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samedi 26 novembre 2016

Lettre à madame Simone Veil, à propos de l'état d'urgence (10 janvier 2016)

C'est symboliquement que cette lettre était adressée à madame Simone Veil, alors qu'une copie était adressée personnellement sous forme de pétition à chacun des députés et sénateurs.



Cette semaine de la mi-janvier 2016, l'OBSLAB (Observatoire laboratoire de la démocratie locale) s'est adressé symboliquement à Simone Veil sous la forme d'une lettre-pétition proposée à tous et toutes, afin d'interpeller personnellement l'ensemble des députés et sénateurs français, au moment où repose sur eux la sauvegarde de la démocratie face aux dangers de l'état d'urgence. Ils ont reçu ce courrier dans leurs boites-mail à l'Assemblée nationale et au Sénat.

Luc Douillard, porte-parole de l'OBSLAB


Lettre-publique à Madame Simone Veil, et aux parlementaires français, sur la déchéance de nationalité, l'état d'urgence et le permis de tirer.

Le 15 janvier 2016,

Madame, Monsieur le-la député-e, sénateur, sénatrice,

Nous vous prions de bien vouloir prendre connaissance de la lettre-publique que nous adressons à Madame Simone Veil, en vue des débats parlementaires qui seront consacrés à la déchéance de la nationalité, à la constitutionnalisation de l'état d'urgence et au permis de tirer en dehors de la légitime défense.

Si nous nous adressons symboliquement à Madame Veil alors qu'elle est aujourd'hui retirée de la vie publique en raison de l'âge et de la maladie, c'est parce que son parcours de vie et sa personnalité sont toujours des références actuelles et agissantes, pour tous et toutes.

Ainsi, nous espérons que cet argumentaire pourra nourrir votre réflexion de parlementaire.

Dans cette attente, nous restons à votre disposition et vous prions de recevoir nos salutations distinguées,

Pour la pétition en ligne, Luc Douillard à Nantes

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À Madame Simone Veil
Académie française et Fondation pour la Mémoire de la Shoah
Paris

Le 10 janvier 2016,

Chère Madame Simone Veil,


Nous nous adressons à vous aujourd'hui avec le plus grand respect comme recours, à un moment de l'actualité marqué par les dramatiques attentats terroristes de l'année 2015, et alors que les enjeux politiques sont tellement complexes et brouillés par l'émotion.

Nous vous sollicitons, Madame, en tant qu'interprète des valeurs et des aspirations démocratiques du peuple français, pour deux motifs qui sont également nos hommages personnels :
    - En raison de votre courage politique en 1974 et 1975 pour donner enfin aux femmes françaises le droit au contrôle des naissances,
    - Parce qu'auparavant vos yeux ont vu en face l'horreur du système concentrationnaire nazi et de la Shoah, tragédie incomparable que vous avez vécue dans votre chair, et face à laquelle l'humanité sait désormais qu'elle est capable du pire comme du meilleur, et qu'elle devra rester éternellement vigilante.
Nous vous demandons d'appeler à ne pas approuver une modification de la Constitution républicaine qui serait indigne du peuple français et contraire aux principes des Droits de l'Homme, même sous prétexte d'urgence terroriste.

Lorsque le président précédent monsieur Sarkozy avait souhaité modifier le préambule de la Constitution, qui résume le pacte républicain de la vie commune en France, proclamé en 1789, enrichi et scellé par le sacrifice des Résistants, nous savons que vous aviez alors fait part de votre réserve ou de votre désapprobation.

Aujourd'hui en cette période trouble, le président Hollande semble souhaiter satisfaire certains voeux de l'extrême droite xénophobe et raciste, pour des motifs qui lui appartiennent.

Nous vous demandons, madame Simone Veil, de faire savoir par avance à l'opinion publique et à tous les parlementaires, s'ils étaient réunis en discussion de projet de loi ou en congrès constitutionnel,

1 – Qu'il serait indigne de créer une contradiction insurmontable dans la Loi fondamentale en réaffirmant l'Égalité devant la loi, tout en créant deux catégories de Français selon leur origine binationale ou mono-nationale, dont l'une pourrait être déchue plus facilement de son droit de citoyenneté, comme les juifs naturalisés, après 1940.

2 – Que le débat nécessaire sur la déchéance de nationalité ne doit pas masquer d'autres enjeux tout aussi importants, à savoir notamment qu'il serait inacceptable que la lutte nécessaire contre le terrorisme soit instrumentalisée et déconsidérée, en assignant à résidence avec privation de liberté, sans raison sécuritaire efficiente, et sans l'avis préalable d'un magistrat indépendant examinant au fond les motifs allégués, des personnes françaises, suspectées parce que d'origine étrangère, ou bien parce que militantes de causes écologiques, associatives, sociales ou syndicales, n'ayant évidemment aucun rapport avec le terrorisme idéologique homicide.
Ces personnes doivent normalement être tenues responsables de tous leurs actes devant la justice de droit commun qui dispose déjà de moyens considérables, mais sans y ajouter des lois d'exceptions odieuses et inefficaces, sinon contre-productives.

3 – Qu'il est urgent de s'opposer à la récente suggestion du Premier ministre qui proposait de légaliser, au nom de l'antiterrorisme, les tirs homicides policiers même en dehors d'un contexte strict de légitime défense, ce qui revient à légitimer le permis de tuer et les exécutions sommaires et assassinats ciblés, occasions évidentes de graves dérives.
À cet égard, nous comptons sur vous, madame Veil, pour rappeler solennellement que les proches des enfants juifs tués par Mohamed Merah à Toulouse, et ses autres victimes, que les proches des tués de Charlie-Hebdo et du magasin Hyper Cacher, que ceux des tués du Bataclan et du 13 novembre dernier, ont tous un besoin vital de justice et de vérité, mais non de vengeance mimétique.
La police française ne doit pas venir au secours des tueurs terroristes en leur épargnant le pire des châtiments, celui qu'ils redoutent le plus : être arrêtés vivants, pour répondre de leurs actes devant la justice.
De ce point de vue, l'armement de la police française est actuellement clairement inadapté : dans le domaine du maintien de l'ordre ordinaire, il faut bannir l'emploi des fusils lanceurs de balles en caoutchouc à longue portée avec visée laser, inauguré depuis une dizaine d'années, car il est un facteur de graves cruautés inutiles et d'infirmités corporelles permanentes perpétrées sur des personnes innocentes, alors qu'au contraire cette arme serait d'un emploi judicieux pour neutraliser les forcenés et pour arrêter vivants les tueurs terroristes, afin qu'ils soient un contre-exemple devant leurs admirateurs potentiels et qu'ils soient obligés de révéler à leurs victimes et à la société quels sont exactement leurs motivations, leurs entraînements psycho-sociaux, leurs complices, leurs filières, leurs chefs commanditaires et leurs donneurs d'ordre financiers. Car on ne peut sous-estimer l'enjeu d'arrêter vivants les terroristes pour les juger, sans leur faire le cadeau du « martyre » qu'ils réclament.


Confiant et attentif dans votre sagesse, tous très divers dans nos opinions politiques, nous nous réunissons tous ensemble devant vous, Madame Veil,
pour vous demander de prendre position fermement face à ces trois questions urgentes, avec les formes qui vous conviendront, et nous vous assurons par avance de notre respect et de notre haute considération.

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Pétition en ligne consultable ici :


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mardi 22 novembre 2016

Une liste municipale fédérant les Verts et le Front de gauche au nom de la lutte anti-aéroport ?

Ouest-France du 31 octobre 2013 et des 10 et 13 janvier 2014.

(Les initiateurs ne souhaitaient nullement être candidats eux mêmes et surtout pas créer une liste supplémentaire, mais au contraire réduire le nombre de listes divisées en fusionnant celle des Verts et celle du Front de gauche, comme à Grenoble où une telle liste unifiée devait remporter la mairie devant le PS).

 

 




Quotidien Ouest-France du 31/10/2013



Le Nantais et agitateur d'idées Luc Douillard (Nantes est une fête) appelle à la constitution d'une liste municipale « large », associant les opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. « Il serait ridicule que les opposants partent en ordre dispersé aux élections, écrit Luc Douillard. L'élection municipale du printemps ouvre la perspective, fragile mais bien réelle, qu'une liste nantaise représentant mieux la société civile que le PS, moins autoritaire et productiviste, parvienne à dépasser ce parti au premier tour, ce qui ouvrirait des perspectives inédites. » Il demande aux composantes concernées de réfléchir à un accord programmatique, à un protocole de bonne conduite pour le second tour et « d'ouvrir un large débat avant de figer les positions ». Son appel s'adresse à Europe Écologie Les Verts, à la famille centriste, bretonne et écologiste indépendante, aux composantes du Front de gauche, à l'extrême gauche, aux libertaires, etc.
Contact. https : facebook.com/listelarge



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Liste anti-aéroport : rencontre samedi matin






ouest-france.fr du 10T05:19:09/01/2014

Luc Douillard, bien connu comme agitateur d'idées à Nantes, a lancé un appel à constituer une liste rassemblant des formations politiques, associations, citoyens opposés à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. « Il serait ridicule que les opposants à l'aéroport partent en ordre dispersé... Autant dire tout de suite qu'on aime l'impuissance... » écrivait-il à la Toussaint.
Il demandait aux composantes concernées de réfléchir à « une union large des bonnes volontés ». Et au moins de lancer le débat. L'initiative débouche sur ce que Luc Douillard appelle « les entretiens de la Perle ». Comprendre des rencontres annoncées ce samedi matin, au café de la Perle (8, rue du Port-au- Vin à Nantes).
D'après Luc Douillard, ont annoncé leur présence : Jean-Pierre Le Voguer (responsable régional de l'alliance écologiste indépendante), deux délégués de la liste de Guy Croupy, et l'élue centriste Isabelle Loirat. En revanche, jeudi midi, il disait ne pas avoir d'écho en provenance d'autres acteurs politiques ou associatifs.

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Union anti-aéroport : attente douchée

ouest-france.fr du 13T03:12:54/01/2014

La tentative de rassembler les listes municipales hostiles au projet d'aéroport n'a pas abouti.
À Nantes, samedi, une cinquantaine de personnes a répondu à l'appel de Luc Douillard, qui souhaitait voir se constituer une liste municipale regroupant l'opposition à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. L'agitateur d'idées a bien précisé qu'il ne s'agit pas de lancer une nouvelle liste, mais d'aboutir à une union la plus large possible des formations et des citoyens positionnés contre le projet. Un espoir douché par une absence et un refus. Il n'y avait pas de représentant de la liste Chiron (EELV). Et ceux du Parti de gauche ont exprimé leur désaccord, estimant qu'un tel regroupement anti-aéroport donnerait une tonalité de référendum au scrutin, alors qu'il s'agit de municipales.
Déçu Luc Douillard ? « Oui, pour les Nantais, compte tenu de l'attente, du besoin de dépasser les clivages. » L'enseignant s'interroge : « Pourquoi ce qui est possible à Rennes ou à Poitiers, ne l'est-il pas à Nantes ? En rassemblant centristes, Front de gauche et Verts, Il y avait une opportunité historique de faire mieux que le PS au premier tour. À plusieurs reprises, le mot gâchis est revenu au cours de la réunion. »
Pour autant, Luc Douillard et ses amis n'ont pas l'intention d'en rester là. « Nous allons maintenir ce pool de créativité politique, en faire un laboratoire et un observatoire de la démocratie locale. » Il fait état d'autres « initiatives » pendant la campagne. « La partie n'est pas finie ! » 
 
Marc LE DUC.

Après les manifestations anti-aéroport. Débat sur les répressions



Après les manifestations anti-aéroport. Débat sur les répressions




ouest-france.fr du 04T12:53:24/02/2015

Laurence  Blisson, secrétaire générale du syndicat de la magistrature et Michel Tubiana, président d'honneur de la ligue des droits de l'homme sont attendus ce mercredi à la Chapelle-sur-Erdre. Ils participeront à un débat organisé par la coordination des opposants à Notre-Dame-des-Landes. Le Nantais Luc Douillard est également annoncé à la table ronde.
Il s'agit de réfléchir sur les formes particulières de répression enregistrées dans le cadre de luttes comme celle contre le projet d'aéroport. " La problématique sous-jacente aux luttes environnementales actuelles est de devoir subir la répression policière et judiciaire. En sont-elles un champ d'expérimentation ? Comment s'articulent dans ce contexte le respect des libertés individuelles, la protection des citoyens et les mesures de répression ?" interrogent les organisateurs.
 Ce mercredi 4 février, 20 h 30, salle Jean-Jaurès de la Chapelle-sur-Erdre.
Des personnalités nationales sont attendues à la table ronde organisée par la coordination des opposants à Notre-Dame-des-Landes
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Les grenades interdites, pas les flashballs


Les grenades interdites, pas les flashballs




Quotidien Ouest-France du 15/11/2014

Bernard Cazeneuve a annoncé la suppression des grenades offensives dans les opérations de maintien de l'ordre. Et le flashball ? À Nantes, ses détracteurs en demandent le retrait.
Entre le 16 octobre 2012 et le 15 avril 2013, 104 grenades offensives ont été lancées contre les zadistes, lors de l'évacuation des squats et des premières opérations de maintien de l'ordre sur l'emprise du futur aéroport à Notre-Dame-des-Landes. C'est ce que révèle le rapport rendu public, hier, par Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur. Ce rapport, relatif à l'emploi des munitions en opérations de maintien de l'ordre, avait été commandé immédiatement après la mort de Rémi Fraisse, l'étudiant tué sur le site du barrage de Sivens, le 26 octobre dernier, par une grenade lancée par un gendarme. Seuls les militaires avaient le droit d'utiliser ces grenades offensives.
À l'époque, de violents affrontements avaient eu lieu sur la Zad (la Zone d'aménagement différé a été rebaptisée Zone à défendre par les opposants à la construction de l'aéroport), faisant suite à l'installation de militants, qui occupaient des fermes et avaient construit des cabanes dans les arbres.
Offensive stoppée depuis, en attendant que tous les recours juridiques soient épuisés. Ces violents affrontements n'ont pas conduit à la mort d'un homme, contrairement à ce qui s'est passé à Sivens, dans leTarn. Le rapport indique : « Dommages : Néant ».
Tir de flashball
Le rapport évoque les lanceurs de balles de défense, mais ne détaille pas quelle en a été l'utilisation à Nantes. Il n'est pas fait mention de manifestants blessés par lanceur de balles de défense (ou flashball). Le rapport fait état, en revanche, d'un manifestant blessé par une grenade à main de désencerclement lors de la manifestation du 22 février contre l'aéroport qui a gravement dégénéré dans le centre-ville. « Une énucléation dont la cause n'est cependant pas totalement établie à ce jour. ».
Quentin Torselli, Damien Tessier et Emmanuel Derrien ont, tous les trois, été blessés à l'oeil lors de cette manifestation. Ils ont déposé plainte et n'ont pas de nouvelles de l'enquête. Quentin Torselli, 29 ans, a perdu l'usage de son oeil gauche. Il vit avec une prothèse en verre. Lorsque Quentin a été blessé, une grenade assourdissante venait d'être lancée en même temps que le tir de flashball dont il a été victime. Pour sa mère, pas de doute : « C'est un tir de flashball. » Celle qui milite pour que cette arme soit retirée regrette que le ministre « n'ait pas évoqué le sujet ». « Quentin n'avait pas l'impression d'être en danger. C'est ce qui le sidère le plus. »
L'Observatoire laboratoire de la démocratie locale en pays nantais (Obslab) considère que laisser les flashballs en circulation est « une façon de laisser se développer un problème de société et de santé publique ». Pour Luc Douillard, un des fondateurs de l'observatoire, père d'un adolescent blessé par un tir de flashball, « c'est un problème criant dans la ville de Nantes, capitale européenne du LBD (lanceur de balle de défense) ». Cet observatoire militant a recensé cinq jeunes « rendus infirmes à vie depuis 2007 par un flashball » à Nantes. Pierre, Quentin, Damien, Emmanuel et Davy, ont, selon eux, été blessés par un tir de flashball. « Il faut interdire cette arme qui provoque plus de désordre qu'elle n'en résout », insiste Luc Douillard, de l'Obslab. « Ça va finir par tuer. »
Les lanceurs de 40 sont plus puissants et plus précis que les flashballs. Ce sont des armes qui tirent des balles en caoutchouc. « L'usage généralisé des lanceurs de balles de défense qui ont éborgné tant de personnes dans les manifestations et quartiers populaires est déjà un scandale visant à instaurer un climat de terreur », dénonce, de son côté, la Confédération nationale du travail, dans un communiqué adressé, hier, et rendant hommage à Rémi Fraisse.
L'autre combat de l'Observatoire de la démocratie locale est le problème de « l'éducation des forces de l'ordre ». Parmi les treize préconisations du rapport remis, jeudi, au ministre figure notamment « la volonté de soumettre la force publique à une formation spécifique comprenant une information et une sensibilisation sur les effets ».
Le rapport ne fait pas état de blessé par des lanceurs de balles de défense lors des violents affrontements dans le centre de Nantes, le 22 février dernier. En revanche, il évoque le cas d'un manifestant touché par une grenade à main de désencerclement.

Vanessa RIPOCHE.

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samedi 12 novembre 2016

"Faut-il construire place de la Petite-Hollande ?" (Ouest-France, 4 mars 2014)




Faut-il construire place de la Petite-Hollande ?




Quotidien Ouest-France du 04/03/2014

Pour doper le commerce du centre face à la périphérie, la candidate socialiste Johanna Rolland a en projet la construction de petites entités commerciales à la Petite-Hollande. Mais, l'idée envenime le débat électoral.
C'est un lieu emblématique. Ici coulait autrefois la Loire, avant d'enserrer l'île Feydeau. Aujourd'hui, place de la Petite-Hollande et sur l'île Gloriette, s'alignent à l'horizontale, les voitures. Le paysage n'est pas forcément folichon. Mais les bagnoles, ça bouge et ça se retire facilement. D'ailleurs tous les samedis, s'installent ici le marché de la Petite-Hollande. Les élus de gauche n'ont de cesse de glorifier ce marché où se croise, sans forcément se mélanger, une population très variée.
C'est aussi un lieu où l'on a la vue sur la Loire, où le carnaval chaque année vient mourir avant d'y renaître l'édition suivante. Où les géants de Royal de Luxe s'ébattent à l'aise. Où durant les Coupes du monde ou d'Europe de foot, la foule s'agglutine devant un grand écran ; Ou parfois, il y a eu des concerts gratuits. Bref, c'est un endroit où l'on respire. Où la main de l'homme n'a pas encore édifié de construction, de bureaux, de commerces, de logements. Pour combien de temps ?
Préserver la vue sur la Loire
« Achever Feydeau Nord et lancer le projet de rénovation de Gloriette Petite-Hollande, espace de centre-ville ouvert sur la Loire, et renforcer son attractivité commerciale et son marché » : C'est la proposition 199 du programme de la socialiste Johanna Rolland, actuellement première adjointe.
Sur le site internet de la ville, sous le titre, « Un coeur de métropole élargi », il est précisé : « Sur le site de la Petite-Hollande (vaste espace de 8 ha, dont 4 de stationnement, qui accueille chaque semaine un marché de 300 exposants), l'idée est de créer une grande esplanade tournée vers la Loire. Le projet sera débattu avec les habitants de l'agglomération. Un programme de 30 000 à 35 000 m2 sur plusieurs niveaux abriterait commerces, logements, bureaux et parkings enterrés. » 30 000 à 35 000 m2 ! C'est écrit. Peu importe le conditionnel. Pour certains défenseurs du patrimoine, c'est donc acté !
Débat musclé
Samedi dernier, le débat s'est envenimé. « Notre 'Observatoire-Laboratoire de la démocratie locale', (proche de la gauche de la gauche), est intervenu auprès des usagers et commerçants du marché de la Petite-Hollande, afin de les alerter sur le projet de bétonnage de ce secteur historique, en vue de la création de surfaces commerciales, raconte Luc Douillard. À notre grande surprise, nous avons été traités de 'menteurs' par plusieurs personnes sur place, qui faisaient la campagne électorale de Madame Johanna Rolland. »
« Mais, réagit Johanna Rolland, dans notre programme nous ne reprenons pas la proposition de 30 000 à 35 000 m2 ». Rien n'est décidé sur la surface des espaces commerciaux, de logements ou de bureaux. » La candidate ne parle pas de « centre commercial », mais plutôt de « de petites entités commerciales » à édifier quelque part, place de la Petite-Hollande. Où ? « L'espace est énorme. Et c'est une pièce maîtrise pour la ville de demain ». Quand connaîtra-t-on la surface de ces espaces commerciaux. « Si je suis élue, après les débats publics, dès le deuxième semestre 2014 et le grand concours de niveau international (qui sera lancé en 2015), viendra le temps de l'arbitrage politique. »
Johanna Rolland devra aussi tenir compte de l'avis de ces éventuels alliés. Les Verts ? Ceux-ci verraient plutôt des espaces commerciaux sur le site de l'actuel Hôtel-Dieu mais pas sur la place de la Petite-Hollande.
Le marché préservé
Surtout, elle insiste sur les autres dimensions du projet. « Ce que l'on veut, c'est valoriser ce lieu et renforcer son ouverture sur la Loire. » La dimension d'espace publique sera « préservée et même développée, insiste-elle.. Et le marché sera préservé coûte que coûte. » Il ne déménagera pas sur l'île de Nantes comme une méchante rumeur l'affirmait samedi parmi les étals. « C'est archi-faux. N'importe quoi. »
Bien décidée à mettre les points sur les « i », la candidate ira elle-même samedi prochain au marché de la Petite-Hollande, pour convaincre les commerçants. Elle y croisera sûrement de nombreux autres candidats. Pas certains qu'elle parvienne à convaincre tout le monde.
Attention il ne s'agit que d'une projection de bâtiments hypothétiques, en aucun cas d'un projet. Cette image n'est revendiquée par aucune liste. Elle permet juste d'avoir une idée de ce que pourrait donner en masse la construction de bâtiments à cet endroit-là. Bâtiments qui ne verront peut-être jamais le jour.
Philippe GAMBERT.

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Travail collectif sur un programme municipal idéal pour Nantes (Entretiens de la Perle, OBSLAB, janvier 2014).