Lycéens et étudiants, le calme après la tempête
Hier
matin, environ 700 personnes se sont rassemblées silencieusement.
Pour « dénoncer la violence policière » de mardi dernier lors
de la manifestation au Rectorat.
A quelques mètres d'eux, place Bretagne, des pavés en tas sur des palettes, ils n'y toucheront pas. Y ont-ils au moins pensé, ces lycéens et étudiants rassemblés en ce samedi matin pour « dénoncer les répressions policières » ? Ils semblent si sages...
Eux, ce qu'ils veulent aujourd'hui, c'est simplement « marcher silencieusement » dans les rues de Nantes. Et qu'importe si certains, quelques jeunes de la mouvance d'extrême gauche, persiflent leur action.
Ils restent droit dans leurs bottes. Comme Sébastien, grand corps et petite voix, « pas syndiqué », qui lance du haut des marches de la tour Bretagne : « Aucun geste violent pendant la manif. Et si on voit des CRS, pas d'injures. Si quelqu'un en insulte, on s'écarte de lui, on le laisse tout seul ». Le calme, donc, après la tempête de mardi.
Mardi, ce jour gris de manif contre la loi Pécresse où les forces de l'ordre ont chargé, ils en parlent et reparlent. C'était au rectorat de Nantes. « On était pacifiques, racontent-ils. On jonglait, on discutait entre nous, certains jouaient de la cornemuse. Et puis, finalement trois blessés parmi nous ». Dont Pierre, un oeil sérieusement cabossé « par un tir de flash ball ».
Le père de Pierre, présent parmi les 700 manifestants (600 selon la police), cite Hugo : « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent. » Le père de Pierre disant encore : « Il va sortir de l'hôpital aujourd'hui. Mais les médecins sont pessimistes : l'ophtalmo a dit quatre fois à ma femme : « c'est très grave ». Il va sans doute avoir besoin d'opération chirurgicales ». Autour, on fait la moue. « Ça aurait pu être moi », glisse un lycéen.
Thibault, 17 ans en terminale à Clémenceau, répète : « Ce qui m'a choqué, je l'ai dit à ma mère, c'est cette image : des policiers qui tirent des jeunes, les mettent à terre, et les tapent. Ça, ça me reste dans la tête. » Il ne comprend toujours pas cette violence. Pas plus que Simon, son pote, qui se refuse malgré tout à « mettre tous les CRS dans le même panier » : « Y'a ceux qui sont calmes et les autres ».
Surprenants lycéens et étudiants qui, aux « CRS-SS » de leurs aïeuls et congénères, préfèrent ce brin d'analyse : « Ils reçoivent des ordres et les appliquent. On n'a rien contre eux. » Christian, vieux de la vieille du ministère de la Justice, grommelle : « Les CRS se sentent légitimés dans leur violence. Utiliser des flash-ball contre des gamins, ça m'inquiète. »
Jean-François MARTIN.
Coordination nationale à Nantes. Environ 200 étudiants venus de toute la France, mandatés par leur assemblée générale, se retrouvent ce week-end à Nantes. Entres autres objectifs : « Réfléchir aux perspectives de lutte et aux moyens d'action ». « Pour nous, ce n'est pas du tout la fin du mouvement », assurent ces étudiants nantais.
Hier matin, place Bretagne. Luc Douillard donne des nouvelles de son fils Pierre blessé mardi lors de la manifestation au rectorat. Devant lui, étudiants et lycéens mais aussi parents et syndicalistes.
A quelques mètres d'eux, place Bretagne, des pavés en tas sur des palettes, ils n'y toucheront pas. Y ont-ils au moins pensé, ces lycéens et étudiants rassemblés en ce samedi matin pour « dénoncer les répressions policières » ? Ils semblent si sages...
Eux, ce qu'ils veulent aujourd'hui, c'est simplement « marcher silencieusement » dans les rues de Nantes. Et qu'importe si certains, quelques jeunes de la mouvance d'extrême gauche, persiflent leur action.
Ils restent droit dans leurs bottes. Comme Sébastien, grand corps et petite voix, « pas syndiqué », qui lance du haut des marches de la tour Bretagne : « Aucun geste violent pendant la manif. Et si on voit des CRS, pas d'injures. Si quelqu'un en insulte, on s'écarte de lui, on le laisse tout seul ». Le calme, donc, après la tempête de mardi.
Mardi, ce jour gris de manif contre la loi Pécresse où les forces de l'ordre ont chargé, ils en parlent et reparlent. C'était au rectorat de Nantes. « On était pacifiques, racontent-ils. On jonglait, on discutait entre nous, certains jouaient de la cornemuse. Et puis, finalement trois blessés parmi nous ». Dont Pierre, un oeil sérieusement cabossé « par un tir de flash ball ».
Le père de Pierre, présent parmi les 700 manifestants (600 selon la police), cite Hugo : « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent. » Le père de Pierre disant encore : « Il va sortir de l'hôpital aujourd'hui. Mais les médecins sont pessimistes : l'ophtalmo a dit quatre fois à ma femme : « c'est très grave ». Il va sans doute avoir besoin d'opération chirurgicales ». Autour, on fait la moue. « Ça aurait pu être moi », glisse un lycéen.
Thibault, 17 ans en terminale à Clémenceau, répète : « Ce qui m'a choqué, je l'ai dit à ma mère, c'est cette image : des policiers qui tirent des jeunes, les mettent à terre, et les tapent. Ça, ça me reste dans la tête. » Il ne comprend toujours pas cette violence. Pas plus que Simon, son pote, qui se refuse malgré tout à « mettre tous les CRS dans le même panier » : « Y'a ceux qui sont calmes et les autres ».
Surprenants lycéens et étudiants qui, aux « CRS-SS » de leurs aïeuls et congénères, préfèrent ce brin d'analyse : « Ils reçoivent des ordres et les appliquent. On n'a rien contre eux. » Christian, vieux de la vieille du ministère de la Justice, grommelle : « Les CRS se sentent légitimés dans leur violence. Utiliser des flash-ball contre des gamins, ça m'inquiète. »
Jean-François MARTIN.
Coordination nationale à Nantes. Environ 200 étudiants venus de toute la France, mandatés par leur assemblée générale, se retrouvent ce week-end à Nantes. Entres autres objectifs : « Réfléchir aux perspectives de lutte et aux moyens d'action ». « Pour nous, ce n'est pas du tout la fin du mouvement », assurent ces étudiants nantais.
Hier matin, place Bretagne. Luc Douillard donne des nouvelles de son fils Pierre blessé mardi lors de la manifestation au rectorat. Devant lui, étudiants et lycéens mais aussi parents et syndicalistes.
=
= =