si souvent voler au-dessus de leurs têtes. Il y avait déjà eu plus de 320 alertes, rarement suivies d'une attaque.
Sur son bout de trottoir, Michelle, les larmes aux yeux, achève son récit. « Échappée du porche où j'étais réfugiée avec ma maman, je criais : au secours, on n'est pas mort. » Aujourd'hui, elle ne peut oublier « la rue du Calvaire en feu, les hurlements ». Près d'elle, d'autres survivants accompagnés de trois lycéens attentifs, Olivier, Jean-Marie et Maxime. Jacques prend la parole. « Je suis sorti en catastrophe du cinéma où on jouait Le Comte de Monte-Cristo. Ce cinéma-là, juste à côté. J'ai vu l'enfer. J'étais seul, complètement traumatisé. » Les uns après les autres, ils racontent l'horreur. Du sang, beaucoup de sang, des gens livides, des corps entassés et des appels désespérés d'enfants. Ces minutes qui ont bouleversé leur vie et dont ils n'ont, pour certains, jamais parlé.
Pourquoi Suzanne ose-t-elle, aujourd'hui ? Elle avait 15 ans. Elle raconte sa fuite avec sa maman et sa petite sœur de 26 mois, sous un porche place Graslin, puis au commissariat, près de la Cigale. « Quelqu'un nous a dit "couchez-vous"». Je me suis réveillée, ensevelie sous les décombres. Suzanne conserve au fond d'elle cette sensation d'horreur : « en me relevant, j'ai marché sur un corps. » La petite sœur pleurait dans les bras de sa maman. Celle-ci, conduite dans un hôpital de fortune à demi-consciente, mourut quelques heures plus tard.
Olivier, Jean-Marie et Maxime jouent les accompagnateurs appliqués, très attentifs aux témoignages précis des anciens, surpris par ce flot continu de paroles. Les survivants ressortent des photos jaunies du drame et de l'après-16 septembre. Yves avait 6 ans. Il tire de son sac l'ours en peluche de son enfance. Ce jour-là, le petit garçon serrait Tintin dans ses bras, réfugié sous la guinguette pendant que tombaient les bombes dans la Loire. Le fleuve où il se baignait quelques minutes plus tôt, sur la petite plage de Trentemoult. Ce sont les milliers de poissons, ventres en l'air, qui l'ont effrayé.
Se remettre à parler du traumatisme, mais aussi revoir ceux dont on n'avait plus de nouvelles... Près de l'église Saint-Nicolas, au milieu des immeubles aujourd'hui reconstruits, Yves discute avec Michel. Leurs mères étaient amies intimes. Ils ne s'étaient jamais revus depuis septembre 1943. « Les bombardements ont coupé tous les liens. Après, on est reparti de zéro », explique Michel.
A l'écoute de cette génération meurtrie par la guerre, les jeunes du lycée Michelet réalisent peu à peu l'intensité de l'événement. « On a bombardé ici comme en Irak. Je suis contre la guerre. C'est inutile de perdre des vies ainsi. Surtout qu'à Nantes, on a visé la ville et non les bases militaires », observe Jean-Marie. Maxime retiendra de cette journée sa rencontre avec une dame très émue, qui lui a confié son histoire. « Je me suis approché d'elle pour l'aider à reprendre ses esprits. »
Leur enseignant, lui, se réjouit du succès de la journée : « Les élèves ont été emportés par le sérieux de l'affaire. C'est le début d'un vrai travail. » La publication d'un livre est envisagée.
Vanessa RIPOCHE.
samedi 19 novembre 2016
Brouillon et texte de travail de provisoire de l'Appel des Résistants, version du 11 décembre 2003
CNR 60e – Texte à faire signer aux résistants – version provisoire 11 décembre 2003
Bonjour,
Voici une 3ème mouture de
l'appel des Résistants, qu'il faudrait mettre sur pied
définitivement en début de semaine prochaine.
C'est
volontairement que ce texte ne veut pas réemployer les mots
parfois trop connotés du militantisme (sur la forme, car sur le fond
: si bien entendu), et prend de la hauteur avec un ton un peu plus
lyrique : c'est en quelque sorte une génération qui prend
congé.
Si vous avez la couleur sur internet :
la
première mouture (élaborée par Michel et moi dans le bureau de
Jean-Louis Sounes) est en noir.
La deuxième
mouture (de la semaine passée ) est en rouge.Les
dernières modifications proposées ici sont en bleu.
Rappellons
qu'il y a deux textes :
l'appel des Résistants proprement dit,
puis l'appel ATTAC de ceux qui s'en saisissent pour le parrainer.
A
vous de jouer ! amicalement,
Luc
>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>
Prends pitié de la fille mère
Du petit au bord du chemin...
Si quelqu'un leur jette la pierre,
Que la pierre se change en pain !
( Strophe du poète breton Tristan Corbière (1845-1875) choisie par Jean Moulin comme indicatif pour chiffrer ses messages codés de Résistance. )
------1er texte-------------------------------------------------------------------
15 mars 1944 >>> 15 mars 2004
Appel en trois points des vétérans de la Résistance
et des forces combattantes de la France Libre
Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la Libération,
Nous,
vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France Libre (1940-1945), et nos familles,
appelons les jeunes générations à faire vivre et retransmettre l'héritage de la Résistance antifasciste, et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle.
Soixante ans plus tard, le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et soeurs de la Résistance et des Nations Unies contre la barbarie fasciste,
mais notre colère est toujours intacte,
contre tout ce qui avilit aujourd¹hui la dignité humaine, en particulier la violence économique, les crimes écologique et la misère culturelle.
Nous Résistants,
appelons, en conscience, à célébrer l¹actualité de la Résistance anti-nazie,
non pas au profit de causes partisanes ou instrumentalisées par un quelconque enjeu de pouvoir,
mais pour proposer aux générations qui nous succéderont
d¹accomplir trois gestes humanistes et profondément politiques au sens vrai du terme, pour que la flamme de la Résistance ne s'éteigne jamais :
1 - Nous appelons d¹abord les éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités publiques, les créateurs, les citoyens, les exploités, les humiliés, à célébrer ensemble l'anniversaire du programme social du Conseil national de la Résistance (C.N.R.), adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 : sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des "féodalités économiques" à la Libération, droit à la culture pour tous, presse délivrée de l'argent et de la corruption, lois sociales ouvrières et agricoles, etc.
Comment peut-il manquer de l'argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes antifascistes aujourd'hui que la production de richesses par habitant a considérablement augmentée depuis 1945, alors que l¹Europe était complètement ruinée ?
Pourquoi l'actuelle dictature mondiale des marchés financiers menace encore la paix et la démocratie ?
2 - Nous appelons en particulier les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats héritiers de la Résistance à dépasser les enjeux sectoriels, à se consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des désordres sociaux, et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble le "Programme de Résistance" pour notre siècle, sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l'intolérance et de la guerre, qui eux-mêmes se nourrissent des injustices sociales.
3 - Enfin, nous appelons en particulier les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et grands-parents, les éducateurs, les autorités publiques, à une véritable insurrection non-violente contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation marchande, le mépris des plus faibles et de la culture, l¹amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous.
Oui, nous n'acceptons pas que les principaux médias soit désormais contrôlés par des intérêts privés, contrairement à la promesse du programme du Conseil National de la Résistance.
Oui, nous refusons que les principaux médias, obsédés par des diversions misérables et voyeuristes qui font chaque jour le lit du néo-fascisme, n¹éclairent pas suffisamment les citoyens sur l¹urgence des grandes alternatives économiques, écologiques et culturelles possibles pour notre temps.
Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection :
"Créer, c¹est résister. Résister, c'est créer. "
-----------------
(Mode d'emploi possible : une
premier texte, revêtu de plusieurs noms de personnalités de la
Résistance, circulerait pour signature à partir de la mi-décembre.
Une première liste serait rendue publique à la
mi-janvier.)------2nd texte-------------------------------
PARRAINAGES
Nous, personnes physiques et morales, héritiers de la société issue de la Libération, décidons avec ATTAC,
de répondre à l¹Appel en 3 points des Résistants,
et de parrainer à notre niveau les Commémorations du 60ème anniversaire "anti-MDEF" du programme du CNR.
--------
Cet appel lancé par ATTAC est ouvert aux plans national et international, et dans chaque ville et région, aux personnalités, simples citoyens, associations et organisations syndicales, collectivités publiques, journaux, maisons d¹édition et institutions issues de la Résistance et de la Libération, éducateurs et jeunes, mouvements d'éducation populaire, artistes et créateurs.
(Nom, qualité, contacts :)
Dernier réveillon du 1er mai - Communiqué et dépêche AFP
Communiqué
- (Nantes & Paris, correspondance particulière) 28 avril 2003
Fin du ³Réveillon du 1er mai² - smic.mondial
Après sept années d¹existence, le ³Réveillon du 1er mai² invite une dernière fois à une manifestation festive devant la Bourse de Paris.
Le ³Réveillon mondialiste et anticapitaliste du 1er mai², contre la spéculation financière, était une manifestation atypique, qui avait mis la ³Taxe Tobin² dans le débat public dès 1997, avant l¹essor des mouvements dits ³antimondialisation².
Autre particularité, ce rendez-vous parisien réunissant chaque année plusieurs centaines de personnes avait été lancé par une association provinciale : ³Nantes Est Une Fête² (N.e.u.f.).
Ce 30 avril 2003, veille du 1er mai revendicatif, le Réveillon s¹arrête donc vers 16 heures, place de la Bourse, dans la bonne humeur. Mais il lance un nouveau thème de travail pour les années à venir : l¹instauration progressive d¹un smic mondial.
« Une convergence mondiale des revenus du travail salarié et paysan, ce serait une proposition originale pour répondre aux CAUSES et non seulement aux CONSEQUENCES de phénomènes tels que l¹immigration due à la misère, l¹inégalité hommes-femmes, les délocalisations industrielles ou même les phénomènes de vieillissement démographique. Imaginons par exemple de rendre solvable une caisse mondiale de compensation des régimes de santé et de retraite. »
----------------------------------------
Tous renseignements par courrier électronique :
neuf <neuf.nantes@laposte.net>smic mondial <smic.mondial@laposte.net>
Le 7ème et dernier Réveillon du 1er mai (avec l'association Nantes Est Une
Fête-NEUF et le SP.ATTAC), vu par l'AFP
Tous renseignements par courrier électronique :
neuf <neuf.nantes@laposte.net>
smic mondial <smic.mondial@laposte.net>
sp.attac <sp.attac@laposte.net>
(Droits réservés)
==============================================
AFP 30 avril 2003 17h40 GMT
Mondialisation - social
Des militants d'ATTAC déposent une gerbe pour le "chômeur inconnu" (151
mots)
PARIS, 30 avr (AFP). - Des militants du SP-ATTAC (syndicat des personnels
bénévoles d'ATTAC) ont déposé mercredi soir place de la Bourse à Paris une
gerbe près des grilles du palais Brongniart "en hommage au chômeur inconnu
de France, d'Irak, des Etats-Unis ou d'ailleurs", a constaté une journaliste
de l'AFP.
Ces militants de l'association antimondialisation libérale ont mené cette
action pour le "réveillon mondialiste et anticapitaliste du 1er mai", qui a
lieu chaque année depuis 1997.
Ils entendent également lancer une "campagne internationale d'initiatives
pour un Smic mondial" sur le modèle de la taxe Tobin, avec une "convergence
Nord/Sud alignée par le haut".
juc/ed/jlb
Pour info :
A lire dans l'hedomadaire POLITIS de cette semaine, un dossier approfondi de
deux pages sur le Réveillon du 1er mai et les autres activités de
l'association "Nantes Est Une Fête" (N.E.U.F.), telles que le lancement de
la Campagne d'initiatives internationale pour un smic mondial, la Fête des
langues, etc...
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Politis n° 750, en vente du jeudi 8 au mercredi 14 mai, prix 2,75 euros.
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E-mail / courrier électronique :
association N.e.u.f. : <neuf.nantes@laposte.net> ou
<nantes.neuf@laposte.net>
smic mondial : <smic.mondial@laposte.net>
spattac : <sp.attac@laposte.net>
Dimanche 21 septembre 2003 – Texte du premier appel à célébrer le programme du Conseil national de la Résistance (CNR)
Dimanche 21 septembre 2003 – Premier
appel à célébrer le CNR
15 mars 1944 et 2004 : 60 ans de
luttes pour le Programme social de la
Résistance
.........................................................................................................................................
antifasciste
Nantes, le 21 septembre 2003
Bonsoir les amis de la commission EDUC-POP d'ATTAC,
Etant toujours aussi surpris de ne recevoir plus aucune nouvelle depuis des mois de la commission nationale ''Education populaire, Culture, Nouvelles formes de militantisme'' d'ATTAC (la liste internet de travail étant désormais désespément muette, et nous n'avons pas reçu encore de nouvelle des travaux de l'Université d'été sur ce sujet), j'espère que vous avez passé de bonnes vacances et que vous êtes toujours prêt/e/s à poursuivre ce projet de refondation pratique d'ATTAC.
Dans ce cadre, on peut penser qu'il est aussi le rôle d'une telle commission de ne pas se contenter de compter les points, mais aussi de proposer des idées novatrices et fédératrices pour ATTAC, mais aussi pour l'extérieur.
Ainsi, et spécialement en direction des enseignants en lutte et des intermittents de la culture en grève, mais aussi pour tout le mouvement social en général, je vous propose qu'ATTAC se propose de mettre en scène, avec tous les partenaires possibles, une commémoration politique du programme social de la Résistance (c'était - clandestinement - le 15 mars 1944 : 60 ans, ca va venir vite !).
Il ne vous aura pas échappé que tout le programme du MEDEF actuel, assisté de ses relais institutionnels, consiste à détruire méthodiquement les acquis sociaux de la Résistance antifasciste, tels que la Sécurité sociale, et aussi ce que dit la Résistance sur la culture, l'expression des travailleurs, etc.
C'est la raison pour laquelle il est de notre devoir de mettre en perspective ''historique'' notre combat contre les mécanismes du nouveau capitalisme financier (y compris d'ailleurs au niveau international) afin de renouveler nos partenariats (pour sortir du cercle des convaincus), et nos solidarités (pour aller vers les vraies victimes du nouveau capitalisme pseudo-libéral et les vrais révoltés).
Vous avez bien compris qu'une telle campagne d'opinion permettrait de brouiller les clivages en associant les survivants Résistants historiques, les professeurs de lycées et de collèges, les collectivités locales, les artistes, les personnes âgées, les enfants, etc.
Si au lieu de nous poser (de façon trop limité) en ''antilibéralisme'', nous nous posons publiquement en ''Anti-fascisme économique'', nous embrayons alors avec les plus nobles luttes humanistes, sociales, et culturelles du XXème siècle.
Chers ami/e/s de la commission EDUC-POP d'ATTAC, sans signe de réponse de votre part d'ici trois ou quatre jours de cette fin septembre, je devrai me retourner vers l'association ''Nantes Est Une Fête / N.E.U.F.'', qui a organisé 7 Réveillons du 1er mai devant la Bourse de Paris,
...pour qu'elle prenne en charge cette idée de célébrer le 15 mars 2004 comme 60ème anniversaire anti-MEDEF du programme social de la Résistance, en invitant très largement les personnes-ressources à inventer leur propre création politique et artistique pour ce jour anniversaire. Nous avons six mois pour réussir.
Mais ca serait tellement mieux si c'était ATTAC qui prenait directement en charge cette idée !
amicalement,
Luc Douillard (à Nantes)
15 mars 1944 et 2004 : 60 ans de lutte pour la programme social de la Résistance
.........................................................................................................................................
antifasciste
Nantes, le 21 septembre 2003
Bonsoir les amis de la commission EDUC-POP d'ATTAC,
Etant toujours aussi surpris de ne recevoir plus aucune nouvelle depuis des mois de la commission nationale ''Education populaire, Culture, Nouvelles formes de militantisme'' d'ATTAC (la liste internet de travail étant désormais désespément muette, et nous n'avons pas reçu encore de nouvelle des travaux de l'Université d'été sur ce sujet), j'espère que vous avez passé de bonnes vacances et que vous êtes toujours prêt/e/s à poursuivre ce projet de refondation pratique d'ATTAC.
Dans ce cadre, on peut penser qu'il est aussi le rôle d'une telle commission de ne pas se contenter de compter les points, mais aussi de proposer des idées novatrices et fédératrices pour ATTAC, mais aussi pour l'extérieur.
Ainsi, et spécialement en direction des enseignants en lutte et des intermittents de la culture en grève, mais aussi pour tout le mouvement social en général, je vous propose qu'ATTAC se propose de mettre en scène, avec tous les partenaires possibles, une commémoration politique du programme social de la Résistance (c'était - clandestinement - le 15 mars 1944 : 60 ans, ca va venir vite !).
Il ne vous aura pas échappé que tout le programme du MEDEF actuel, assisté de ses relais institutionnels, consiste à détruire méthodiquement les acquis sociaux de la Résistance antifasciste, tels que la Sécurité sociale, et aussi ce que dit la Résistance sur la culture, l'expression des travailleurs, etc.
C'est la raison pour laquelle il est de notre devoir de mettre en perspective ''historique'' notre combat contre les mécanismes du nouveau capitalisme financier (y compris d'ailleurs au niveau international) afin de renouveler nos partenariats (pour sortir du cercle des convaincus), et nos solidarités (pour aller vers les vraies victimes du nouveau capitalisme pseudo-libéral et les vrais révoltés).
Vous avez bien compris qu'une telle campagne d'opinion permettrait de brouiller les clivages en associant les survivants Résistants historiques, les professeurs de lycées et de collèges, les collectivités locales, les artistes, les personnes âgées, les enfants, etc.
Si au lieu de nous poser (de façon trop limité) en ''antilibéralisme'', nous nous posons publiquement en ''Anti-fascisme économique'', nous embrayons alors avec les plus nobles luttes humanistes, sociales, et culturelles du XXème siècle.
Chers ami/e/s de la commission EDUC-POP d'ATTAC, sans signe de réponse de votre part d'ici trois ou quatre jours de cette fin septembre, je devrai me retourner vers l'association ''Nantes Est Une Fête / N.E.U.F.'', qui a organisé 7 Réveillons du 1er mai devant la Bourse de Paris,
...pour qu'elle prenne en charge cette idée de célébrer le 15 mars 2004 comme 60ème anniversaire anti-MEDEF du programme social de la Résistance, en invitant très largement les personnes-ressources à inventer leur propre création politique et artistique pour ce jour anniversaire. Nous avons six mois pour réussir.
Mais ca serait tellement mieux si c'était ATTAC qui prenait directement en charge cette idée !
amicalement,
Luc Douillard (à Nantes)
15 mars 1944 et 2004 : 60 ans de lutte pour la programme social de la Résistance
Les soixante ans du programme social et politique de la Résistance (Conseil National de la Résistance, sous la direction de la France Libre du général de Gaulle, comprenant les principaux partis politiques (de la droite au PCF), les syndicats CGT (réunifiée CGT+CGTU), et CFTC (CFTC+future CFDT, rien à voir avec l'actuel Chérèque !), et les mouvements de Résistance de zones nord et sud, comme ''Libération'', ''Combat'', FTP, Front national (rien à voir avec Le Pen évidemment !, etc).
Le programme social de la Résistance pour la Libération est à lire en deuxième partie (après les mesures immédiates).
PROGRAMME DU
CONSEIL NATIONAL DE LA
RÉSISTANCE
Née de la volonté ardente des Français de refuser
la défaite, la Résistance n'a pas d'autre raison d'être que la
lutte quotidienne sans cesse intensifiée. Cette mission de combat ne doit pas prendre fin à la libération. Ce n'est, en effet, qu'en regroupant toutes ses forces autour des aspirations quasi unanimes de la Nation, que la France retrouvera son équilibre moral et social et redonnera au monde l'image de sa grandeur et la preuve de son unité.
Aussi les représentants des organisations de la Résistance, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R.
délibérant en assemblée plénière le 15 mars 1944,
ont-ils décidé de s'unir sur le programme suivant, qui comporte à la fois un plan d'action immédiate contre l'oppresseur et les mesures destinées à instaurer, dès la libération du territoire, un ordre social plus juste.
I - PLAN D'ACTION IMMÉDIATE
Les représentants des organisations de résistance, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R.
Expriment leur angoisse devant la destruction physique de la Nation que l'oppresseur hitlérien poursuit avec l'aide des hommes de Vichy, par le pillage, par la suppression de toute production utile aux Français, par la famine organisée, par le maintien dans les camps d'un million de prisonniers, par la déportation d'ouvriers au nombre de plusieurs centaines de milliers, par l'emprisonnement de 300.000 Français et par l'exécution des patriotes les plus valeureux, dont déjà plus de 50.000 sont tombés pour la France.
Ils proclament leur volonté de délivrer la patrie en collaborant étroitement aux opérations militaires que l'armée française et les armées alliées entreprendront sur le continent, mais aussi de hâter cette libération, d'abréger les souffrances de notre peuple, de sauver l'avenir de la France en intensifiant sans cesse et par tous les moyens la lutte contre l'envahisseur et ses agents, commencée dès 1940.
Ils adjurent les gouvernements anglais et américain de ne pas décevoir plus longtemps l'espoir et la confiance que la France, comme tous les peuples opprimés de l'Europe, a placés dans leur volonté d'abattre l'Allemagne nazie, par le déclenchement d'opérations militaires de grande envergure qui assureront, aussi vite que possible, la libération des territoires envahis et permettront ainsi aux Français qui sont sur notre sol de se joindre aux armées alliées pour l'épreuve décisive.
Ils insistent auprès du Comité Français de la Libération Nationale pour qu'il mette tout en ¦uvre afin d'obtenir les armes nécessaires et de les mettre à la disposition des patriotes. Ils constatent que les Français qui ont su organiser la résistance ne veulent pas et d'ailleurs ne peuvent pas se contenter d'une attitude passive dans l'attente d'une aide extérieure, mais qu'ils veulent faire la guerre, qu'ils veulent et qu'ils doivent développer leur résistance armée contre l'envahisseur et contre l'oppresseur.
Ils constatent, en outre, que la Résistance Française doit ou se battre ou disparaître; qu'après avoir agi de façon défensive, elle a pris maintenant un caractère offensif et que seuls le développement et la généralisation de l'offensive des Français contre l'ennemi lui permettront de subsister et de vaincre.
Ils constatent enfin que la multiplication des grèves, l'ampleur des arrêts de travail le 11 Novembre qui, dans beaucoup de cas, ont été réalisés dans l'union des patrons et des ouvriers, l'échec infligé au plan de déportation des jeunes français en Allemagne, le magnifique combat que mènent tous les jours, avec l'appui des populations, dans les Alpes, dans le Massif Central, dans les Pyrénées et dans les Cévennes, les jeunes Français des maquis, avant garde de l'armée de la Libération, démontrent avec éclat que notre peuple est tout entier engagé dans la lutte et qu'il doit poursuivre et accroître cette lutte.
En conséquence, les représentants des organisations de résistance, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R.
Déclarent que c'est seulement par l'organisation, l'intensification de la lutte menée par les forces armées, par les organisations constituées, par les masses, que pourra être réalisée l'union véritable de toutes les forces patriotiques pour la réalisation de la libération nationale inséparable, comme l'a dit le Général De Gaulle, de l'insurrection nationale qui, ainsi préparée, sera dirigée par le C.N.R, sous l'autorité du C.F.L.N, dès que les circonstances politiques et militaires permettront d'assurer, même au prix de lourds sacrifices, son succès.
Ils ont l'espoir que les opérations de la libération du pays, prévues par le plan de l'état major interallié, pourront ainsi être, le cas échéant, avancées grâce à l'aide apportée par les Français dans la lutte engagée contre l'ennemi commun, ainsi que l'a démontré l'exemple glorieux des patriotes corses.
Ils affirment solennellement que la France qui, malgré l'armistice, a poursuivi sans trêve la guerre, entend plus que jamais développer la lutte pour participer à la libération et à la victoire.
***
Pour mobiliser les ressources immenses d'énergie du peuple français, pour les diriger vers l'action salvatrice dans l'union de toutes les volontés, le C.N.R décide :
D'inviter les responsables des organisations déjà existantes à former des comités de villes et de villages, d'entreprises, par la coordination des formations qui existent actuellement, par la formation de comités là où rien n'existe encore et à enrôler les patriotes non organisés.
Tous ces comités seront placés sous la direction des comités départementaux de la libération (C.D.L). Ils seront soumis à l'autorité des C.D.L qui leur transmettront, comme directives, la plate-forme d'action et la ligne politique déterminée par le C.N.R.
Le but des ces comités sera, à l'échelon communal, local et d'entreprise, de faire participer de façon effective tous les Français à la lutte contre l'ennemi et contre ses agents de Vichy, aussi bien par la solidarité et l'assistance active à l'égard des patriotes sous l'impulsion et le soutien donnés aux revendications vitales de notre peuple. Par dessus tout, leur tâche essentielle sera de mobiliser et d'entraîner les Français qu'ils auront su grouper à l'action armée pour la libération.
Ces comités devront, selon les circonstances et en se conformant aux instructions données par les C.D.L, appuyer et guider toutes les actions menées par les Français contre toutes les formes d'oppression et d'exploitation imposées par l'ennemi, de l'extérieur et de l'intérieur.
Ces comités devront :
1) Développer la lutte contre la déportation et aider les réfractaires à se cacher, à se nourrir, à se vêtir et à se défendre, enlevant ainsi des forces à l'ennemi et augmentant le potentiel humain de la résistance ;
2) Traquer et punir les agents de la Gestapo et de la Milice de DARNAND ainsi que les mouchards et les traîtres ;
3) Développer l'esprit de lutte effective en vue de la répression des nazis et des fascistes français ;
4) Développer, d'une part, la solidarité envers les emprisonnés et déportés; d'autre part, la solidarité envers les familles de toutes les victimes de la terreur hitlérienne et vichyssoise ;
5) En accord avec les organisations syndicales résistantes, combattre pour la vie et la santé des Français pour une lutte quotidienne et incessante, par des pétitions, des manifestations et des grèves, afin d'obtenir l'augmentation des salaires et traitements, bloqués par Vichy et les Allemands, et des rations alimentaires et attributions de produits de première qualité, réduites par la réglementation de Vichy et les réquisitions de l'ennemi, de façon à rendre à la population un minimum de vital en matière d'alimentation, de chauffage et d'habillement ;
6) Défendre les conditions de vie des anciens combattants, des prisonniers, des femmes de prisonniers, en organisant la lutte pour toutes les revendications particulières ;
7) Mener la lutte contre les réquisitions de produits agricoles, de matières premières et d'installations industrielles pour le compte de l'ennemi ; saboter et paralyser la production destinée à l'ennemi et ses transports par routes, par fer et par eau ;
8) Défendre à l'intérieur de la corporation agricole les producteurs contre les prélèvements excessifs, contre les taxes insuffisantes, et lutter pour le remplacement des syndicats à la solde de Vichy et de l'Allemagne par des paysans dévoués à la cause de la paysannerie française.
Tout en luttant de cette façon et grâce à l'appui de solidarité et de combativité que développe cette lutte, les comités de villes, de villages et d'entreprises devront en outre:
a) Renforcer les organisations armées des Forces Françaises de l'Intérieur par l'accroissement des groupes de patriotes : groupes francs, francs-tireurs et partisans, recrutés en particulier parmi les réfractaires ;
b) En accord avec les états majors nationaux, régionaux et départementaux des F.F.I, organisées milices patriotiques dans les villes, les campagnes et les entreprises, dont l'encadrement sera facilité par des ingénieurs, techniciens, instituteurs, fonctionnaires et cadres de réserve, et qui sont destinés à défendre l'ordre public, la vie et les biens des Français contre la terreur et la provocation, assurer et maintenir l'établissement effectif de l'autorité des Comités départementaux de la Libération sur tout ce qui aura été ou sera créé dans ce domaine pour le strict rattachement aux F.F.I dont l'autorité et la discipline doivent être respectées par tous.
Pour assurer la pleine efficacité des mesures énoncées ci-dessus, le C.N.R prescrit de l'état major national des Forces Françaises de l'Intérieur, tout en préparant minutieusement la coopération avec les Alliés en cas de débarquement, doit :
1) Donner ordre à toutes les formations des F.F.I de combattre dès maintenant l'ennemi en harcelant ses troupes, en paralysant ses transports, ses communications et ses productions de guerre, en capturant ses dépôts d'armes et de munitions afin d'en pourvoir les patriotes encore désarmés ;
2) Faire distribuer les dépôts d'armes encore inutilisés aux formations jugées par lui les plus aptes à se battre utilement dès à présent et dans l'avenir immédiat ;
3) Organiser de façon rationnelle la lutte suivant un plan établi avec les autorités compétentes à l'échelon régional, départemental ou local, pour obtenir le maximum d'efficacité ;
4) Coordonner l'action militaire avec l'action de résistance de la masse de la nation en proposant pour but aux organisations régionales paramilitaires d'appuyer et de protéger les manifestations patriotiques, les mouvements revendicatifs des femmes de prisonniers, des paysans et des ouvriers contre la police hitlérienne, d'empêcher les réquisitions de vivres et d'installations industrielles, les rafles organisées contre les réfractaires et les ouvriers en grève et défendre la vie et la liberté de tous les Français contre la barbare oppression de l'occupant provisoire.
***
Ainsi, par l'application des décisions du présent programme d'action commune, se fera, dans l'action, l'union étroite de tous les patriotes, sans distinction d'opinions politiques, philosophiques ou religieuses. Ainsi se constituera dans la lutte une armée expérimentée, rompue au combat, dirigée par des cadres éprouvés devant le danger, une armée capable de jouer son rôle lorsque les conditions de l'insurrection nationale seront réalisées, armée qui élargira progressivement ses objectifs et son armement.
Ainsi, par l'effort et les sacrifices de tous, sera avancée l'heure de la libération du territoire national; ainsi la vie de milliers de Français pourra être sauvée et d'immenses richesses pourront être préservées.
Ainsi dans le combat se forgera une France plus pure et plus forte capable d'entreprendre au lendemain de la libération la plus grande ¦uvre de reconstruction et de rénovation de la patrie.
II - MESURES À APPLIQUER DÈS LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE
Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens à mettre en oeuvre pour atteindre ce but qui est la libération rapide du territoire, les représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R proclament qu'ils sont décidés à rester unis après la libération :
1°) Afin d'établir le gouvernement provisoire de la République formé par le Général de Gaulle pour défendre l'indépendance politique et économique de la nation, rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle ;
2°) Afin de veiller au châtiment des traîtres et à l'éviction dans le domaine de l'administration et de la vie professionnelle de tous ceux qui auront pactisé avec l'ennemi ou qui se seront associés activement à la politique des gouvernements de collaboration ;
3°) Afin d'exiger la confiscation des biens des traîtres et des trafiquants de marché noir, l'établissement d'un impôt progressif sur les bénéfices de guerre et plus généralement sur les gains réalisés au détriment du peuple et de la nation pendant la période d'occupation ainsi que la confiscation de tous les biens ennemis y compris les participations acquises depuis l'armistice par les gouvernements de l'axe et par leurs ressortissants, dans les entreprises françaises et coloniales de tout ordre, avec constitution de ces participations en patrimoine national inaliénable ;
4) Afin d'assurer :
- l'établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel ;
- la pleine liberté de pensée, de conscience et d'expression ;
- la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l'égard de l'Etat, des puissances d'argent et des influences étrangères ;
- la liberté d'association, de réunion et de manifestation ;
- l'inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;
- le respect de la personne humaine ;
- l'égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;
5) Afin de promouvoir les réformes indispensables :
a) Sur le plan économique :
- l'instauration d'une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l'éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l'économie ;
- une organisation rationnelle de l'économie assurant le subordination des intérêts particuliers à l'intérêt général et affranchie de la dictature professionnelle instaurée à l'image des Etats fascistes ;
- l'intensification de la production nationale selon les lignes d'un plan arrêté par l'Etat après consultation des représentants de tous les éléments de cette production ;
- le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d'énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d'assurances et des grandes banques ;
- le développement et le soutien des coopératives de production, d'achats et de ventes, agricoles et artisanales ;
- le droit d'accès, dans le cadre de l'entreprise, aux fonctions de direction et d'administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs à la direction de l'économie.
b) Sur le plan social :
- le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l'amélioration du régime contractuel du travail ;
- un rajustement important des salaires et la garantie d'un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d'une vie pleinement humaine ;
- la garantie du pouvoir d'achat national pour une politique tendant à une stabilité de la monnaie ;
- la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d'un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l'organisation de la vie économique et sociale ;
- un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d'existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l'État ;
- la sécurité de l'emploi, la réglementation des conditions d'embauchage et de licenciement, le rétablissement des délégués d'atelier ;
- l'élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre par une politique de prix agricoles rémunérateurs, améliorant et généralisant l'expérience de l'Office du blé, par une législation sociale accordant aux salariés agricoles les mêmes droits qu'aux salariés de l'industrie, par un système d'assurance conte les calamités agricoles, par l'établissement d'un juste statut du fermage et du métayage, par des facilités d'accession à la propriété pour les jeunes familles paysannes et par la réalisation d'un plan d'équipement rural ;
- une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;
- le dédommagement des sinistrés et des allocations et pensions pour les victimes de la terreur fasciste.
c) Une extension des droits politiques, sociaux et économiques des populations indigènes et coloniales.
d) La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l'instruction et d'accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires.
Ainsi sera fondée une République nouvelle qui balaiera le régime de basse réaction instauré par Vichy et qui rendra aux institutions démocratiques et populaires l'efficacité que leur avaient fait perdre les entreprises de corruption et de trahison qui ont précédé la capitulation.
Ainsi sera rendue possible une démocratie qui unisse au contrôle effectif exercé par les élus du peuple la continuité de l'action gouvernementale.
L'union des représentants de la Résistance pour l'action dans le présent et dans l'avenir, dans l'intérêt supérieur de la patrie, doit être pour tous les Français un gage de confiance et un stimulant. Elle doit les inciter à éliminer tout esprit de particularisme, tout ferment de division qui pourrait freiner leur action et ne servir que l'ennemi.
En avant donc, dans l'union de tous les Français rassemblés autour du C.F.L.N et de son président le général De Gaulle !
En avant pour le combat, en avant pour la victoire afin que VIVE LA FRANCE !
LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE
60 ans
anti-MEDEF du Programme social dela Résistance antifasciste : J.
Nikonoff est d'accord
Merci Jacques, pour cette réponse. Je suis prêt à m'impliquer dans le travail autour de cette idée, en cherchant une bibliographie sur la pensée sociale de la Résistance, en proposant éventuellement une séquence d'étude pour les professeurs volontaires, et en contactant le maximum d'intermittents en lutte qui peuvent être intéressés par une ''scénographie'' militante de ce 60ème anniversaire du 15 mars 1944.
J'en parlerais bien volontiers à la mairie de Nantes, qui se trouve être ville ''compagnon de la Libération''.
Nous n'avons que quelques mois. Pour embrayer le processus, il serait bon qu'un message émane des organes animateurs d'ATTAC national, afin d'impulser les groupes locaux.
amicalement,
Luc
le 22/09/03 7:09, nikonoff à nikonoff@wanadoo.fr a écrit :
Merci Jacques, pour cette réponse. Je suis prêt à m'impliquer dans le travail autour de cette idée, en cherchant une bibliographie sur la pensée sociale de la Résistance, en proposant éventuellement une séquence d'étude pour les professeurs volontaires, et en contactant le maximum d'intermittents en lutte qui peuvent être intéressés par une ''scénographie'' militante de ce 60ème anniversaire du 15 mars 1944.
J'en parlerais bien volontiers à la mairie de Nantes, qui se trouve être ville ''compagnon de la Libération''.
Nous n'avons que quelques mois. Pour embrayer le processus, il serait bon qu'un message émane des organes animateurs d'ATTAC national, afin d'impulser les groupes locaux.
amicalement,
Luc
le 22/09/03 7:09, nikonoff à nikonoff@wanadoo.fr a écrit :
Cher Luc,
Je suis preneur, je trouve cette idée excellente.
Nous en parlerons à la CNCL des 4 et 5 octobre (avec la Nuit du 4 août 2004).
Bien amicalement.
Jacques
-----Message d'origine-----De : Luc Douillard [mailto:luc.douillard@libertysurf.fr] Envoyé : dimanche 21 septembre 2003 23:29À : Jacques NikonoffObjet : 15/03/1944 et 2004 : 60 ans de luttes pour le Programme social dela Résistance antifasciste
15 mars 1944 et 2004 : 60 ans de luttes pour le Programme social de la Résistance
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antifasciste
Nantes, le 21 septembre 2003
Bonsoir les amis de la commission EDUC-POP d'ATTAC,
Etant toujours aussi surpris de ne recevoir plus aucune nouvelle depuis des mois de la commission nationale ''Education populaire, Culture, Nouvelles formes de militantisme'' d'ATTAC (la liste internet de travail étant désormais désespément muette, et nous n'avons pas reçu encore de nouvelle des travaux de l'Université d'été sur ce sujet), j'espère que vous avez passé de bonnes vacances et que vous êtes toujours prêt/e/s à poursuivre ce projet de refondation pratique d'ATTAC.
Dans ce cadre, on peut penser qu'il est aussi le rôle d'une telle commission de ne pas se contenter de compter les points, mais aussi de proposer des idées novatrices et fédératrices pour ATTAC, mais aussi pour l'extérieur.
Ainsi, et spécialement en direction des enseignants en lutte et des intermittents de la culture en grève, mais aussi pour tout le mouvement social en général, je vous propose qu'ATTAC se propose de mettre en scène, avec tous les partenaires possibles, une commémoration politique du programme social de la Résistance (c'était - clandestinement - le 15 mars 1944 : 60 ans, ca va venir vite !).
Il ne vous aura pas échappé que tout le programme du MEDEF actuel, assisté de ses relais institutionnels, consiste à détruire méthodiquement les acquis sociaux de la Résistance antifasciste, tels que la Sécurité sociale, et aussi ce que dit la Résistance sur la culture, l'expression des travailleurs, etc.
C'est la raison pour laquelle il est de notre devoir de mettre en perspective ''historique'' notre combat contre les mécanismes du nouveau capitalisme financier (y compris d'ailleurs au niveau international) afin de renouveler nos partenariats (pour sortir du cercle des convaincus), et nos solidarités (pour aller vers les vraies victimes du nouveau capitalisme pseudo-libéral et les vrais révoltés).
Vous avez bien compris qu'une telle campagne d'opinion permettrait de brouiller les clivages en associant les survivants Résistants historiques, les professeurs de lycées et de collèges, les collectivités locales, les artistes, les personnes âgées, les enfants, etc.
Si au lieu de nous poser (de façon trop limité) en ''antilibéralisme'', nous nous posons publiquement en ''Anti-fascisme économique'', nous embrayons alors avec les plus nobles luttes humanistes, sociales, et culturelles du XXème siècle.
Chers ami/e/s de la commission EDUC-POP d'ATTAC, sans signe de réponse de votre part d'ici trois ou quatre jours de cette fin septembre, je devrai me retourner vers l'association ''Nantes Est Une Fête / N.E.U.F.'', qui a organisé 7 Réveillons du 1er mai devant la Bourse de Paris,
...pour qu'elle prenne en charge cette idée de célébrer le 15 mars 2004 comme 60ème anniversaire anti-MEDEF du programme social de la Résistance, en invitant très largement les personnes-ressources à inventer leur propre création politique et artistique pour ce jour anniversaire. Nous avons six mois pour réussir.
Mais ca serait tellement mieux si c'était ATTAC qui prenait directement en charge cette idée !
amicalement,
Luc Douillard (à Nantes)
€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€
15 mars 1944 et 2004 : 60 ans de lutte pour le programme social de la Résistance
15 mars 1944 / 15 mars 2004 :
Les soixante ans du programme social et politique de la Résistance (Conseil National de la Résistance, sous la direction de la France Libre du général de Gaulle, comprenant les principaux partis politiques (de la droite au PCF), les syndicats CGT (réunifiée CGT+CGTU), et CFTC (CFTC+future CFDT, rien à voir avec l'actuel Chérèque !), et les mouvements de Résistance de zones nord et sud, comme ''Libération'', ''Combat'', FTP, Front national (rien à voir avec Le Pen évidemment !, etc).
Le programme social de la Résistance pour la Libération est à lire en deuxième partie (après les mesures immédiates).
(Programme à dénicher sur internet, car il se trouve rarement dans les médias officiels...,
ou bien à réclamer à :
Association NeufNantes <neuf.nantes@laposte.net>
qui vous le réadressera aimablement sur votre adresse internet.
Amitiés antifascistes historiques, et antifasciste contemporaines)
mardi 15 novembre 2016
Rock against Chauty vu par Laurent Charliot dans La fabuleuse histoire du rock nantais, des années 1960 à nos jours".
Extrait de la page 54 de cet imposant ouvrage de référence sur l'histoire du rock à Nantes.
Copyright Laurent Charliot, 2003. Publication à compte d'auteur.
Copyright Laurent Charliot, 2003. Publication à compte d'auteur.
lundi 14 novembre 2016
dimanche 13 novembre 2016
Flyer-tract de Nantes Est Une Fête diffusé en 2003 pour inviter à célébrer le 60ème anniversaire du programme du CNR
Cette invitation émise par NEUF sera reprise par le président d'ATTAC Jacques Nikonoff qui déléguera le Nantais Luc Douillard pour suivre ce dossier, avec le Rennais Michel Gicquel. Il en sortira "L'Appel des Résistants aux jeunes générations, du 8 mars 2004".
Parution d'une "Bibliothèque de travail" Freinet sur les bombardements de Nantes de 1943
Cette brochure est consultable en ligne sur le lien : http://16septembre1943.blogspot.fr/
Ouest-France, 17 octobre 2006
Ouest-France, 17 octobre 2006
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