vendredi 11 novembre 2016

Baptème ironique du lycée Clemenceau de Nantes, en Lycée Charles Hernu.

Pour le 11 novembre 1987, le président socialiste François Mitterrand ne rend pas hommage à Jean Jaurès, mais décide de se rendre en Vendée, département voisin de Nantes, pour y présider une importante cérémonie en mémoire de Clemenceau, l'homme politique de la guerre à outrance pendant la Première Guerre mondiale.
Pour cette occasion, le groupe HOU et Partito radicale, les Objectrices de conscience décident avec des amis d'aller ironiquement débaptiser le grand lycée Clemenceau de Nantes (où le futur leader politique a suivi ses études) pour le nommer par dérision "Lycée Charles Hernu".
Charles Hernu (parfois accusé d'avoir été collaborateur sous l'Occupation, puis espion soviétique) avait été le grand spécialiste des questions de défense au sein du Parti socialiste, dont il avait conduit le ralliement à l'arme atomique en 1977.
Par la suite, il a été ministre de la défense des premiers gouvernements de gauche après 1981, fonction qu'il avait dû quitter précipitamment en 1985 suite au scandale de l'attentat mortel sur le navire de Greenpeace, le Rainbow Warrior, perpétré par les services secrets français.
Charles Hernu s'était également signalé comme fournisseur d'armes aux dictateurs bellicistes tels que Saddam Hussein, si bien que le baptême militant du lycée est revendiqué "en mémoire des trafics d'armes qui alimentent toutes les guerres, et en particulier de la guerre Iran-Irak qui répète aujourd'hui le massacre de 14-18".
Mais la police nantaise ne souhaitera pas qu'une image médiatique de cette inauguration malicieuse vienne parasiter la visite solennelle de Français Mitterrand en Vendée, et viendra l'interrompre manu militari, sans pouvoir cependant empêcher que l'initiative soit annoncée par la presse nationale.