130 rescapés des bombardements veulent témoigner - Le poignant rendez-vous du 16 septembre
130
survivants des bombardements du 16 septembre 1943 ont accepté
de témoigner dans le cadre de l'opération lancée par un
enseignant et des élèves du lycée Michelet. Ils ont rendez-vous
mardi à Nantes, pour certains sur les lieux même où ils se
trouvaient quand les bombes tombèrent sur Nantes.
« Où étiez-vous exactement le 16 septembre 1943 ? » Lancée au printemps par Luc Douillard et ses élèves du lycée Michelet, la question a trouvé écho chez les Nantais qui ont vécu les terribles bombardements. Soixante ans après, 130 d'entre eux ont écrit à l'enseignant, affirmant avec force leur volonté de témoigner. Cela va de quelques lignes à de longues et émouvantes pages balayant les rues de Nantes comme autant de caméras, relatant des histoires personnelles faites de disparitions de proches, de recherches dans les ruines ou à la chapelle ardente des Beaux-Arts, mais aussi de retrouvailles après de longues heures d'angoisse.
« Ça correspondait à un besoin fort », note Luc Douillard, qui a eu l'idée de construire ce pont entre les générations, entre ces adolescents de 2003, élèves en BEP, et ceux de 1943. Des bombardements les uns ne connaissent que les images désincarnées et froides de la guerre en Irak. Les autres ont connu l'enfer d'une belle journée de 1943, ils ont croisé les rescapés hagards et couverts de poussière, ils ont vu les corps martyrisés, piétinés dans les ruines des immeubles éventrés. Ils ont aussi perdu des parents, des proches, des camarades. Et quand les bombes sont tombées sur l'Irak, beaucoup ont repensé à ce qu'ils avaient vécu en 1943 attestent des courriers.
Un objet
Reste maintenant à réussir la seconde partie de l'opération. Car mardi 16 septembre Luc Douillard espère réunir ses élèves et les témoins de 1943. Ce jour-là, dans le cadre des cérémonies commémoratives, il a prévu une rencontre à l'espace Cosmopolis. Ensuite, il invitera les témoins à se rendre dans le centre-ville de Nantes, accompagnés des élèves, à l'endroit où les enfants et les adolescents d'hier étaient, peut-être, il y a soixante ans, quand les bombardiers apparurent dans le ciel de Nantes. « Cette rencontre exceptionnelle vise à passer la mémoire entre des générations différentes, à recueillir des témoignages sensibles sur la guerre réellement vécue, avec les souvenirs concrets des bruits, des fumées, des poussières, des silences, de l'horizon urbain bouleversé par la disparition soudaine de pans entiers de rues et de quartiers. »
L'ensemble du travail fera l'objet d'une publication ultérieure réalisée par les élèves. Pour les témoins qui ont gardé une trace matérielle de l'époque, on leur propose de venir avec un objet attaché à la période. Ce peut être un journal, une photographie, un débris de vaisselle, une poignée de porte ou tout autre un objet arraché aux ruines.....
Blessure
L'enseignant est bien conscient des difficultés de l'initiative. Les témoins ont pris de l'âge, parfois perdu en mobilité. Surtout l'émotion reste intacte, immense. La blessure ne s'est pas refermée montrent les lettres reçues et les contacts pris avec les témoins. Alors, Luc Douillard, qui a monté l'opération avec la mairie de Nantes, insiste sur les conditions d'accueil. Le rendez-vous est prévu à 14 h 30, à l'espace Cosmopolis (1). « Ceux qui désirent juste venir témoigner, sans marcher, pourront rester à l'espace, où des places assises sont prévues pour tous, avec des boissons », explique Luc Douillard. L'important étant que s'instaure le dialogue entre les générations, sur place, ou dans le cadre plus confortable de Cosmopolis.
Marc LE DUC.
(1) mardi 16, à 14 h 30, Cosmopolis, ex-espace Graslin, dans le même bloc que le parking couvert derrière le théâtre Graslin. On y accède par le 18 de la rue de Scribe.
Marc LE DUC.
« Où étiez-vous exactement le 16 septembre 1943 ? » Lancée au printemps par Luc Douillard et ses élèves du lycée Michelet, la question a trouvé écho chez les Nantais qui ont vécu les terribles bombardements. Soixante ans après, 130 d'entre eux ont écrit à l'enseignant, affirmant avec force leur volonté de témoigner. Cela va de quelques lignes à de longues et émouvantes pages balayant les rues de Nantes comme autant de caméras, relatant des histoires personnelles faites de disparitions de proches, de recherches dans les ruines ou à la chapelle ardente des Beaux-Arts, mais aussi de retrouvailles après de longues heures d'angoisse.
« Ça correspondait à un besoin fort », note Luc Douillard, qui a eu l'idée de construire ce pont entre les générations, entre ces adolescents de 2003, élèves en BEP, et ceux de 1943. Des bombardements les uns ne connaissent que les images désincarnées et froides de la guerre en Irak. Les autres ont connu l'enfer d'une belle journée de 1943, ils ont croisé les rescapés hagards et couverts de poussière, ils ont vu les corps martyrisés, piétinés dans les ruines des immeubles éventrés. Ils ont aussi perdu des parents, des proches, des camarades. Et quand les bombes sont tombées sur l'Irak, beaucoup ont repensé à ce qu'ils avaient vécu en 1943 attestent des courriers.
Un objet
Reste maintenant à réussir la seconde partie de l'opération. Car mardi 16 septembre Luc Douillard espère réunir ses élèves et les témoins de 1943. Ce jour-là, dans le cadre des cérémonies commémoratives, il a prévu une rencontre à l'espace Cosmopolis. Ensuite, il invitera les témoins à se rendre dans le centre-ville de Nantes, accompagnés des élèves, à l'endroit où les enfants et les adolescents d'hier étaient, peut-être, il y a soixante ans, quand les bombardiers apparurent dans le ciel de Nantes. « Cette rencontre exceptionnelle vise à passer la mémoire entre des générations différentes, à recueillir des témoignages sensibles sur la guerre réellement vécue, avec les souvenirs concrets des bruits, des fumées, des poussières, des silences, de l'horizon urbain bouleversé par la disparition soudaine de pans entiers de rues et de quartiers. »
L'ensemble du travail fera l'objet d'une publication ultérieure réalisée par les élèves. Pour les témoins qui ont gardé une trace matérielle de l'époque, on leur propose de venir avec un objet attaché à la période. Ce peut être un journal, une photographie, un débris de vaisselle, une poignée de porte ou tout autre un objet arraché aux ruines.....
Blessure
L'enseignant est bien conscient des difficultés de l'initiative. Les témoins ont pris de l'âge, parfois perdu en mobilité. Surtout l'émotion reste intacte, immense. La blessure ne s'est pas refermée montrent les lettres reçues et les contacts pris avec les témoins. Alors, Luc Douillard, qui a monté l'opération avec la mairie de Nantes, insiste sur les conditions d'accueil. Le rendez-vous est prévu à 14 h 30, à l'espace Cosmopolis (1). « Ceux qui désirent juste venir témoigner, sans marcher, pourront rester à l'espace, où des places assises sont prévues pour tous, avec des boissons », explique Luc Douillard. L'important étant que s'instaure le dialogue entre les générations, sur place, ou dans le cadre plus confortable de Cosmopolis.
Marc LE DUC.
(1) mardi 16, à 14 h 30, Cosmopolis, ex-espace Graslin, dans le même bloc que le parking couvert derrière le théâtre Graslin. On y accède par le 18 de la rue de Scribe.
Marc LE DUC.
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