lundi 21 novembre 2016

Près de 400 habitants sont passés par le bureau de vote bis de NEUF - Le « oui » au référendum de Chantenay


Près de 400 habitants sont passés par le bureau de vote bis de NEUF - Le « oui » au référendum de Chantenay



Quotidien Ouest-France du 10/06/2002

Hier, près de 400 Chantenaysiens ont participé au référendum proposé par Nantes Est Une Fête (NEUF), un peu plus loin que prévu des bureaux de vote officiels de la Mutualité.
15 h à Chantenay, hier. Papa est place de la Nation. Qui vient pour le référendum. « Elle est où maman ? » Réponse de papa : « Elle vote dans la cour des grands ! » En clair, à l'école de la Mutualité pour les législatives.
Sur les 30 % de votants, à 15 h, des 5 000 inscrits de l'école de la Mutualité, 267 ont déjà poussé un peu plus loin. Leur pas, leur vote et leur citoyenneté. Place de la Nation, ils ont déposé, dans une urne bis, leur bulletin de vote pour le référendum proposé aux habitants du quartier de Chantenay par Nantes Est Une Fête (NEUF), association de « contre-pouvoir » d'une quarantaine d'empêcheurs de tourner en rond.
« A voté ». Le vote est sérieux. A voté oui/non ou blanc aux 16 questions posées reçues cette semaine dans les boîtes aux lettres. Du très local « pour l'abrogation de l'annexion des communes de Chantenay et de Doulon » au plus général « pour l'annulation de la dette des pays du tiers-monde ».
Objet de ce référendum, « faire vivre la démocratie directe _ nous préférons le terme à démocratie participative _ en donnant la parole aux citoyens sur des sujets qui les concernent. C'est un complément à la participation représentative qui donne de la valeur ajoutée à la politique », souligne Luc Douillard, de NEUF.
Et c'est exactement ça sous ce bout de parasol détrempé par la pluie. Là que tout se passe. L'antichambre de la démocratie représentative. En dehors du secret de la Mutualité, on discute, on échange, on s'interroge, on questionne, on se répond, on s'interpelle... On glose sur les 19 % de votants annoncés à midi. « L'effet second tour est retombé. » Celui-là même qui a incité NEUF à mettre sur pied ce référendum qu'il avait dans ses cartons depuis longtemps. Un votant évoque les comités consultatifs de quartiers, « médiation certes mais médiatisation ». Un « moitié Suisse » loue l'Helvétie qui donne la parole aux initiatives populaires et aux référendums. On disserte aussi sur les limites de la démocratie participative. Et on critique le référendum. « Vos questions sont orientées. La question sur la pollution, c'est comme nous demander si nous sommes pour que nos enfants soient en permanence dans l'insécurité ». « J'ai mordu, mais il y a quelques utopies ! » Critiques et étonnements. Celui d'un octogénaire : « Pourquoi ils parlent de Nantes Est ? Ici, c'est pourtant Nantes Ouest (NDLR : Nantes Est Une Fête !).
Bref, à la Nation, hier, Nantes est une fête. La démocratie aussi. Malgré un trouble-fête. Tôt dans la matinée, la police municipale a demandé d'ôter les fléchages indiquant le référendum depuis la rue de la Mutualité. Raisons : pas d'affichage sur l'espace public. NEUF n'encaisse pas. Déjà, on venait de leur refuser de s'installer bien en vue, au bout de la Mutualité. Secundo, l'autorisation, demandée premièrement à la préfecture, a été renvoyée à la mairie. Garde-fou ? Pour la préfecture, il s'agit d'une manifestation associative qui n'est donc pas de son ressort. « Nous aurions préféré une autorisation comme manifestation politique. » C'est ça s'appeler Nantes Est Une Fête !
Véronique ESCOLANO.
<=Les résultats seront présentés jeudi lors d'une conférence de presse en présence des partis politiques.

Hier, 381 habitants du quartier de Chantenay ont participé au référendum proposé par Nantes Est Une Fête.

Véronique ESCOLANO.