mardi 22 novembre 2016

Fête des langues 2006, un bilan



Samedi, le monde avait rendez-vous à Nantes







Quotidien Ouest-France du 19/06/2006

On a parlé hongrois, arabe, gallo... Samedi, place du Bouffay, le monde a pris la parole pour la cinquième fête des langues.
C'est une chanson qui parle d'un ciel bleu, de gens morts qui nous protègent. C'est une chanson en malgache chantée avec émotion par la petite Adélaïde. Lui succèdent Nourana pour une chanson d'Azerbaïdjan, Méven pour un poème en breton... Sur la place du Bouffay, transformée en globe terrestre vivant, une quarantaine de langues se mélangent et se côtoient. Carnet à la main, on vient y faire son marché. Se faire traduire trois-quatre phrases en berbère, turc, roumain... Glaner quelques infos sur les pays, histoire de prévoir ses prochaines vacances. Causer, tout simplement, du monde et de ses cultures.
C'est la 5e édition de la fête des langues. Une jolie idée, initiée par l'association Nantes est une fête (Neuf). « C'est l'occasion de débats et de rencontres artistiques et littéraires, souligne Luc Douillard, président de l'association. Mais c'est avant tout l'occasion de belles rencontres humaines. Beaucoup de gens ont des histoires passionnantes à raconter. C'est important que ça ne se passe pas dans un lieu fermé, ajoute-t-il. Ça permet aux gens qui passent par hasard de s'installer. » Comme ces jeunes Comoriens traversant la place, et qui, spontanément, sont restés pour parler de leur culture. Il y a aussi les fidèles. Comme les Malgaches, les Berbères, les Hongrois... qui ne rateraient surtout pas une fête des langues.
« Cette fête a aussi un sens politique, insiste l'association. La plupart du temps, les immigrés sont présentés comme des victimes. Là, ils sont apporteurs d'un bien culturel. Et ils nous apportent beaucoup. »
Son prénom en idéogrammes
Envie de rêver de mer turquoise et de sable chaud ? Direction le stand des îles de Tahiti, où, tout sourires, Anouk et Heitare, expliquent les subtilités du tahitien. « Très compliqué. Si on veut comparer cette langue à une plus connue, on peut dire que c'est un peu comme l'espagnol. On roule les r et le « u » se prononce « ou ». »
Au stand du japonais, c'est presque la file d'attente. On se presse pour repartir avec son prénom en idéogrammes. Compliqué aussi, le japonais. « Il y a trois écritures différentes, explique Yakari. L'hiragana, le katakana et le kanji. Là, c'est le kanji, qu'on utilise. Plus exotique pour les étrangers car l'écriture est en idéogrammes. Mais le plus difficile, c'est qu'il y a beaucoup de niveaux de politesse différents et donc, plusieurs façons de dire un même mot. »
Le tamoul n'est pas plus simple : 216 voyelles et consonnes ! De quoi effrayer Jiri, étudiant à l'École Centrale, arrivée de Prague depuis novembre dernier. « Ça fait six mois que je suis là, mais je ne parle pas français, avoue-t-il. Je ne fais pas vraiment d'effort, car mes cours sont en anglais. » Samedi, il a pu prendre des cours en accéléré de français. Mais aussi de grec, wolof, vietnamien...
Yasmine TIGOÉ.
Public chaleureux pour les Polyglottes trotteurs : des enfants de cinq écoles (Plessis-Gautron, La Marseauderie, les Dervallières, Alphonse-Braud et l'école Jaurès-Trentemoult) ont chanté et dit des poèmes dans différentes langues.

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