mercredi 9 novembre 2016

Le premier Réveillon du 1er mai de "Nantes est une fête", devant la Bourse de Paris (30 avril 1997, Charlie-Hebdo du 7 mai suivant)

En 1997, l'association NEUF décide de se lancer au-delà des limites de Nantes, en allant carrément à la conquête de Paris.
Elle décide d'instaurer un rendez-vous festif et politique devant la Bourse de Paris, qui durera sept années, chaque veille de 1er mai, le soir du 30 avril, en guise de "réveillon" de la fête des travailleurs.
L'événement sera même dupliqué au Québec devant la Bourse de Montréal, comme prototype des grandes manifestations altermondialistes de Seatle et de Reclaim The Street, qui apparaîtront dans les années suivantes, avant les Occupy et les Nuits debout.
Il s'agissait de créer un espace public autogéré, basé sur le don (les Nantais offrent des huîtres aux Parisiens), "sans argent, sans publicité, sans organisation dirigeante".
Les Nantais bourrent un autocar de joyeux réveillonneurs politisés et expérimentent cet événement contre la dictature des marchés financiers et des paradis fiscaux.
Ce sera la première manifestation publique de rue au monde pour l'instauration de la Taxe Tobin sur les flux financiers à court terme, un thème qui était alors peu connu (le mouvement ATTAC n'étant créé que l'année suivante).
Un seul journal est témoin de ce premier moment jouissif : Charlie-Hebdo, où brillaient alors les signatures de Cabu, Cavanna, Gébé, Michel Polac, Michel Boujut, Charb, Olivier Cyran et Anne Kerloc'h, notre journaliste bretonne.