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mardi 22 novembre 2016

Voeux 2012


ouest-france.fr du 21T12:25:35/12/2011



Luc Douillard, blogueur, confie ses souvenirs et ses désirs.

Le pire de 2011 ?

Ce jugement récent à Aix qui a lourdement condamné un homme au prétexte qu’il n’aurait pas assez fait l’amour à son épouse, un petit fait emblématique de notre époque de rendement, de normativité et d’animalisation de l’humain.

Le meilleur de 2011 ?

Les manifestations courageuses partout dans le monde, de Wall Street à Athènes et Moscou, et d’abord en Tunisie et en Égypte.

Dans votre hotte en 2012 ?

Le nouveau pont transbordeur ne décorerait pas vainement le « parc à thème » de l’île, mais irait relier utilement Trentemoult à Chantenay.

Que souhaitez-vous pour 2012 ?

Que le peuple français se désintoxique de sa fureur présidentialiste, unique en Europe, qui paralyse intelligences et énergies depuis 50 ans.

Que les personnes affectées par la dépression connaissent enfin en 2012 le salut promis par certains vieux mots français, c’est une prière laïque pour que leur vienne en aide Nostre Dame de sauveté, de salvement, de Recouvrance.

lundi 21 novembre 2016

« Nous sommes tous Grecs », disent des Nantais (Ouest-France toutes éditions, 4 janvier 2012)



« Nous sommes tous Grecs », disent des Nantais


ouest-france.fr du 04T00:00:00/01/2012

L'idée remonte à novembre. Lourdement endettée, la Grèce est montrée du doigt. Elle se voit imposer une austérité sans précédent. « Nous ne pouvions accepter une telle humiliation du peuple grec, accusé de tous les maux, désigné collectivement comme coupable », raconte Luc Douillard, un enseignant nantais qui rappelle ce que la démocratie doit à la Grèce.
Une poignée d'agitateurs d'idées, de l'association culturelle et citoyenne Nantes est une Fête, met en ligne un texte. Avec une formule type pour envoi à l'ambassade de Grèce. Les signataires y demandent à bénéficier de la double nationalité.
36 000 visites sur le blog
Pendant un mois, l'appel fait son chemin. Luc Douillard évoque 36 000 visites pour le blog Je suis Grec aussi, avec des signataires des Pays-Bas, Philippines, Algérie ou Uruguay. « C'est avec des larmes aux yeux que je vous adresse ce petit mot d'amitié », écrit un universitaire grec.
« Tout s'est accéléré le week-end dernier, quand la presse grecque s'est saisie de l'affaire », poursuit le Nantais. Il a reçu des appels de journaux et de télévisions, dont le grand quotidien d'Athènes Ta Nea.
À l'ambassade de Grèce à Paris, le conseiller Efthymis Aravantinos confirme l'écho de l'appel de Nantes dans son pays. Intéressés par des reportages, neuf médias grecs l'ont contacté. « En cette période de crise, les Grecs, pour lesquels les sentiments sont importants, ont besoin de signes de solidarité. »
Le conseiller a envoyé un message de remerciement aux Nantais. Pour la double nationalité, il les renvoie fort diplomatiquement vers les consulats. L'obtention implique de vivre en Grèce. Peu importe. « On est dans le symbole, reconnaît Luc Douillard, un peu comme les manifestants de 1968 se disaient Juifs allemands en solidarité avec Cohn-Bendit... »
Marc LE DUC.

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jeudi 10 novembre 2016

Appel des Résistants à célébrer l'anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance (CNR)


Dans cet article de tête d’un dossier dans le supplément Livres du journal Le Monde, daté du 15 avril 2011, “Quand la Résistance électrise le présent”, Nicolas Offenstadt cite l’Appel de 2004 (rédigé à Nantes) comme “ une étape-clé dans cette nouvelle réactivation du passé de l’”armée des ombres” par un appel solennel à un “programme de résistance” pour lutter contre les injustices et la domination sociale et médiatique des puissances d’argent, la “dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie”. “
http://abonnes.lemonde.fr/livres/article/2011/04/14/quand-la-resistance-electrise-le-present_1507313_3260.html


Extraits choisis :

Quand la Résistance électrise le présent

LE MONDE DES LIVRES

Il est une lecture assez vaine, voire mesquine, d’Indignez-vous ! de Stéphane Hessel : celle qui consiste à lire ce tout petit volume comme un traité idéologique dont il faudrait traquer les faiblesses ou les inconsistances, comme un livre si construit qu’il conviendrait d’en dénoncer les déséquilibres, par exemple, son insistance sur le conflit israélo-palestinien. Indignez-vous ! apparaît bien plus intéressant comme un objet dont se saisit le présent, comme un geste de transmission.
(…)
Bien sûr, cette saisie toute contemporaine de la Résistance s’inscrit dans une longue histoire des usages de la période, que les historiens ont retracée (voir page 7 l’entretien avec Pierre Laborie). Mais il est remarquable, d’abord, qu’à soixante-dix ans de distance, elle quitte ici les polémiques historiques et soit largement le fait des acteurs de la Résistance eux-mêmes, du moins de ceux qui le peuvent toujours, en particulier Raymond Aubrac, Stéphane Hessel (ou encore, à sa manière, Edgar Morin). A travers de nombreuses publications, préfaces, entretiens, ces nonagénaires (Aubrac est né 1914, Hessel en 1917) légitiment et tissent le lien entre leur passé d’engagement et les luttes présentes. Ils ne cessent de montrer que le combat des résistants n’est pas seulement une période close, dont seuls les témoins, les historiens ou les passionnés pourraient faire un usage légitime, avant tout antiquaire.
La force de ces propos tient dans la continuité des acteurs qui pétrissent eux-mêmes la pâte qu’ils ont fabriquée, il y a des décennies. En mars 2004, une poignée de résistants connus (Lucie et Raymond Aubrac, Daniel Cordier, Stéphane Hessel, le syndicaliste Georges Séguy ou encore l’historien Jean-Pierre Vernant…) marquaient une étape-clé dans cette nouvelle réactivation du passé de l’”armée des ombres” par un appel solennel à un “programme de résistance” pour lutter contre les injustices et la domination sociale et médiatique des puissances d’argent, la “dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie”.
Cette oeuvre de réactivation contemporaine s’exprime ensuite par la jonction entre les grandes voix d’Hessel et d’Aubrac, en particulier, avec de plus jeunes générations qui entendent à la fois prendre en main l’héritage, lutter contre sa captation par le pouvoir sarkozyste et le transformer en outil de combat. C’est sur le plateau des Glières notamment que cette jonction trouve sa plus parfaite expression symbolique, à partir de mai 2007.
(…)
En 2010, le collectif formé autour des Glières publie un volume qui reprend le titre et le texte du “Programme d’action de la résistance”, Les Jours heureux (La Découverte), et qui dissèque la mise à mal de l’héritage économique et social de l’après-1945. Il porte un sous-titre explicite : “Le Programme du Conseil national de la Résistance de mars 1944 ; comment il a été écrit et mis en oeuvre, et comment Sarkozy accélère sa démolition”.
Les échanges entre les “résistants d’hier” et ceux d’aujourd’hui ne s’arrêtent pas au rite d’opposition des Glières.
(…)
En 2010, Stéphane Hessel préfaçait, lui, l’enquête d’Elisabeth Weissman qui faisait le tour des “résistances” contemporaines au démantèlement des services publics, à l’abaissement des solidarités. Celles, par exemple, de l’enseignant désobéissant Alain Refalo ou des psys qui luttent contre le tournant sécuritaire des soins (La Désobéissance éthique, Stock). L’héritage de la Résistance, y expliquait Hessel, c’est aussi de savoir désobéir pour préserver des valeurs fondamentales. Le préfacier célébrait encore la France des droits de l’homme, en particulier à travers la figure du juriste René Cassin, résistant de la première heure et l’un des principaux rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme (Hessel était à l’ONU lorsqu’elle fut élaborée), dont la figure est revivifiée dans une biographie qui vient de paraître (lire ci-dessous).
Dans ces combats, un texte reprend vie, le fameux programme du Conseil national de la Résistance (CNR), dont l’appel de 2004 invitait à célébrer l’anniversaire. Etabli en 1944, il décrivait les objectifs et les moyens de la lutte présente et les mesures à prendre dans la France libérée. Il suffit de taper “Programme du CNR” sur Google pour voir combien les sites associatifs et militants en disputent aux sites informatifs ou historiques dès les premières pages. Un appel des mouvements de jeunesse de gauche en 2009, “Jeunes en résistance”, s’ouvrait par l’évocation du programme, quand l’homme d’affaires Denis Kessler, ancien vice-président du Medef, voyait dans son démantèlement systématique, dès 2007, la marque glorieuse du sarkozyme (Challenges, 4 octobre). Les éditions de l’Aube viennent encore de le republier (partiellement), à la suite d’un nouvel entretien avec Hessel, Engagez-vous !, largement consacré, lui aussi, au monde contemporain.
(…)
Dans ces luttes, le passé est en effet actualisé, il est refabriqué, loin d’une forme nostalgique : la période 1940-1944 n’y prête guère. “La Résistance n’appartient pas au passé”, écrivent les “Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui” (voir leur actualité sur www.citoyens-resistants.fr). “L’esprit de la Résistance” est alors un ingrédient parmi d’autres pour composer un présent qui ne soit pas de soumission. Une histoire vivante en somme. Marc Bloch, figure iconique à la fois de la Résistance - il est fusillé par les Allemands en 1944 - et de l’historiographie, aimait à rappeler les propos d’un autre historien, Henri Pirenne : “Je suis un historien, c’est pourquoi j’aime la vie.”
Nicolas Offenstadt


 
Indignez-vous !, de Stéphane Hessel, Indigène Editions, 30 p., 3 €.
Les Jours heureux, volume collectif des “Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui”, La Découverte, 200 p., 14 €. Une édition actualisée paraît en poche chez le même éditeur le 5 mai.
Raymond Aubrac, de Pascal Convert, Seuil, 750 p., 25 €.
Passage de témoin, de Raymond Aubrac et Renaud Helfer-Aubrac, Calmann-Lévy, 196 p., 17 €.
La Désobéissance éthique, d’Elisabeth Weissman, Stock, 360 p., 19,50 €.
Engagez-vous, entretien de Stéphane Hessel avec Gilles Vanderpooten, L’Aube, 112 p., 7 €.
 

Télérama et l'Appel nantais à célébrer le 60ème anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance de 1944


Télérama
Reportage
Dans ce reportage pour Télérama, Thierry Leclère rappelle que c'est Luc Douillard et les militants de Nantes Est Une Fête à Nantes « qui ont remis dans le débat public, en 2004, le programme du CNR. Avec le concours de l’association altermondialiste Attac, ils ont organisé un colloque pour le 60e anniversaire du programme ».

La résistance citoyenne mobilise aux Glières

  • Thierry Leclère
  • Publié le 16/05/2011. Mis à jour le 17/05/2011 à 11h29.



Lien vers l'article en ligne :
http://www.telerama.fr/monde/la-resistance-citoyenne-mobilise-aux-glieres,68843.php

Hessel mais aussi des caissières en grève ou l’avocate tunisienne Radhia Nasraoui : grands Résistants d’hier et citoyens militants d’aujourd’hui, ils étaient plusieurs milliers réunis samedi 14 et dimanche 15 mai sur le plateau des Glières, en Haute-Savoie. Comme chaque année depuis 2007, ils ont défendu les principes fondateurs du Conseil national de la Résistance.
Evidemment, il y avait la possibilité de rebrousser chemin, de ne pas monter, dimanche, dans la fraîcheur et les flocons de neige, à 1400 mètres d’altitude sur le majestueux plateau des Glières, en Haute-Savoie, pour écouter des paroles de Résistants d’hier et de militants d’aujourd’hui. De quel poids médiatique pouvaient bien peser les caissières d’Ed d’Albertville, en grève contre le travail le dimanche, ou même les souvenirs émus de Pierre Pranchère, résistant communiste à quinze ans dans le maquis corrézien, face à la déferlante DSK qui arrivait comme une onde de choc de New York ? Dès l’aube, France 2 avait déjà choisi : elle rapatriait son équipe des Glières vers Lyon « au cas où » le maire strauss-kahnien Gérard Collomb ferait une déclaration à mettre en boite pour le « 20 heures »… Ce qu’il ne fit pas. Résultat, pas de plateau des Glières, hier, pour le « 20 heures ».
Comme chaque année depuis 2007, une petite association savoyarde, aussi têtue en cette Savoie UMP qu’un village d’Asterix, résiste pourtant, avec ses maigres moyens et l’énergie de ses cinquante bénévoles, à la « récupération » par Nicolas Sarkozy du plateau des Glières, symbole de la résistance des maquisards en 1944. Le président de la République en a fait son lieu de pèlerinage annuel. Chaque printemps, avant ou après sa visite, l’association Citoyens Résistants d'hier et d'aujourd'hui convie donc de grands Résistants d’hier et des citoyens militants d’aujourd’hui à se retrouver autour des Jours heureux, titre romantique du prophétique programme du Conseil national de la Résistance (CNR) de mars 1944. Un programme très à gauche, adoubé par la droite républicaine et gaulliste comme par les communistes, qui dessinait les contours de la France d’après-guerre. Celle de la sécurité sociale, des nationalisations et des grands services publics.


Samedi 14 mai, à l’occasion de ce rassemblement des Glières, Stéphane Hessel (l’auteur d’Indignez-vous !), Raymond Aubrac, Daniel Cordier (l’ancien secrétaire de Jean Moulin), le syndicaliste Georges Séguy et encore une douzaine d’anciens grands Résistants et Résistantes ont publié un appel tourné résolument vers l’avenir : à l’orée des élections présidentielles et législatives de 2012, ces grands anciens demandent aux candidats de ne pas oublier les acquis du programme du CNR, « qui constitue toujours un repère essentiel de l'identité républicaine française ». Le texte exhorte notamment les candidats à « reconstituer les services publics et institutions créés à la Libération pour aller vers une véritable démocratie économique et sociale », à « renforcer la démocratie parlementaire au détriment de notre régime présidentiel personnalisé » et à « assurer à nouveau la séparation des médias et des puissances d’argent ».

Dans l’assistance, un Nantais de 51 ans, Luc Douillard, mesurait le chemin parcouru. L’histoire est peu connue mais c’est ce prof d’histoire dans un lycée professionnel et ses quelques copains libertaires de l’association « Nantes est une fête » qui ont remis dans le débat public, en 2004, le programme du CNR. Avec le concours de l’association altermondialiste Attac, ils ont organisé un colloque pour le 60e anniversaire du programme et fabriqué, avec treize Résistants, cette vidéo qui a circulé depuis sur le net :



Luc Douillard, l’auteur de cet appel boudé en 2004 par Le Monde comme par Libération, savoure sa revanche, sans se départir de son humour critique : « C’est pas si bien écrit, ce sont des phrases un peu longues… » Trois ans après ce premier appel, l’association Citoyens Résistants d’hier et d’aujourd’hui a donc pris le relais avec l’idée du rassemblement au plateau des Glières. Puis est né un film, Walter, retour en résistance, un portrait du résistant Walter Bassan réalisé par Gilles Péret, tous deux animateurs du rassemblement des Glières. Puis encore un livre, tiré à plus de 17 000 exemplaires, Les Jours heureux (1). Le succès phénoménal d’Indignez-vous ! (2,2 millions d’exemplaires) a pris sa source lui aussi en Haute-Savoie puisque les éditeurs d’Indigène, Sylvie Crossman et Jean-Pierre Barou, ont eu l’idée de ce livre après avoir eu vent de l’intervention de Stéphane Hessel, en 2009, sur le plateau des Glières.

« Les idées sont faites pour être reprises », se réjouit sincèrement Luc Douillard, qui a largement contribué à lancer le mouvement, même si son association nantaise, méconnue, est un peu « le passager clandestin » de cette aventure qui a remis sur le devant de la scène les principes fondateurs de la France de l’après-guerre.
Construire un « nouveau programme de la Résistance pour notre siècle », comme essaient de s’y atteler depuis quelques mois les Citoyens Résistants d’hier et d’aujourd’hui est en revanche une autre histoire. La question de l’Europe et bien d’autres lignes de fracture divisent cette mouvance militante des Glières, qui va du centre gauche à la gauche radicale. En conférence de presse, les grandes figures de la Résistance se sont d’ailleurs un peu écharpé, samedi 14 mai, sur l’Europe, l’euro et la nécessité – ou non – d’en sortir.
Mais dimanche 15 mai, les flocons de neige n’ont pas fait fondre l’enthousiasme. Les papys de la résistance et leur inaltérable soif d’idéal ont une fois encore remonté le moral des jeunes générations. « On me dit souvent, de votre temps, c’était simple, on savait contre qui résister. Mais aujourd’hui ? » rapporte Stéphane Hessel, par ailleurs titillé par le public pour son engagement en faveur de Nicolas Hulot. « Résister contre quoi ? C’est moins compliqué qu’on ne le croit. Le programme de 1944 se battait avec clarté contre les féodalités économiques, pour la liberté de la presse, etc. Ces valeurs du CNR ne sont toujours pas respectées aujourd’hui. Ajoutez à cela la dégradation de la planète et les injustices dont sont responsables les grandes puissances économiques, qui ne recherchent que le profit, et vous retombez aujourd’hui sur les mêmes valeurs fondamentales que celles pour lesquelles nous nous sommes battus. »
(1) Les Jours heureux (le programme du Conseil National de la Résistance de mars 1944 : comment il a été écrit et mis en œuvre, et comment Sarkozy accélère sa démolition), un livre de l’association Citoyens Résistants d’hier et d’aujourd’hui, éd. La Découverte, qui vient de sortir en poche.