mardi 22 novembre 2016

Après les tirs au flashball de Montreuil en juillet 2009



Flash-ball : déjà en 2007 à Nantes...




Quotidien Ouest-France du 16/07/2009

L'homme blessé à Montreuil le 8 juillet n'est pas le premier. Le père d'une victime témoigne. Il déplore que l'enquête piétine.
« Je suis catastrophé pour le jeune homme de Montreuil (qui a perdu un oeil), mais ça va permettre une prise de conscience », commente Luc Douillard. En 2007, son fils avait été touché à l'oeil par une balle en caoutchouc, lors d'une manifestation anti-CPE devant le rectorat de Nantes. Il avait 16 ans. Après deux opérations, le garçon, désormais étudiant en fac d'histoire, n'a plus que deux dixièmes d'acuité visuelle quand il regarde sur le côté.
Tirs au visage interdits
À l'époque, le flash-ball était encore en phase d'expérimentation. Pour Luc Douillard, la hiérarchie policière est responsable : « Expérimenter des armes in vivo sur des jeunes, c'est inhumain ! ». Depuis, il se bat contre l'utilisation du flash-ball, soutenu par Amnesty International : « Dans une manifestation, ça ne sert à rien pour maîtriser une foule. Pour ça, il faut utiliser des lacrymos ».
Cinq personnes ont été blessées à la tête par des flash-balls, en 2009, alors que les tirs au visage sont interdits. Luc Douillard a pris contact avec l'étudiant toulousain blessé en mars. Son but : regrouper les dossiers des victimes. « Il est inadmissible que la police continue à mutiler impunément, alors qu'une enquête judiciaire est en cours », déplorent les parents Douillard. Presque deux ans après les faits, ils attendent toujours les conclusions de l'information judiciaire.
Jean-Pierre Brard, député PCF de Seine-Saint-Denis, a réclamé, hier, le retrait des flash-balls. Lundi, 300 personnes avaient manifesté, dans ce sens, à Montreuil.
Le flash-ball est utilisé par les Bac (Brigades anti-criminalité), les GIPN (Groupes d'intervention de la police nationale) et le Raid (Recherche assistance intervention dissuasion).

Tâm MELACCA-NGUYEN.