Communiqué de résultats du
référendum, 13 juin 2002
Conférence
de presse
de ce jeudi matin
Les (trop rares) responsables politiques présents ont été sollicités sur la
façon dont ils porteront les voeux des habitants.
cordialement et bonne lecture
Nantes Est Une Fête
Référendum d¹initiative citoyenne de Nantes-Chantenay
+++++
383 votants
(plus 46 votants non-inscrits dans le quartier, dont les votes reçus dans
une urne spécifique, ont été comptés à part).
+++++
Quelques analyses à chaud.
par L D.
Un peu plus de 400 personnes bravant la pluie battante (et le manque de
fléchage) pour aller déposer dans notre urne leur bulletin, la plupart du
temps soigneusement préparé à la maison ce fut finalement un moment assez
réconfortant. En discutant avec ces votants de tous âges et de toutes
conditions (ces concitoyens qu¹on considère si souvent comme dépolitisés),
nous avons rencontré des gens formulant toujours des analyses très diverses,
souvent très personnelles, mais toujours structurées et réfléchies.
Une première expérience française.
Cette première expérience en France (l¹exemple vient d¹Espagne) est destinée
à se renouveler. Comme plusieurs autres initiatives originales de
l¹association Nantes Est Une Fête, nous estimons que ce type de référendum
sera repris, récupéré, réemployé par d¹autres acteurs sociaux, dans d¹autres
contextes. C¹est bien notre objectif.
A quoi sert ce référendum d¹initiative citoyenne ?
Bien entendu, nos questions n¹étaient pas ³neutres² (Quelles questions
politiques pourraient d¹ailleurs l¹être ?). Ces 16 consultations
référendaires visaient à atteindre trois objectifs précis.
1 - Informer ;
2 - Convaincre, sensibiliser et interpeller ;
3 - Connaître et enquêter.
Informer.
Plusieurs questions avaient une valeur informative. Par exemple, de nombreux
Chantenaysiens ignoraient probablement les rejets dans l¹atmosphère de
l¹usine Carnot, le projet de nouveau pont sur la Loire, ou encore l¹histoire
de l¹annexion par la ville de Nantes, etc. Le référendum est aussi un
instrument dynamique pour rendre publics des sujets plus ou moins tabous.
Convaincre, sensibiliser et interpeller.
Qui ? A la fois la société civile et les décideurs (qu¹ils soient
politiques, économiques, culturels). A cet égard, le référendum sensibilise
simultanément la France d¹en bas et la France d¹en haut (les deux
interpellations se complétant).
En ce qui concerne les élites, ce référendum n¹est qu¹un préalable, donnant
de la légitimité statistique aux options défendues. Il s¹agit ensuite de les
porter sans relâche dans le débat public.
Connaître et enquêter.
Notre société devient plus opaque que jamais et plus difficile à
interpréter, maintenant que le lien s¹est distendu entre les gens et les
corps intermédiaires (partis, syndicats, églises, etc).
Aussi, tous les acteurs sociaux devraient avoir à c¦ur de mieux connaître la
société dans laquelle nous vivons, ses souffrances cachées ou niées, mais
aussi ses bonheurs méconnus.
C¹est en ce sens que nous avons lancé un sondage de mémoire sur les ³années
Allumées², car nous supposions que ce festival avait laissé une empreinte en
profondeur sur une génération entière de Nantais.
C¹est également pour cela nous avons sondé les Chantenaysiens sur leur
possible sentiment identitaire ou séparatiste de quartier. Car la question
des combinaisons de différentes identités est aujourd¹hui passionnante
(sexuelle, ethnique, nationale, culturelle, politique, etc).
Dans le même registre, nous aurions voulu consulter les Chantenaysiens sur
l¹appartenance du 44 à la Bretagne, mais nous y avons renoncé cette
fois-ci, car cette question importante mérite de ne pas être posée de façon
simpliste.
Ce référendum est-il ³représentatif ³?
Oui et non, bien entendu. Tout le monde ne participe pas à un référendum de
ce type. Cela implique donc peut-être une sélection spontanée, mais pas
forcément monocolore. On le constate avec la diversité de certaines réponses
(comme le droit de vote des étrangers, le financement du FN) qui
correspondent assez bien à la typologie du quartier, et des Français en
général, dans toutes ses nuances idéologiques.
(Il est également intéressant de croiser ce résultat avec celui des 46
personnes qui n¹étaient pas inscrites dans le quartier, qu¹on peut
soupçonner d¹être des sympathisantes plus militantes de ce référendum, et
qui effectivement ne votent pas pareil que les habitants de Chantenay.)
Enfin, on est surpris par le caractère franc et massif de certaines
réponses, qui, à 70 %, 80 % et même parfois plus de 90 %, affirment des
adhésions massives à des valeurs communes et à des options concrètes
(options petites et grandes, qui souvent ne sont pas portées par les partis
politiques, on se demande pourquoi, ce qui instaure un déficit démocratique
réel, que ce référendum tend modestement à combler).
[Ne revenons pas ici sur le nombre inquantifiable, mais probablement fort
important, de personnes qui se sont découragées ou égarées en cherchant le
référendum, après que la prefecture et le cabinet du maire l¹aient fait
déplacer au dernier moment, puis que les fléchages aient été retirés
d¹autorité. Ces faits ont pu être ressentis comme entâchés d¹illégalité et
d¹abus de pouvoir, traduisant une méfiance vis à vis de la démocratie
directe, et ont été dénoncées dans une lettre au Ministre de l¹Intérieur à
qui nous avons demandé d¹ouvrir une enquête administrative, sans oublier nos
autres possibilités de recours. Mais le référendum s¹est tenu malgré tout.]
++++
Résultats définitifs, confirmant généralement les premières réponses d¹un
échantillon des 100 premiers bulletins issus des urnes.
> RÉFÉRENDUMS-TESTS à caractère local (de quartier ou de ville) :
1 Pour qu¹une dotation ministérielle exceptionnelle de 500 créations de
postes d¹instituteurs à la rentrée 2002-2003 permette à la Loire-Atlantique
de sortir du dernier rang national (en nombre d¹enseignants par élève dans
le primaire).
OUI 89,82 %
NON 2,61 %
BLANC 7,05 %
Abs. & nul 0, 52%
Première surprise, on ne pensait pas que ce mouvement catégoriel était aussi
populaire. Ainsi, derrière les 10 000 personnes ayant manifesté dans la rue
à deux reprises, il y avait sans doute une adhésion en profondeur. Peut-être
que les gens - y compris les électorats de droite - sentent que l¹école
primaire est une institution très précieuse, car l¹une des dernières qui
fonctionne encore ? De notre point de vue, cette adhésion populaire
contraste avec le mépris politique enduré par ce mouvement.
2 Pour l¹élection au suffrage universel direct des dirigeants de la
Communauté urbaine de Nantes.
OUI 69,97 %
NON 8,36 %
BLANC 18,02 %
Abs. & nul 3,66 %
Revendication démocratique classique et justifiée, mais dangereuse
également, car est-ce qu¹elle viderait peut-être la dernière légitimité des
communes ? Peut-être l¹occasion de réfléchir à l¹articulation démocratique
des trois nouvelles strates institutionnelles créées depuis 25 ans
(Intercommunalité, Région, Europe) placées en concurrence avec la triade
traditionnelle (Commune, Département, État). Une clef de réflexion : Quels
sont les strates dotées véritablement de la séparation des pouvoirs et
d¹espaces publics de débats ?
3 Pour que l¹usine S.A. Carnaud Métalbox, située à Chantenay, soit
toujours autorisée à entreposer, à cuire, à incinérer elle-même et à
relâcher dans l¹atmosphère du quartier divers vernis et produits chimiques,
dont certains à toxicité persistante équivalente à de la dioxine
(polychlorobiphényles, polychloroterphényles).
OUI 5,48 %
NON 85,38 %
BLANC 7,05 %
Abs. & nul 2,09 %
Refus massif, à caractère écologique, à mettre en rapport avec les risques
industriels et l¹écho de Toulouse. Nantes Est Une Fête avait échoué il y
quelque temps à inviter les Chantenaysiens à aller consulter l¹enquête
d¹utilité publique. L¹incinération publique et privée reste un grave sujet
tabou à Nantes.
4 Pour qu¹un nouveau pont sur la Loire, construit prochainement entre Rezé
et Chantenay, provoque l¹arrivée d¹une partie du trafic routier provenant du
périphérique vers la place Jean-Macé et le boulevard de la Liberté.
OUI 16,71 %
NON 69,19 %
BLANC 12,01 %
Abs. & nul 2,09 %
Bien que la presse locale ait annoncé ce projet de pont il y a deux ans, il
avait été soigneusement occulté durant les municipales, et de nombreux
Chantenaysiens se sont dit surpris par l¹information donnée par le bulletin
de vote. Encore un sujet tabou. Mais 16 % y voient un avantage. (Nous
préférerions une passerelle piétonne démontable à la belle saison, entre
Trentemoult et Chantenay).
5 Pour que des lignes régulières de bateaux-bus (gérées par la Semitan)
relient les différentes rives de l¹Erdre et de la Loire, de Rezé à Sucé, en
passant par Chantenay et Basse-Indre, dès janvier 2003.
OUI 88,51 %
NON 5,22 %
BLANC 4,18 %
Abs. & nul 2,09 %
Qui a dit que les Nantais n¹avaient pas conservé la culture de la marine
fluviale ? Et le souvenir vivant des roquios ? Ce vote massif apporte un
élément décisif dans l¹ère du « retour de l¹eau dans la ville » proclamée
depuis 12 ans, mais peu suivie d¹effets. Les décideurs locaux ont
certainement une bonne raison pour n¹avoir pas encore créé de navettes de
bateaux (au moins le week-end). Mais on aimerait bien savoir laquelle !
Maintenant en tous cas, personne ne peut ignorer qu¹il est urgent de passer
à l¹acte.
6 Pour l¹abrogation de la loi du 6 avril 1908, votée par la Chambre des
députés, « tendant à l¹annexion à la ville de Nantes (Loire-Inférieure) des
communes de Chantenay-sur-Loire et de Doulon ». (L¹annulation de cette loi
du 6 avril 1908 redonnerait à la ville de Chantenay son indépendance
antérieure de commune, membre de plein droit de la Communauté urbaine).
OUI 22,72 %
NON 50,91 %
BLANC 22,19 %
Abs. & nul 4,18 %
Sentiment séparatiste résiduel ? Coup de c¦ur folklo ? En tous cas, la
plupart des Chantenaysiens gardent la tête froide ou se montrent dubitatifs.
Une suggestion aux sociologues : si vous procédiez au dépouillement
informatique des bulletins, vous pourriez dire par recoupement si ces
indépendantistes chantenaysiens sont plutôt à gauche ou plutôt à droite.
7 Pour que la Communauté urbaine de Nantes lance une étude complète, et
rendue publique, sur la faisabilité du recreusement des cours comblés de
l¹Erdre et de la Loire (étude prenant en compte les contraintes techniques,
budgétaires, d¹urbanisme et de transport).
OUI 47,78 %
NON 31,33 %
BLANC 16,71 %
Abs. & nul 4,1 %
Encore une surprise. On avait beaucoup parlé de recreusement en 1989 lors de
l¹arrivée de JMA. Puis l¹affaire a été un peu oubliée, et l¹idée est souvent
dénigrée comme déraisonnable (faute d¹étude sérieuse !). Même si le ³non²
est vigoureux (31%), il est significatif qu¹un Chantenaysien sur deux
voudrait creuser cette idée qu¹on dit folle, dans un quartier qui n¹est
d¹ailleurs pas directement concerné. Là encore, il semble qu¹existe une
attente sociale latente, à laquelle le débat public ne répond pas. Or seul
le débat public pourrait permettre de trancher sereinement.
8 Pour la relance à Nantes d¹un festival international comme « Les
Allumées » (1990 Barcelone, 1991 St-Pétersbourg, 1992 Buenos Aires, 1993
Naples, 1994 Le Caire, 1995 La Havane).
OUI 70,76 %
NON 13,58 %
BLANC 14,10 %
Abs. & nul 1,57 %
Encore une question destinée à mieux connaître et à comprendre les Nantais.
Il est étonnant qu¹ils se souviennent si bien des Allumées. (Nous faisons
l¹hypothèse que les 14 % de votes blancs qui ignorent ce qu¹a été ce
festival culturel, sont peut être ceux qui ne sont âgés que de 18 ans en
2002, ce qui donne 10 ans lors des Allumées Le Caire, les dernières. Le
temps passe vite !). Il resterait à comprendre comment ce festival a laissé
son empreinte à Nantes (sur la création artistique, sur les programmations,
sur l¹imaginaire social, sur l¹image à l¹extérieur de la ville, etc).
9 Pour que les salaires des joueurs du FCNA soient augmentés.
OUI 2,35 %
NON 80,94 %
BLANC 13,84 %
Abs. & nul 2,87 %
On nous a beaucoup reproché cette question, qui semblait un gag nuisant à la
crédibilité du reste du référendum. Et pourtant, le niveau de rémunération
des footballeurs professionnels est une question éminemment politique, qui
indique quelle échelle de valeurs nous souhaitons pour notre société. Ce que
semblent avoir bien compris les votants.
> RÉFÉRENDUMS-TESTS à caractère général
10 Pour le droit de vote des étrangers résidants en France.
OUI 50,65 %
NON 33,16 %
BLANC 14,36 %
Abs. & nul 1,83 %
Qu¹on ne croit pas que Chantenay soit devenue un repaire de gauchistes
antiracistes. Le rapport de 1 sur 2 pour le droit de vote des immigrés est
attesté par plusieurs sondages hexagonaux. Là encore, ce sont les
responsables politiques qui ne proposent pas de réponse crédible à cette
demande.
11 Pour que les partis politiques dont les dirigeants ont été condamnés
pour incitation à la haine raciste soient privés des financements publics
alloués aux partis.
OUI 82,51 %
NON 9,40 %
BLANC 5,74 %
Abs. & nul 2,35 %
Idée originale de Nantes Est Une Fête. Est-il moralement acceptable de
subventionner richement des ennemis déclarés de la démocratie et des droits
humains ? On remarquera l¹approbation massive de cette proposition, plus
réaliste et moins démagogue que l¹interdiction pure et simple du FN,
toujours liberticide. (Le 9% de ³Non² semble correspondre au taux de voix
pour Le Pen à la présidentielle, à Nantes, ce qui attesterait de la
représentativité de ce référendum).
12 Pour que le président de la République soit protégé par une immunité
judiciaire.
OUI 8,09 %
NON 84,33 %
BLANC 5,74 %
Abs. & nul 1,83 %
Les affaires ne sont pas oubliées. Apparemment, certains électeurs de
Jacques Chirac eux-aussi approuveraient une levée de l¹immunité judiciaire.
13 Pour la transparence automatisée (accessible en temps réel aux
citoyens, par minitel et par internet) de toutes les opérations financières
et comptables des collectivités locales et des administrations publiques.
OUI 85,90 %
NON 3,13 %
BLANC 7,05 %
Abs. & nul 3,92 %
Revendication importante de Nantes Est Une Fête depuis 1995. On nous dit
très souvent qu¹elle est trop technique et indéfendable devant les gens
ordinaires. Ce résultat montre que non. Cette réforme entraînerait une
révolution tranquille de nos moeurs publiques. Nous sommes surpris par
l¹écart criant entre son faible retentissement médiatique et institutionnel
depuis 7 ans, et son audience immédiate auprès des sondés.
14 Pour que les autorités françaises mettent en place une taxe spéciale
sur la spéculation financière internationale (taxe de type ³Tobin² ) et
proposent l¹adoption de cette taxe aux partenaires européens.
OUI 77,55 %
NON 6,79 %
BLANC 12,01 %
Abs. & nul 3,66 %
La taxe Tobin a été une revendication, désormais emblématique, lancée par
Nantes Est Une Fête à Paris en 1997, puis confirmée par la création de
l¹association ATTAC l¹année suivante. On notera qu¹une part des ³Non² et des
votes blancs traduit une expression d¹extrême-gauche qui considère qu¹on a
pas à aménager le libéralisme, mais à le renverser. (On notera également que
ce vote propose que la France applique la taxe Tobin sans attendre l¹accord
des partenaires européens, quitte à les inciter par l¹exemple, c¹est-à-dire
à entreprendre le contraire de ce qu¹a fait le gouvernement Jospin.)
15 Pour que la France adopte des lois plus répressives contre le commerce
bancaire avec les pays « paradis fiscaux » (Non-collaboration avec la
corruption, le blanchiment, l¹exploitation des enfants et les trafics
illégaux d¹armes et de drogues).
OUI 95,56 %
NON 1,83 %
BLANC 1,57 %
Abs. & nul 1,04 %
On aurait pu ajouter que les paradis fiscaux financent également le
terrorisme.
Ce vote ³Oui² est le record absolu des 16 consultations. Il est également
révélateur d¹un assez haut niveau de politisation et même d¹expertise
économique, juridique, sociale des gens ordinaires.
Il ouvre deux questions :
Est-ce qu¹un pays comme la France peut créer de façon unilatérale des
dispositifs dissuadant efficacement les flux financiers avec les paradis
fiscaux ? Notre réponse est oui.
Est-ce que beaucoup de dirigeants « antimondialisation » ne se leurrent
pas lorsqu¹ils se posent en éducateurs du peuple, qu¹il faut inlassablement
conscientiser « qu¹un autre monde est possible » ? Ce référendum indique que
cette éducation du peuple est inutile, car déjà faite pour l¹essentiel, et
que l¹enjeu désormais est de porter sans attendre cette revendication adulte
de la société civile vers la société politique. Et non pas attendre encore
pour agir en contre-pouvoir efficients et utiles.
16 Pour l¹annulation définitive de la dette des pays du tiers-monde.
OUI 65,01 %
NON 16,97 %
BLANC 14,10 %
Abs. & nul 3,92 %
Même constat que pour les deux précédentes questions. Ces questions sont
essentielles car elles s¹attaquent aux causes politiques, et non aux
conséquences, des désordres économiques mondiaux. (On notera ici que le taux
relativement plus élevés des ³non² et des votes blancs provient de votants
qui ont perçu que l¹annulation récurrente de la dette du tiers-monde était
également devenue un ³marché² intégré dans le système financier
international, qui servait notamment à assister les régimes corrompus et
criminels de nombreux pays.)
Mais la revendication reste posée, à propos de l¹expression démocratique des
peuples en ce qui concerne leur taux d¹endettement, du caractère usuraire et
agioteur des prêteurs internationaux, de l¹inégalité structurelle du Sud qui
est actuellement apporteur net de capitaux au Nord (ce qu¹on ne dit pas
assez).
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Le débat continue, ce n¹est qu¹un début. Nous demandons aux décideurs
politiques nantais de porter les revendications exprimées par les citoyens.
Pour Nantes Est Une Fête, L.D.
de presse
de ce jeudi matin
Les (trop rares) responsables politiques présents ont été sollicités sur la
façon dont ils porteront les voeux des habitants.
cordialement et bonne lecture
Nantes Est Une Fête
Référendum d¹initiative citoyenne de Nantes-Chantenay
+++++
383 votants
(plus 46 votants non-inscrits dans le quartier, dont les votes reçus dans
une urne spécifique, ont été comptés à part).
+++++
Quelques analyses à chaud.
par L D.
Un peu plus de 400 personnes bravant la pluie battante (et le manque de
fléchage) pour aller déposer dans notre urne leur bulletin, la plupart du
temps soigneusement préparé à la maison ce fut finalement un moment assez
réconfortant. En discutant avec ces votants de tous âges et de toutes
conditions (ces concitoyens qu¹on considère si souvent comme dépolitisés),
nous avons rencontré des gens formulant toujours des analyses très diverses,
souvent très personnelles, mais toujours structurées et réfléchies.
Une première expérience française.
Cette première expérience en France (l¹exemple vient d¹Espagne) est destinée
à se renouveler. Comme plusieurs autres initiatives originales de
l¹association Nantes Est Une Fête, nous estimons que ce type de référendum
sera repris, récupéré, réemployé par d¹autres acteurs sociaux, dans d¹autres
contextes. C¹est bien notre objectif.
A quoi sert ce référendum d¹initiative citoyenne ?
Bien entendu, nos questions n¹étaient pas ³neutres² (Quelles questions
politiques pourraient d¹ailleurs l¹être ?). Ces 16 consultations
référendaires visaient à atteindre trois objectifs précis.
1 - Informer ;
2 - Convaincre, sensibiliser et interpeller ;
3 - Connaître et enquêter.
Informer.
Plusieurs questions avaient une valeur informative. Par exemple, de nombreux
Chantenaysiens ignoraient probablement les rejets dans l¹atmosphère de
l¹usine Carnot, le projet de nouveau pont sur la Loire, ou encore l¹histoire
de l¹annexion par la ville de Nantes, etc. Le référendum est aussi un
instrument dynamique pour rendre publics des sujets plus ou moins tabous.
Convaincre, sensibiliser et interpeller.
Qui ? A la fois la société civile et les décideurs (qu¹ils soient
politiques, économiques, culturels). A cet égard, le référendum sensibilise
simultanément la France d¹en bas et la France d¹en haut (les deux
interpellations se complétant).
En ce qui concerne les élites, ce référendum n¹est qu¹un préalable, donnant
de la légitimité statistique aux options défendues. Il s¹agit ensuite de les
porter sans relâche dans le débat public.
Connaître et enquêter.
Notre société devient plus opaque que jamais et plus difficile à
interpréter, maintenant que le lien s¹est distendu entre les gens et les
corps intermédiaires (partis, syndicats, églises, etc).
Aussi, tous les acteurs sociaux devraient avoir à c¦ur de mieux connaître la
société dans laquelle nous vivons, ses souffrances cachées ou niées, mais
aussi ses bonheurs méconnus.
C¹est en ce sens que nous avons lancé un sondage de mémoire sur les ³années
Allumées², car nous supposions que ce festival avait laissé une empreinte en
profondeur sur une génération entière de Nantais.
C¹est également pour cela nous avons sondé les Chantenaysiens sur leur
possible sentiment identitaire ou séparatiste de quartier. Car la question
des combinaisons de différentes identités est aujourd¹hui passionnante
(sexuelle, ethnique, nationale, culturelle, politique, etc).
Dans le même registre, nous aurions voulu consulter les Chantenaysiens sur
l¹appartenance du 44 à la Bretagne, mais nous y avons renoncé cette
fois-ci, car cette question importante mérite de ne pas être posée de façon
simpliste.
Ce référendum est-il ³représentatif ³?
Oui et non, bien entendu. Tout le monde ne participe pas à un référendum de
ce type. Cela implique donc peut-être une sélection spontanée, mais pas
forcément monocolore. On le constate avec la diversité de certaines réponses
(comme le droit de vote des étrangers, le financement du FN) qui
correspondent assez bien à la typologie du quartier, et des Français en
général, dans toutes ses nuances idéologiques.
(Il est également intéressant de croiser ce résultat avec celui des 46
personnes qui n¹étaient pas inscrites dans le quartier, qu¹on peut
soupçonner d¹être des sympathisantes plus militantes de ce référendum, et
qui effectivement ne votent pas pareil que les habitants de Chantenay.)
Enfin, on est surpris par le caractère franc et massif de certaines
réponses, qui, à 70 %, 80 % et même parfois plus de 90 %, affirment des
adhésions massives à des valeurs communes et à des options concrètes
(options petites et grandes, qui souvent ne sont pas portées par les partis
politiques, on se demande pourquoi, ce qui instaure un déficit démocratique
réel, que ce référendum tend modestement à combler).
[Ne revenons pas ici sur le nombre inquantifiable, mais probablement fort
important, de personnes qui se sont découragées ou égarées en cherchant le
référendum, après que la prefecture et le cabinet du maire l¹aient fait
déplacer au dernier moment, puis que les fléchages aient été retirés
d¹autorité. Ces faits ont pu être ressentis comme entâchés d¹illégalité et
d¹abus de pouvoir, traduisant une méfiance vis à vis de la démocratie
directe, et ont été dénoncées dans une lettre au Ministre de l¹Intérieur à
qui nous avons demandé d¹ouvrir une enquête administrative, sans oublier nos
autres possibilités de recours. Mais le référendum s¹est tenu malgré tout.]
++++
Résultats définitifs, confirmant généralement les premières réponses d¹un
échantillon des 100 premiers bulletins issus des urnes.
> RÉFÉRENDUMS-TESTS à caractère local (de quartier ou de ville) :
1 Pour qu¹une dotation ministérielle exceptionnelle de 500 créations de
postes d¹instituteurs à la rentrée 2002-2003 permette à la Loire-Atlantique
de sortir du dernier rang national (en nombre d¹enseignants par élève dans
le primaire).
OUI 89,82 %
NON 2,61 %
BLANC 7,05 %
Abs. & nul 0, 52%
Première surprise, on ne pensait pas que ce mouvement catégoriel était aussi
populaire. Ainsi, derrière les 10 000 personnes ayant manifesté dans la rue
à deux reprises, il y avait sans doute une adhésion en profondeur. Peut-être
que les gens - y compris les électorats de droite - sentent que l¹école
primaire est une institution très précieuse, car l¹une des dernières qui
fonctionne encore ? De notre point de vue, cette adhésion populaire
contraste avec le mépris politique enduré par ce mouvement.
2 Pour l¹élection au suffrage universel direct des dirigeants de la
Communauté urbaine de Nantes.
OUI 69,97 %
NON 8,36 %
BLANC 18,02 %
Abs. & nul 3,66 %
Revendication démocratique classique et justifiée, mais dangereuse
également, car est-ce qu¹elle viderait peut-être la dernière légitimité des
communes ? Peut-être l¹occasion de réfléchir à l¹articulation démocratique
des trois nouvelles strates institutionnelles créées depuis 25 ans
(Intercommunalité, Région, Europe) placées en concurrence avec la triade
traditionnelle (Commune, Département, État). Une clef de réflexion : Quels
sont les strates dotées véritablement de la séparation des pouvoirs et
d¹espaces publics de débats ?
3 Pour que l¹usine S.A. Carnaud Métalbox, située à Chantenay, soit
toujours autorisée à entreposer, à cuire, à incinérer elle-même et à
relâcher dans l¹atmosphère du quartier divers vernis et produits chimiques,
dont certains à toxicité persistante équivalente à de la dioxine
(polychlorobiphényles, polychloroterphényles).
OUI 5,48 %
NON 85,38 %
BLANC 7,05 %
Abs. & nul 2,09 %
Refus massif, à caractère écologique, à mettre en rapport avec les risques
industriels et l¹écho de Toulouse. Nantes Est Une Fête avait échoué il y
quelque temps à inviter les Chantenaysiens à aller consulter l¹enquête
d¹utilité publique. L¹incinération publique et privée reste un grave sujet
tabou à Nantes.
4 Pour qu¹un nouveau pont sur la Loire, construit prochainement entre Rezé
et Chantenay, provoque l¹arrivée d¹une partie du trafic routier provenant du
périphérique vers la place Jean-Macé et le boulevard de la Liberté.
OUI 16,71 %
NON 69,19 %
BLANC 12,01 %
Abs. & nul 2,09 %
Bien que la presse locale ait annoncé ce projet de pont il y a deux ans, il
avait été soigneusement occulté durant les municipales, et de nombreux
Chantenaysiens se sont dit surpris par l¹information donnée par le bulletin
de vote. Encore un sujet tabou. Mais 16 % y voient un avantage. (Nous
préférerions une passerelle piétonne démontable à la belle saison, entre
Trentemoult et Chantenay).
5 Pour que des lignes régulières de bateaux-bus (gérées par la Semitan)
relient les différentes rives de l¹Erdre et de la Loire, de Rezé à Sucé, en
passant par Chantenay et Basse-Indre, dès janvier 2003.
OUI 88,51 %
NON 5,22 %
BLANC 4,18 %
Abs. & nul 2,09 %
Qui a dit que les Nantais n¹avaient pas conservé la culture de la marine
fluviale ? Et le souvenir vivant des roquios ? Ce vote massif apporte un
élément décisif dans l¹ère du « retour de l¹eau dans la ville » proclamée
depuis 12 ans, mais peu suivie d¹effets. Les décideurs locaux ont
certainement une bonne raison pour n¹avoir pas encore créé de navettes de
bateaux (au moins le week-end). Mais on aimerait bien savoir laquelle !
Maintenant en tous cas, personne ne peut ignorer qu¹il est urgent de passer
à l¹acte.
6 Pour l¹abrogation de la loi du 6 avril 1908, votée par la Chambre des
députés, « tendant à l¹annexion à la ville de Nantes (Loire-Inférieure) des
communes de Chantenay-sur-Loire et de Doulon ». (L¹annulation de cette loi
du 6 avril 1908 redonnerait à la ville de Chantenay son indépendance
antérieure de commune, membre de plein droit de la Communauté urbaine).
OUI 22,72 %
NON 50,91 %
BLANC 22,19 %
Abs. & nul 4,18 %
Sentiment séparatiste résiduel ? Coup de c¦ur folklo ? En tous cas, la
plupart des Chantenaysiens gardent la tête froide ou se montrent dubitatifs.
Une suggestion aux sociologues : si vous procédiez au dépouillement
informatique des bulletins, vous pourriez dire par recoupement si ces
indépendantistes chantenaysiens sont plutôt à gauche ou plutôt à droite.
7 Pour que la Communauté urbaine de Nantes lance une étude complète, et
rendue publique, sur la faisabilité du recreusement des cours comblés de
l¹Erdre et de la Loire (étude prenant en compte les contraintes techniques,
budgétaires, d¹urbanisme et de transport).
OUI 47,78 %
NON 31,33 %
BLANC 16,71 %
Abs. & nul 4,1 %
Encore une surprise. On avait beaucoup parlé de recreusement en 1989 lors de
l¹arrivée de JMA. Puis l¹affaire a été un peu oubliée, et l¹idée est souvent
dénigrée comme déraisonnable (faute d¹étude sérieuse !). Même si le ³non²
est vigoureux (31%), il est significatif qu¹un Chantenaysien sur deux
voudrait creuser cette idée qu¹on dit folle, dans un quartier qui n¹est
d¹ailleurs pas directement concerné. Là encore, il semble qu¹existe une
attente sociale latente, à laquelle le débat public ne répond pas. Or seul
le débat public pourrait permettre de trancher sereinement.
8 Pour la relance à Nantes d¹un festival international comme « Les
Allumées » (1990 Barcelone, 1991 St-Pétersbourg, 1992 Buenos Aires, 1993
Naples, 1994 Le Caire, 1995 La Havane).
OUI 70,76 %
NON 13,58 %
BLANC 14,10 %
Abs. & nul 1,57 %
Encore une question destinée à mieux connaître et à comprendre les Nantais.
Il est étonnant qu¹ils se souviennent si bien des Allumées. (Nous faisons
l¹hypothèse que les 14 % de votes blancs qui ignorent ce qu¹a été ce
festival culturel, sont peut être ceux qui ne sont âgés que de 18 ans en
2002, ce qui donne 10 ans lors des Allumées Le Caire, les dernières. Le
temps passe vite !). Il resterait à comprendre comment ce festival a laissé
son empreinte à Nantes (sur la création artistique, sur les programmations,
sur l¹imaginaire social, sur l¹image à l¹extérieur de la ville, etc).
9 Pour que les salaires des joueurs du FCNA soient augmentés.
OUI 2,35 %
NON 80,94 %
BLANC 13,84 %
Abs. & nul 2,87 %
On nous a beaucoup reproché cette question, qui semblait un gag nuisant à la
crédibilité du reste du référendum. Et pourtant, le niveau de rémunération
des footballeurs professionnels est une question éminemment politique, qui
indique quelle échelle de valeurs nous souhaitons pour notre société. Ce que
semblent avoir bien compris les votants.
> RÉFÉRENDUMS-TESTS à caractère général
10 Pour le droit de vote des étrangers résidants en France.
OUI 50,65 %
NON 33,16 %
BLANC 14,36 %
Abs. & nul 1,83 %
Qu¹on ne croit pas que Chantenay soit devenue un repaire de gauchistes
antiracistes. Le rapport de 1 sur 2 pour le droit de vote des immigrés est
attesté par plusieurs sondages hexagonaux. Là encore, ce sont les
responsables politiques qui ne proposent pas de réponse crédible à cette
demande.
11 Pour que les partis politiques dont les dirigeants ont été condamnés
pour incitation à la haine raciste soient privés des financements publics
alloués aux partis.
OUI 82,51 %
NON 9,40 %
BLANC 5,74 %
Abs. & nul 2,35 %
Idée originale de Nantes Est Une Fête. Est-il moralement acceptable de
subventionner richement des ennemis déclarés de la démocratie et des droits
humains ? On remarquera l¹approbation massive de cette proposition, plus
réaliste et moins démagogue que l¹interdiction pure et simple du FN,
toujours liberticide. (Le 9% de ³Non² semble correspondre au taux de voix
pour Le Pen à la présidentielle, à Nantes, ce qui attesterait de la
représentativité de ce référendum).
12 Pour que le président de la République soit protégé par une immunité
judiciaire.
OUI 8,09 %
NON 84,33 %
BLANC 5,74 %
Abs. & nul 1,83 %
Les affaires ne sont pas oubliées. Apparemment, certains électeurs de
Jacques Chirac eux-aussi approuveraient une levée de l¹immunité judiciaire.
13 Pour la transparence automatisée (accessible en temps réel aux
citoyens, par minitel et par internet) de toutes les opérations financières
et comptables des collectivités locales et des administrations publiques.
OUI 85,90 %
NON 3,13 %
BLANC 7,05 %
Abs. & nul 3,92 %
Revendication importante de Nantes Est Une Fête depuis 1995. On nous dit
très souvent qu¹elle est trop technique et indéfendable devant les gens
ordinaires. Ce résultat montre que non. Cette réforme entraînerait une
révolution tranquille de nos moeurs publiques. Nous sommes surpris par
l¹écart criant entre son faible retentissement médiatique et institutionnel
depuis 7 ans, et son audience immédiate auprès des sondés.
14 Pour que les autorités françaises mettent en place une taxe spéciale
sur la spéculation financière internationale (taxe de type ³Tobin² ) et
proposent l¹adoption de cette taxe aux partenaires européens.
OUI 77,55 %
NON 6,79 %
BLANC 12,01 %
Abs. & nul 3,66 %
La taxe Tobin a été une revendication, désormais emblématique, lancée par
Nantes Est Une Fête à Paris en 1997, puis confirmée par la création de
l¹association ATTAC l¹année suivante. On notera qu¹une part des ³Non² et des
votes blancs traduit une expression d¹extrême-gauche qui considère qu¹on a
pas à aménager le libéralisme, mais à le renverser. (On notera également que
ce vote propose que la France applique la taxe Tobin sans attendre l¹accord
des partenaires européens, quitte à les inciter par l¹exemple, c¹est-à-dire
à entreprendre le contraire de ce qu¹a fait le gouvernement Jospin.)
15 Pour que la France adopte des lois plus répressives contre le commerce
bancaire avec les pays « paradis fiscaux » (Non-collaboration avec la
corruption, le blanchiment, l¹exploitation des enfants et les trafics
illégaux d¹armes et de drogues).
OUI 95,56 %
NON 1,83 %
BLANC 1,57 %
Abs. & nul 1,04 %
On aurait pu ajouter que les paradis fiscaux financent également le
terrorisme.
Ce vote ³Oui² est le record absolu des 16 consultations. Il est également
révélateur d¹un assez haut niveau de politisation et même d¹expertise
économique, juridique, sociale des gens ordinaires.
Il ouvre deux questions :
Est-ce qu¹un pays comme la France peut créer de façon unilatérale des
dispositifs dissuadant efficacement les flux financiers avec les paradis
fiscaux ? Notre réponse est oui.
Est-ce que beaucoup de dirigeants « antimondialisation » ne se leurrent
pas lorsqu¹ils se posent en éducateurs du peuple, qu¹il faut inlassablement
conscientiser « qu¹un autre monde est possible » ? Ce référendum indique que
cette éducation du peuple est inutile, car déjà faite pour l¹essentiel, et
que l¹enjeu désormais est de porter sans attendre cette revendication adulte
de la société civile vers la société politique. Et non pas attendre encore
pour agir en contre-pouvoir efficients et utiles.
16 Pour l¹annulation définitive de la dette des pays du tiers-monde.
OUI 65,01 %
NON 16,97 %
BLANC 14,10 %
Abs. & nul 3,92 %
Même constat que pour les deux précédentes questions. Ces questions sont
essentielles car elles s¹attaquent aux causes politiques, et non aux
conséquences, des désordres économiques mondiaux. (On notera ici que le taux
relativement plus élevés des ³non² et des votes blancs provient de votants
qui ont perçu que l¹annulation récurrente de la dette du tiers-monde était
également devenue un ³marché² intégré dans le système financier
international, qui servait notamment à assister les régimes corrompus et
criminels de nombreux pays.)
Mais la revendication reste posée, à propos de l¹expression démocratique des
peuples en ce qui concerne leur taux d¹endettement, du caractère usuraire et
agioteur des prêteurs internationaux, de l¹inégalité structurelle du Sud qui
est actuellement apporteur net de capitaux au Nord (ce qu¹on ne dit pas
assez).
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Le débat continue, ce n¹est qu¹un début. Nous demandons aux décideurs
politiques nantais de porter les revendications exprimées par les citoyens.
Pour Nantes Est Une Fête, L.D.